Lors de sa sortie, en août 2001, cet unique album du groupe
Wayne fut l'objet d'un important différend entre le guitariste Kurdt Vanderhoof et le chanteur David
Wayne.
Pour comprendre les raisons de cette querelle qui opposa ces deux anciens partenaires (et amis), il faut revenir un an en arrière.
De retour à Seattle après la fin de la tournée qui suivit la sortie de "Masterpeace" (1999), certains membres de
Metal Church décident de mettre le groupe en stand-by pour se consacrer à d'autres projets (ou tout simplement à leur famille).
David
Wayne refuse cette décision et, selon certains témoignages, reçoit l'approbation tacite des autres musiciens pour pouvoir poursuivre seul l'aventure.
Peu après le chanteur contacte le guitariste Jimi Bell, le bassiste Mark Franco, et le batteur B.J. Zampa qui avaient joué sur l'album "Ugly Side" (1999) de
Thunderhead puis propose à l'ancien guitariste Craig Wells de réintégrer la formation.
Après la composition de nouveaux morceaux (cosignés pour la plupart par David
Wayne et Jimi Bell), le nouveau line-up entre en studio pour enregistrer le septième album de
Metal Church.
Averti du projet, Kurdt Vanderhoof (qui possède les droits sur ce nom) menace David
Wayne de lui intenter un procès.
Limité par le temps car un contrat venait d'être signé avec l'important label allemand
Nuclear Blast, le chanteur se renseigne auprès d'un avocat qui lui confirme qu'il ne peut pas utiliser ce patronyme comme nom de groupe.
Désireux de contourner cette interdiction, car souhaitant que ce disque soit considéré comme un album officiel de sa formation d'origine, David
Wayne décide de le sortir sous le nom de
Wayne tout en l'intitulant "
Metal Church".
Le chanteur prend ensuite contact avec le dessinateur Andreas
Marshall (connu pour son travail avec
Blind Guardian,
Grave Digger, et
Running Wild) puis lui commande une peinture sur laquelle doit figurer une guitare et une église, comme au recto-verso de la pochette du premier album de
Metal Church !
C'est avec une pochette très controversée (avec le nom
Wayne doté du caractéristique logo blanc et rouge) que sort le disque en août 2001.
Cette sortie provoque la colère de Kurdt Vanderhoof et la fin de toute relation avec son ancien acolyte.
De son coté David
Wayne, qui avait été très mécontent de l'orientation trop modérée de "Masterpeace", revient avec ce disque un Heavy
Metal plus classique (et plus acéré).
Cela se confirme dès "The Choice" sur lequel, poussé par son imposante section rythmique (Mark Franco et B.J. Zampa), le vocaliste revient à son typique chant agressif proche de celui d'Udo
Dirkschneider (Accept).
Si peu de changements sont à signaler sur "The
Hammer Will Fall", ce n'est pas le cas avec "Soos Creek
Cemetary" dont la répétitive partie rythmique renvoie aux années 70.
Sur "
Hannibal" c'est surtout l'influence de
Judas Priest que l'on ressent, que ce soit dans les parties de guitares de Jimi Bell et Craig Wells que dans les tentatives de montée dans les aiguës de David
Wayne, tandis que sur les virulents "
Burning At The Stake" et "
Nightmare Part II" c'est celle d'Accept qui est prédominante.
Mais c'est d'une autre formation majeure du Heavy
Metal dont s'inspire ouvertement
Wayne sur "D.S.D".
En effet à l'écoute de ce titre on décèle quelques similitudes avec le morceau "
Heaven And Hell" de
Black Sabbath ainsi que d'autres, très brèves, avec "Seek
And Destroy" de
Metallica.
D'ailleurs sur ce titre David
Wayne n'hésite pas à moduler sa voix de manière à lui donner une tonalité qui rappelle, par moments, Ronnie James
Dio.
Cette proximité avec ce chanteur persiste sur l'excellent "
Vlad" puis sur "
Ballad To Marianne", où plane l'ombre de
Dio.
C'est avec la sympathique reprise "Missippi Queen" de
Mountain que se termine ce très bon "
Metal Church" que certains, à commencer par Kurdt Vanderhoof, considèrent comme illégitime.
Bien que non reconnu comme étant un album de
Metal Church, par sa filiation cet unique disque de
Wayne appartient néanmoins à la discographie de cette excellente formation.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire