Messenger in a Soulless World

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Nom du groupe Age Of Dust
Nom de l'album Messenger in a Soulless World
Type Album
Date de parution 01 Octobre 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. If to Die Is to Sleep... 03:18
2. Genesis 04:13
3. Desires 04:19
4. Nichts 04:05
5. Moon for a Poet 04:07
6. Someday 03:49
7. Trial 03:20
8. Queen of Chaos 04:29
9. Angel Dust 03:29
10. No Shade of Gray 08:15
11. Slaughter of Insane (the Fall) 05:42
Total playing time 49:06

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Age Of Dust


Chronique @ ericb4

03 Novembre 2015

Peut-être bien l'un des futurs fleurons du metal symphonique espagnol à chant féminin...

Le metal symphonique à chant féminin n'a de cesse d'élargir son horizon en nouvelles recrues qui, de fil en aiguille, souhaitent marquer de leur sceau une scène fort convoitée, mais déjà pléthorique en talents d'où qu'ils viennent. Aussi, comment une formation encore inconnue, si engageante soit-elle, peut-elle tirer son épingle du jeu ? En jouant de la diversification atmosphérique ou d'une concomitance de styles inattendue ? En tentant d'insuffler une touche d'originalité dans les accords et les espaces mélodiques où elle se meut ? En évitant les poncifs du genre qui caricatureraient grossièrement chaque portée de chacune des partitions de son message musical ? Autant de questions auxquelles va essayer de répondre ce jeune trio espagnol tout droit venu de Barcelone, inspiré à la fois par les harmonies de Xandria, les lignes mélodiques de Diabulus In Musica, l'atmosphère chatoyante de Stream Of Passion et la puissance percussive d'Epica.

Commençons pas faire les présentations. Jeune mezzosoprano mais au pédigrée déjà affirmé, Maria Rugo s'est entourée des compétences de la bassiste et programmeuse inspirée Marta Coscu et du guitariste, programmeur et pluri-vocaliste (chant clair, grunts et screams) Sergio Ainoza. Tous trois ont formé Age Of Dust en 2010, après des parcours individuels déjà riches en expériences eu égard à leur jeune âge. Suite à un travail en studio qui s'est opéré sur la durée, patiemment, nos acolytes ont construit leur œuvre, pierre par pierre, pour un rendu globalement satisfaisant. En effet, l'enregistrement de chacune des onze pistes de ce disque témoigne d'une clarté sonore saisissante, avec peu de notes parasites, et des finitions qui n'ont nullement à rougir face à leurs homologues générationnels. Quelques rares effets de compression au mixage apparaissent cependant, les lignes de chant semblant un poil sur-mixées par rapport à l'instrumentation, mais n'affectent que peu le confort auditif à long terme des cinquante minutes de cet énergique et charismatique ruban auditif. Face à un certain Against Myself, l'arsenal de défense du valeureux combo sera-t-il suffisant pour les maintenir en respect ? Aussi, pour le savoir, pénétrons dans l'auditorium et écoutons leur empreinte sonore nous parcourir le long d'un propos aux paroles bien affutées, inspirées par les questions existentielles, dont le rôle prépondérant de l'âme, affectant chaque être humain tout au long de sa vie.

Si la structure d'ensemble paraît assez classique (instrumental introductif, titres power ou heavy symphonique pur jus, fresque, ballade, conclusion en apothéose), sa mise en œuvre ne l'est pas pour autant. Ainsi, un travail de superposition de voix et de joutes oratoires de bon aloi sublime certains passages tout en leur conférant une teneur particulière, voire originale. De plus, l'agencement des morceaux, alternant les ambiances et les rythmiques, autorise le maintien de l'écoute du disque dans des conditions optimales. Quant aux phases techniques concernant les parties instrumentales, elles sont le plus souvent intégrées à des moments inattendus, donnant un peu plus de sel à une œuvre qui n'en manque pas. Enfin, une touche hispanisante en toile de fond complète le tableau, nous faisant alors ressentir toute la ferveur et la magie d'une œuvre catalane. Entrons sans plus attendre dans les coulisses de la scène afin de savoir ce qui va se jouer au juste dans ce spectacle.

En guise d'ouverture, nous décelons le seul instrumental entonné mais non chanté de l'opus. Ainsi, « If to Die Is to Sleep... » dévoile un poignant récit nous accueillant avant de céder la place à un imposant mur de choeurs rapidement rejoint par une orchestration à la fois épique et raffinée, avant que ne s'éveille une rythmique feutrée, aussitôt lovée par quelques arpèges au piano. L'imposant machinerie oratoire ferme la marche, telle une déferlante venant se fracasser sur la grève. Soudain, un angoissant silence s'installe. Que va donc nous réserver la suite du musical movie ?

