Originaire de la ville de Nokia tout comme
Convulse,
Purtenance Avulsion fait partie à l'aube des nineties des pionniers du deathmetal finlandais aux côtés d’
Abhorrence ou de
Funebre, ayant produit une demo-tape éponyme sous cette première appelation. Tronquant son patronyme en
Purtenance, la bande d’Harri Saro (d) et Juha Rannikko (g) est alors signée par
Drowned Productions, la fameuse écurie fraichement montée à Madrid par l’infatigable David Sanchez. Notre label manager sort ainsi sa toute première production en vinyle 45t,
Crown Waits the Immortal, enregistrée en septembre 1991 au petit TTT Music Studio de
Timo Tolkki (
Stratovarius, si, si !), déjà derrière les consoles pour les sessions d’
Abhorrence,
Amorphis et
Funebre (Pestilential Mists, Privilege of
Evil,
Children of the
Scorn).
Tandis que
Drowned Productions s’étoffe et compte bientôt trois LP/CD's à son actif (les debut-albums de
Necrophiliac,
Unbounded Terror et
Demigod), son poulain
Purtenance prend quant à lui place en mars 1992 aux MDM Studios, sous la houlette d’Erkki Salo, pour la capture de son premier album
Member of Immortal Damnation. Paru en fin d’année, le disque est muni d’une pochette en couleurs du fameux dessinateur Chris Moyen, à l’origine d’illustrations cultes majoritairement en noir & blanc pour
Beherit,
Mortician ou
Incantation.
Alors que l’EP
Crown Waits the Immortal renfermait un deathmetal rugueux et sombre, idéalement cristallisé par
Timo Tolkki,
Member of Immortal Damnation peine quant à lui plus difficilement à convaincre, à commencer par l'interlude acoustique Lacus Somniorum et l’outro John
3:16 aux claviers, plutôt intrus dans son répertoire. Ainsi, si l’ambiance occulte propre à
Purtenance reste toujours de mise, en témoigne le bon Reality Isn't Disappeared et sa juxtaposition guitares/claviers envoyant directement au cœur des catacombes, la maladresse de la capture et du mixage (la batterie particulièrement) donne aux compositions de notre quintette un côté assez bancal dès que le rythme s’accélère, à l’image du déchirant A
Dark Cloud Arises qui perd entre l’EP et l’album sa solidité et une part de sa sauvagerie.
Pendant que
Demigod s’illustre en octobre 1992 sur
Drowned Productions avec un
Slumber of Sullen
Eyes inattaquable (aujourd’hui encore l’un des meilleurs albums deathmetal issus de Finlande),
Purtenance loupe quant à lui le coche sur ce debut-album malgré un EP précédent très prometteur, n’ayant réussi ni à se dépasser, ni à bénéficier d’un enregistrement à la hauteur. La bonne tenue intrinsèque des compositions, le charme old-school et l’ambiance occulte permettent toutefois à
Member of Immortal Damnation de maintenir un intérêt justifié aujourd’hui, plus particulièrement sur la réédition Xtreem (ex-
Drowned, ex-Repulse), qui comprend en bonus l’intégralité des premiers enregistrements de
Purtenance.
Fabien.
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