Meat

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17/20
Nom du groupe Cortisol
Nom de l'album Meat
Type Album
Date de parution 2005
Style MusicalDoom Sludge
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Boots
2. Protocol of the Lost Bodies
3. Hog Tied
4. Meat

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Cortisol


Chronique @ Svartolycka

14 Novembre 2005
Vous vous souvenez sûrement de Maïté, croisement légendaire de la femme de cuisine avec le Yeti. Imposante bonne femme concoctant ses recettes dont elle seule en avait le secret mais aussi le seul être humain capable d’y manger tout en restant en vie. Et au litre d’huile près (au vu de ses « dosages »), Maïté peut se targuer d’avoir su joindre dégoût profond et valeur sociale culinaire. Maïté, nous te regretterons… Pas.

Mais arrêtons le décrassage d’icône de la télévision française pour nous pencher plus précisément sur le disque ci-joint de Cortisol. Le groupe contient tous ses enjeux et cela dès son titre : « Meat » (autrement dit nourriture). À partir de là, l’humble auditeur aura la chance de percevoir et surtout de « sentir » la pleine déliquescence d’un univers bouffi et ventripotent mais aussi d’un décharnement paradoxal. Le groupe canadien nous enfonce dans un doom bien crade aux forts relents de sludge conférant tout de suite un cachet sanieux et purulent.
Cependant, si la structure même des titres fait émerger une ambiance bien putride, c’est avant tout le chant craspec au plus haut point, grommelant, infectieux entre le black et le grind, un chant singulier qui se démarque de la voix rauque de rigueur et impose surtout pour sa tonalité viscérale.

Ceci incombe que l’atmosphère de « Meat » est assimilable à une répugnance voire une répulsion pour le moins morbide car ne prenant nullement appui sur des éléments fantasmatiques mais avant tout réalistes. Néanmoins, il ne faut pas voir en cet album un conglomérat nauséeux et indigeste. Certes, la fait que ce disque tranche par ses impositions doom/sludge ne le rend pas particulièrement facile d’accroche, mais ne le rend pas moins jouissif et non sans un certain sens de l’humour. Photos de nourriture, fromages, poissons, poulpes donnent tout de suite un ton graveleux et répugnant, renforçant la crudité de l’ensemble qui attrape littéralement aux tripes mais de manière plus métaphorique que le grind (ou plus subtile).

À la fois improbable et jouissif, « Meat » est un excellent album de sludge/doom, déstabilisant, macabre et surtout poisseux. Poisseux, sûrement le terme le plus adéquat de cette décadence sonore comme peu de groupes sont capables de la rendre aussi suintante qu’accrocheuse. Telle cette pochette montrant une famille passée aux rayons X, Cortisol nous dévoile comme notre propre nourriture. « Nous sommes ce que nous mangeons »

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