Liste des groupes Doom Death Vanha Melancholia

Dans la lignée de groupes tels qu’Anathema, My Dying Bride et Katatonia ou encore Shape of Despair, Vanha s’engouffre dans les arcanes du doom/death, funeral doom, en délivrant avec ce deuxième album, Melancholia, une puissante expérience musicale et introspective.

« Everything points to one road, the only way to get out… » Vanha nous parlera inéluctablement de la fatalité. Projet solo de l’artiste Jan Johansson, il semble que l’album soit une véritable introspection de son auteur, tant la profondeur de son propos et de ses riffs nous emmènent loin avec lui. The Road, arpège de guitare claire avec réverb, texte parlé, afin de nous introduire dans l’atmosphère mélancolique de son nouvel album. Quelques passages tendent vers le funeral doom, comme nous le témoignent Starless Sleep, Fade Away, tant la lenteur et la lourdeur des riffs sont écrasants. Assaisonné de passages très mélodiques, et pourtant, reflétant profondément le vide. Les paroles growlées lors du refrain notamment de The Road essaieraient presque de faire entrevoir une lueur d’espoir, ce n’est que le penchant négatif de l’atmosphère mélancolique de l’album : il nous enfonce encore plus dans les arcanes de notre détresse, dans un mal-être grinçant de beauté.

Jan Johansson appelle constamment à la détresse de l’auditeur : growl sec, chant parlé parfois frôlant l’amorphe, guitares sonnant le glas, des nuances de mélodies qui s’en vont toujours s’éteindre dans une reverb’ lointaine. Storm of Grief nous délivre un rythme saccadé et dans un style qui se confirme plus death, death mélodique, notamment avec l’apparition du synthé lors de cette seconde piste. Le côté death mélodique s’affirme par l’accompagnement symphonique qui jalonne tout l’album. Dans Your heart in my hands, on sentirait presque un côté gothic doom dans le genre de Draconian avec ces mélodies timides que le piano accompagne, n’attendant qu’à éclater dans une tempête de larmes et de résignation. La voix de Jan Johansson est claire, touchant la douceur du désenchantement « hopelessness », « falling apart »…

Les morceaux sont carrés, sans être systématiques et attendus : au contraire, les titres offrent des nuances là où on ne les attend pas, ainsi qu’une nostalgie poignante au détour de riffs qui pourtant nous auraient presque étouffés dans leur lente étreinte. Vanha déploie ici un monde onirique délabré par le temps, désaffecté, où les violons résonnent entre les murs d'une cathédrale déserte, et les solos mélodieux nous rappellent toujours la douceur surprenante de la mélancolie. Les refrains prennent aux tripes, littéralement : Jan Johansson a fait du très bon travail, en mêlant à la fois la mélancolie définitive avec la beauté accablante de cet état d’esprit qui blesse ; on y voit l’apothéose dans le dernier morceau, The Sorrowful, qui signe la décadence de tout un album, dans dix minutes d’introspection déchirante.

L’artiste nous offre sa conception de la souffrance, et le tour est joué : nous sommes touchés. Tout au long de l’album l’alternance du growl, du chant clair, des guitares saturées, claires, arpèges ou power chords, on s’y retrouve toujours souffrir sur toutes les tonalités.

La tension dramatique touche le paroxysme que tout auditeur de doom s’attend à écouter. Le drame nous rattrape au vol dans toute la grâce de ses mélodies mortes et abandonnées à elles-mêmes. Tous les morceaux recueillent goutte à goutte les larmes d'une tristesse maladive, et résonnent encore en nous après l’écoute intégrale de l’album.

C’est en définitive une expérience qu’on adore, amateurs de doom, faites une halte sur votre chemin en vous délectant de ce poison enivrant.