Une partie de cette livraison nous assigne à résidence, et ce, sur plusieurs passages massifs, à la rythmique épaisse et puissante. A commencer par « Genesis », morceau metal heavy symphonique à la rythmique plombante et aux riffs acérés. Dans un schéma du type la Belle et la Bête, l'acte nous offre un flamboyant univers de contrastes, où Maria, telle Melissa Ferlaak (ex-Visions Of Atlantis, ex-Echoterra), cale ses profonds et chaleureux médiums sur des couplets bien ciselés, faisant écho à un Sergio mystique, mué en grunter caverneux. De subtiles variations de tonalités emplissent l'espace sonore où un élégant tapping se fait ouïr et de complexes accords réjouir le tympan. L'ensemble aboutit à de souriants refrains qu'enrichissent des choeurs en faction, et ce, de bien belle manière, pour finir crescendo. Dans un autre contexte, cette dense et tempérée assise rythmique se fait sentir. Aussi, vocalement exigeant, au vu de l'ingéniosité de l'élaboration et du déploiement des lignes de chant mises en regard, « Queen of Chaos » se révèle être un mid tempo roboratif, sachant cultiver les contrastes jusque dans les plus petits recoins, rappelant l'univers de l'album « Trinity » de Visions Of Atlantis. De son côté, un solo de guitare laisse transpirer une émotion sur un pont rageusement relayé par un grunter pressé d'en découdre et un parterre de choeurs indéfectible. L'orchestration virevolte dans un désordre apparent mais qui, bien au contraire, est parfaitement sous contrôle. Chapeau bas ! Enfin, techniquement plus complexe, la fresque de l'opus, « No Shade of Gray », mid tempo au riffing tempéré, offre huit minutes d'un voyage aussi riche en diversité atmosphérique que surprenant par son cheminement harmonique. Un solide travail relatif au champ vocal nous sécurise, les choeurs venant chaleureusement donner le change à la sirène. La bête, ne restant pas bien loin de sa belle, enrichit d'autant plus un environnement déjà bien peuplé en impulsions vocales. Un sensuel solo de guitare s'invite au bal, le majestueux convoi vocal poursuivant sa route, inexorablement, jusqu'au bout de la piste.

Parfois, le tempo s'accélère, les percussions se font plus mordantes et les tracés harmoniques tout aussi précis et enjoués. Et ce, avec cette capacité à nous retenir tout autant que pour les morceaux sus-cités. Ainsi, l'entraînant « Desires » déploie une rythmique frondeuse suivant une ligne mélodique parfaitement ajustée que l'on suit d'un seul tenant sans sourciller. D'inspiration baroque, cette pièce d'opéra est encensée par la patine céleste et déjà experte de la sirène, que suivent des gammes invitantes au piano et une discrète lead guitare à l'alerte délié. Lorsque les choeurs s'adjoignent aux inflexions de la mezzosoprano, le spectacle est confondant d'emphase oratoire. Et nos émotions finissent par être assaillies de toutes parts, y compris par le bref mais efficace solo de guitare. On se trouve ainsi aux prises avec un titre échafaudé de main de maître, éminemment taillé pour les charts. Et son voisin de bande est dans la même veine. Véloce et aux intonations hispanisantes, le solaire « Nichts », d'inspiration power symphonique, nous baigne dans un bouillonnant duo vocal entre une charismatique et angélique présence de la belle et un coléreux et engloutissant growler. Et ce, au fil de fines variations rythmiques, de riffs magmatiques, enjolivés par de ravissantes séries de notes disséminées par une orchestration aussi impulsive que pléthorique. Un combat de titans s'offre alors à nos pavillons pour mieux les secouer entre une lead guitare léonine et un vénéneux et preste serpent pianistique sur un petit pont. Pont que survole, comme pour mieux sublimer nos furieux et antagonistes instruments, la maîtresse de cérémonie, et cela, avec une déconcertante aisance. Par ailleurs, le magmatique et complexe « Trial » distille une rythmique pleine d'allégresse et d'intarissables riffs roulants, à la manière d'Epica. Un beau délié à la lead guitare et d'incessants coups de fouet de la déesse, dans la lignée de Lori Lewis, ne tardent pas à faire leur effet. On évolue dans un paysage de notes aussi luxuriant que vivifiant par l'atmosphère power dont se nourrit cette sculpturale bombe de saveurs. Les choeurs contribuent à densifier l'espace oratoire pour ne plus nous laisser souffler un instant. Et la sauce prend, là aussi, sans l'ombre d'une difficulté. Enfin, titre éponyme du groupe, « Angel Dust » est un cinglant passage typé power, à la patte ibérique avérée, où la belle, avec de faux airs de Heidi Parviainen (Dark Sarah), tient la dragée haute à son venimeux comparse. Vitaminé à souhait, disposant d'un riffing ébouriffé, ce titre metal flirte avec l'opéra, dont l'oeuvre s'est d'ailleurs partiellement nourrie. Et ce, pour un résultat susceptible d'offrir quelques plaisirs quasi orgasmiques.

