Paul Bocuse a dit : « Les deux secrets d’un succès : La qualité et la création ». Si cela est vrai il faut m’expliquer pourquoi
Drawn and Quartered n’a toujours pas bénéficié du succès tant mérité après tous ces efforts, généralement tous plus réussis les uns que les autres. Qu’importe, le gang de Seattle est plein de ressource et n’est pas radin en terme de travail à fournir pour enfin jouir de la reconnaissance tant méritée au sein de la scène death metal. Ainsi donc Kuciemba et ses potes sortent «
Merciless Hammer of Lucifer », leur cinquième album à ce jour le 26 juin 2007, toujours sous la houlette de
Moribund Records. Et on ne change pas une équipe qui gagne c’est bien connu. De ce fait on reprend le même studio (l‘
Autopsy Room), le même line-up et le même illustrateur pour la pochette, à savoir Gabriel T.Byrne.
Et une fois de plus le quatuor américain n’a pas changé de direction musicale. On retrouve donc ce qui fait la force de D&Q à savoir un death metal brutal et sombre à la fois. Et pour cela le combo à en sa possession un matraqueur de fûts assez impressionnant nommé Dario J.Derna, un beugleur (au timbre, je le précise encore une fois, assez proche de Ross Dolan d’
Immolation) et un maître de l’art du riff en la personne de K.S Kuciemba.
Qu’on se le dise, D&Q nous a, depuis trois albums, habitué à du lourd, du très lourd même. Il était donc plus que normal que les espérances quant à ce nouvel opus soient à la hauteur. Cependant on ne peux s’empêcher d’être déçu … Je m’explique.
Comme dit précédemment la recette n’a pas changée. Mais cette fois la sauce prend plus difficilement. Les riffs semblent moins accrocheurs, le chant de Burke parait lui aussi moins possédé qu’à l’accoutumée. Les solis se font moins percutants et les morceaux dans leur ensemble sont moins mémorables que ce que le groupe nous proposait depuis trois albums. Enfin bref l’ensemble est moins inspiré et transcendant que sur ses terribles prédécesseurs.
Mais comme je vous vois déjà venir, attention ! En effet cet album est loin d’être mauvais et je vais tenter de vous le démontrer.
Tout d’abord, et il est important de le signaler,
Drawn and Quartered signe sûrement là son album le plus sombre de sa discographie. Ceci explique peut être la pochette, bien moins coloré qu’auparavant. Toujours est-il que tous les éléments de la musique de ce «
Merciless Hammer of Lucifer » puent la mort et le chaos. Les morceaux semblent investis d’une atmosphère lugubre qui vous glace le sang et pour cela, D&Q à frappé très fort.
Au niveau des morceaux, notons le départ en trombe de «
Sickness Redeemer », riche en blasts (tout comme sur le reste de l’album en fait), annonçant directement la couleur. Cela me permet de préciser qu’une fois de plus, le batteur nous fait preuve d’une démonstration de brutalité car ce bougre ne s’arrête quasiment jamais !
Autre particularité de ce dernier album en date, à savoir le fait que l’influence de
Morbid Angel ne s’est jamais fait aussi présente qu’ici. En effet ceci est grandement percevable sur des morceaux comme « A Final Solution » ou le dernier titre « Rise of the
Black Sun ».
Je ne décrirais pas en détail l’ensemble des morceaux mais soulignons tout de même «
Funeral Pyres of
Annihilation », un des titres les plus variés de l’album avec son break hypnotique laissant place ensuite à un martèlement de fûts de plus bel effet sur lequel s’enchaine un riff des plus malsains ou le final mélodique de «
Faith in
Decay » qui reste dans la tête un bon bout de temps.
Le plus gros défaut de cet album m’apparait être la production. En effet après le rouleau compresseur auditif qu‘était «
Hail Infernal Darkness », celle de cet opus me semble bien plus fade et plate. Elle est plus claire et plus précise mais là n’est pas le problème. La batterie, qui prenait une place très importante auparavant en arrive à être presque sous-mixée et cela est plus que dommageable étant donné que le bonhomme effectue un travail colossal.
Nous voilà donc face à un bon album de death metal et un bon album de
Drawn and Quartered. Mais voilà où est le problème. C’est D&Q et nous étions en droit de nous attendre à mieux même si ce dernier jet comporte nombre de bonnes choses. Si vous voulez débutez D&Q ne commencez pas par «
Merciless Hammer of Lucifer » mais plutôt par un de ses trois prédécesseurs. Attention, celui-ci est loin de faire tâche dans la discographie de la bande, mais il ne montre tout simplement pas les américains au meilleur de leur forme.
14/20
L'édition limitée comporte également un CD bonus des plus réjouissants, réunisant l'EP promo Crusaders of Blasphemy (2002), les titres destinés à un Split-EP (2003) n'ayant pas vu le jour, et un titre inédit d'Extermination Revelry (2003). L'arme imparable pour convaincre les derniers indécis, du moins s'il en reste encore.
Fabien.
Je me rend compte que j'ai peut être un peu trop insisté sur les côtés négatifs de cet album alors qu'il reste un sacré album de D&Q. Je voulais juste montrer qu'il est quand même clairement en dessous, pour moi, de la triplette précédente que je trouve exceptionnelle.
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