Mephistophelian Exordium

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16/20
Nom du groupe Goatcraft (USA)
Nom de l'album Mephistophelian Exordium
Type Compilation
Date de parution 20 Novembre 2020
Labels Hessian Firm
Style MusicalNéo Classique
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Live at KSYM in San Antonio, Texas
 21:15
2.
 Mephistophelian Exordium
 02:59
3.
 01 Untitled
 05:00
4.
 02 Untitled
 03:21
5.
 03 Untitled
 03:01
6.
 04 Untitled
 02:46
7.
 05 Untitled
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8.
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 04:19
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 12 Untiled
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 16 Untitled
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 17 Untitled
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 18 Untitled
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 20 Untitled
 13:13
23.
 21 Untitled
 00:05
24.
 22 Untitled
 06:16

Durée totale : 01:38:57

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Goatcraft (USA)


Chronique @ Icare

21 Janvier 2021

Pour les amateurs d'Arcturus, Wongraven, Mortiis, Profanum, ou les musiciens intemporels que sont Chopin ou Beethoven

Imaginez une ligne de piano fragile qui oscille dans l’obscurité, telle la flamme d’une bougie sur le point de s’éteindre dans une pièce sombre. Vous vous concentrez sur cette mélodie, ténue et si pure, seule lueur dans les ténèbres dévorantes qui vous entourent. Ses variations vous guident, entre notes cristallines et tonalités plus graves et dramatiques, et vous emportent dans un monde de chimères aussi attirantes qu’effrayantes, dont les contours flous se fondent dans le noir.

Putain, mais qu’est-ce que c’est que cette intro à la con sur SoM vous demanderez-vous peut-être ? Rassurez-vous, vous ne vous êtes pas trompés de site : c’est que, une fois n’est pas coutume, Goatcraft, one man band texan incarné par Jason alias Lonegoat, n’évolue pas dans le metal, mais plutôt dans des sphères musicales parallèles. Le gaillard a d’ailleurs joué en tant que claviériste chez des formations comme Plutonian Shore, Emperial Massacre et surtout After Death aux côtés d’un certain Mike Browning (Morbid Angel, Nocturnus), ce qui tient lieu de caution metallique plutôt honorable au projet. Cet album est en fait une compil qui regroupe un live au KSYM de San Antonio, une chanson inédite, Mephistophelian Exordium, qui donne son nom à l’album, ainsi qu’une démo des tout premiers enregistrements du one man band pour un total de près d’1h25 de musique, soit largement de quoi s’immerger dans l’univers si singulier du musicien.

Ici, pas de guitare, de basse, de batterie ni même de voix, Jason se contente de lâcher une flopée de nappes envoûtantes qui nous immergent dans des contrées musicales fascinantes. On pourrait qualifier le style de Goatcraft de synth ambiant, même s'il y a finalement assez peu d’arrangements et de samples, ces notes de clavier aussi fantastiques que lugubres composant bel et bien l’ossature de la musique. On peut aussi parler de néoclassique, même si, autant vous prévenir, on est ici bien loin de ce qui se fait généralement sous cette étiquette dans le metal, avec cette avalanche de notes ébouriffantes et virtuoses composant bien souvent des symphonies baroques un peu kitsch.
Lonegoat a indubitablement une approche très pianistique, et on ressent parfois l’ombre de Beethoven qui plane sur ces compos, même si ce côté sombre et torturé qui flirte parfois avec les limites de l’insanité et d'une horreur lovecraftienne rapproche l’œuvre de Goatcraft du metal. Si certaines pistes sont légères et lumineuses, presque animées d’un souffle printanier (la 8eme piste), beaucoup de morceaux dégagent une gravité solennelle, parfois oppressante, et reposent principalement leur malaise sur les graves ; la résonnance de ces notes, glauque et froide comme une pierre tombale, est encore accentuée par une tonalité d’orgue qui confère une aura malsaine et maléfique à l’ensemble (pistes 9 et 14), comme si la pureté cristalline du piano était sournoisement détournée pour pervertir la musique, lui conférant un rendu plus sombre, irréel et sépulcral. D’ailleurs, pour décrire son oeuvre, le musicien parle de Necroclassical Music, et force est de reconnaître que l’appellation est sacrément bien trouvée.

Ici, ce n’est pas tant l’approche technique qu’émotionnelle qui compte, même s’il est évident que Lonegoat maîtrise son instrument et que sa dextérité, notamment lors des passages les plus rapides où différentes couchent se superposent, force le respect.
Ainsi, la neuvième piste, lente et solennelle, si simple et néanmoins profonde dans ses harmonies, très cinématographique et renforcée de légères touches ambiant, nous enveloppe dans un halo où lumières et ténèbres sont en opposition constante, tandis que la piste 16 joue plus sur les aigus, proposant une mélodie plus légère. Le morceau live, de presque 22 minutes, est une excellente synthèse de l’art musical de Goatcraft, mêlant virtuosité et sensibilité onirique qui nous chavirent en douceur.

Dans tous les cas, si vous appréciez des combos comme Arcturus, Wongraven, Mortiis, Profanum, ou les musiciens intemporels que sont Chopin ou Beethoven, ce Mephistophelian Exordium parviendra certainement à se frayer un chemin vers votre âme et à vous faire frissonner le long de ses notes aussi belles que terribles.
Un album touchant et au fort pouvoir d'évocation, à savourer seul dans le noir par une nuit d’hiver, avec un grand feu de cheminée et un bon verre d’absinthe. Décidément, le bouc est retors, et il possède une multitude d’artifices plus séduisants les uns que les autres pour nous attirer à lui et nous perdre à jamais…

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