A d'autres moments, la rythmique a pris un visage multiforme, à l'aune de passages essentiellement syncopés, pour un résultat non moins immersif. Aussi, une entrée en matière à la Xandria, première mouture, rappelant « Ravenheart », nous ouvre les portes d'un monumental « Moon for a Poet », incisif dans son riffing, ce dernier étreignant une rythmique syncopée libertaire, fleurant bon les terres catalanes. Une ronde vocale enfiévrée nous y attend, délicieusement animée par des choeurs en liesse, une généreuse interprète et escortés par Sergio en voix claire, pour nous faire headbanguer sans retenue. Richesse des harmonies, infiltrant break en duo, reprise chevaleresque sur le refrain et fulminante assise orchestrale sont des armes redoutables qui nous font comprendre qu'on détient là une pièce maîtresse de ce réjouissant échiquier. Idem pour l'outro de l'opus. Epique, haut en couleurs, le syncopé « Slaughter of Insane (the Fall) » regorge de frasques oratoires globales. L'ensemble vocal corrobore une dense instrumentation suivant un cheminement mélodique en demi-teinte, parfois difficile à appréhender. Mais, lorsque l'incandescente armée de voix s'élève, il devient illusoire de pouvoir résister à ses assauts. On ressort abasourdi par cette coordination d'une extrême justesse, le corps oral clôturant en apothéose cette pièce de théâtre aux multiples rebondissements.

Le combo n'a pas oublié quelques douceurs à l'aune de ses mots bleus, habilement concoctés, finement restitués. Un sensible éveil pianistique nous invite à la découverte de la séduisante ballade « Someday ». En duo tout le long, cet instant fragile offre un piano/voix des plus sereins et aux jolies nuances mélodiques. Sans rythme autre que celui de la musique des mots en habits de lumière, c'est tout en simplicité et suivant quelques authentiques et originales harmoniques que l'on se surprend à frissonner jusqu'à se faire rattraper par la dernière vague, tout doucement...

On ressort de l'écoute de la grassouillette rondelle interpelé par le professionnalisme et les qualités artistiques et techniques affichées par le jeune collectif espagnol. Pour un premier jet, ils témoignent d'un tempérament de feu accolé à un souci du détail rarement décelé auprès de leurs homologues générationnels. De plus, les nombreux et subtils arrangements dont cette proposition fait preuve n'ont pas été sans effets sur la profondeur de champ acoustique obtenue. Sur certains passages, on ne dissocie qu'imparfaitement couplets et refrains, mais, curieusement, l'accroche n'en est pas trop altérée. Quelques séries de notes originales se conjuguent à des prestations d'ensemble disséminées dans des gammes alertes, à la mélodicité engageante. Ayant évité l'écueil d'un inconsistant instrumental comme celui d'une mièvre ballade, tout en ayant calibré les parties techniques au millimètre, pour rendre les morceaux accessibles, mais non simplistes, on comprend que le groupe a déjà mis les petits plats dans les grands.

On conseillera cette première auto-production full length à tout amateur de metal symphonique, gothique, mélodique et atmosphérique à frontwoman. La galette étant relevée d'une pointe hispanisante, elle pourrait rencontrer un public sensibilisé à ces chatoyantes sonorités. On peut donc raisonnablement penser que le combo a relevé le défi d'une sereine intronisation dans ce registre metal, ayant pu répondre, en grande partie, à nos attentes du début. Gageons que d'ici peu, ils sauront, eux également, s'imposer parmi les groupes montants de la scène metal symphonique espagnole, à l'instar d'Against Myself. Pour l'heure, profitons de cette savoureuse réalisation, la captation de nos émotions étant assurément au bout du chemin...

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