Il était temps que je rehausse le potentiel de sympathie de FELGRAU, au vu de certaines critiques « assassines » que j’ai pu lire sur certains (web) zines. Apparemment, ce groupe serait dénué d’ambiance, dénué de compositions viables... Bref ! Commençons par le début, le groupe naît en Floride en 2004, sous l’impulsion d’un bonhomme bien connu dans le milieu de la virilité bestial qui anime la scène Canadienne, à savoir Pete Helmkamp (
Order From Chaos,
Revenge,
Angelcorpse...) qui est ici au chant, à la programmations, et à la basse. Il est accompagné de Monsieur Bill Taylor (
Immolation) à la guitare, et de Vhex aux claviers. Un line-up est loin d’être dégueulasse, et il attire une certaine curiosité... Le groupe joue un Black
Metal industriel et martial, le tout flanqué d’un aspect noisecore.
Après une demo sorti en 2004, Feldgrau sort l’année suivante son seul album «Mechanized
Misanthropy» sur
Agonia Records. Une nouvelle édition vinyle voit le jour en 2010 sur SSP, avec deux titres en plus et une pochette différente. La dernière édition est celle qui nous intéresse ici.
De toute évidence, beaucoup se sont intéressés à ce groupe à cause de la présence de Helmkamp, et paradoxalement, ce n’est pas pour le désormais culte «
Order From Chaos», mais davantage pour «
Revenge». En effet, ce dernier a connu un tel succès ces dernières années, dû notamment à sa violence et sa sauvagerie musicale, sûrement le groupe le plus violent de la scène. Rajoutez à cela l’effet de mode du Black
Metal Bestial Canadien, le retour en force sur scène de «
Blasphemy» et leur «Black metal Skinheads», vous obtenez ainsi une mode ! FELDGRAU attire les esgourdes au même titre qu’un «
Axis of Advance» ou qu’un «
Blood Revolt», malheureusement pour certains, les musiciens ne font pas toujours la même chose, d’où leur déception.
Cela dit, un effort mérite d’être fait pour comprendre cette entité.
Le nom du groupe vient de l’appellation qui était donné pour désigner la couleur de l’uniforme Allemand, ce qui correspond bien au concept du groupe, à savoir LA GUERRE ! Et plus encore, l’ambiance nauséeuse des cadavres en charpies, mort après une bataille éprouvante. Pour arriver à son but, Feldgrau choisit de mélanger beaucoup de styles, dans une abrasivité sonore exagérée... La musique de Feldgrau n’est pas une bataille sanglante, mais la conséquence de celle-ci ! Une musique qui pourrait aussi faire office des vieux souvenirs d’un soldat – sanguinolent sous les feux ennemis– qu’il se remémorerait sans cesse, jusqu'à la folie. Un son franchement abject qu’il faut savoir écouter pour comprendre ce que FELDGRAU a voulu faire. Malgré les riffs, le chant – le même que
Order From Chaos - le côté Indus prend résolument le pas sur le côté Black
Metal ! Ici, c’est l’ambiance qui est privilégiée, à tel point que l’on est en droit de se poser la question : Pete Helmkamp a t-il été influencé par le «Martial Industriel » ? J’en suis intimement persuadé ! Sans compter l’aspect « noise » qui imprègne aussi beaucoup leur musique, renforçant ainsi les ambiances.
Le concept musical est intéressant, mais le groupe veut mélanger trop de choses, faire ressentir trop d’émotions différentes à l’auditeur, avec une seule est unique ambiance comme toile de fond. L’exemple le plus frappant se ressent sur le titre «Industrial
Winter», des aspects militaristes et violents propre au Black
Metal, avec un son étudié pour les ambiances - le malaise et la désolation - emprunté à la fois au « Martial Industriel » et à la « Noisecore ». Le pari est intéressant et franchement risqué, le résultat n’est pas une totale réussite, mais néanmoins non dénué d’ambiances et de choses intéressantes.
Un projet ambitieux, trop peut-être ! Un vinyle à ne pas écouter trop fort, d’ailleurs l’album est enregistré à un volume très bas, sûrement fait exprès...
«
Blood is the price of progress »
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