J’ai découvert ce groupe Ukrainien en 2005, alors qu’ils tournaient avec les Polonais de
Lost soul. La salle était petite, voire minuscule, et la débauche d’énergie que dégageait ce groupe dont je n’avais jamais entendu parler auparavant m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur leur compte, et à la fin de leur prestation je suis allé les féliciter et embarquer une bonne partie de leur matériel disponible, à savoir le mcd « interuterine dilemns », assez dispensable ma foi, et ce très estimable «
May God Strike Me Dead ».
Doté d’un son assez énorme, chose doublement étonnante si l’on pense que le groupe s’est autoproduit, et que de plus c’était la révolution là bas à l’époque, ce skeud étonne par sa maturité et sa puissance. Enregistré en pologne, la place forte du DM dans les pays de l’est, «
May God Strike Me Dead » n’est pas vraiment ce à quoi on s’attendrait venant d’une ancienne république soviétique : Est-ce peut être sous l’influence du design de la pochette faisant penser à l’immense « plainfield cemetery », de ce son à la fois clair, brut et puissant, ou mieux encore de la brutalité et de l’intensité qui se dégage de l’engin, mais une référence s’impose à chaque fois que je dépose ce skeud dans le lecteur cd : les suédois de
Deranged. Seule critique notable au niveau du son, la batterie qui a été un légèrement lésée au moment du mix, ce qui contribue à donner à l’ensemble des allures de mur du son de guitares. Tout comme ses célèbres ainés suédois,
Fleshgore maîtrise l’art de bâtir des titres complexes, mais sans perdre de son tranchant, et axés sur des riffs frénétiques. Les solos de guitare sont brefs et balancés furieusement sans affaiblir la puissance des titres , la technique est bien là, mais au service de la puissance, but ultime de cet album qui vous déracine du début à la fin. Difficile d’ailleurs de sortir un titre du lot tant l’ensemble est homogène et solide, tel le morceau « obtrusion » , véritable empilement de riffs d’un férocité à faire palir. Et lorsque le groupe s’accorde quelques secondes pour reprendre son souffle comme dans « crackdown », ou sur l’intro en arpèges de « passion »le titre le plus lent de l’album, ce n’est vous vous en doutez que pour repartir à 100 à l’heure. La construction des morceaux peut quand à elle paraître assez déroutante, car ne reposant la plupart du temps pas sur un schéma couplet refrain, avec une multitude de riffs souvent joués qu’à un seul moment du morceau, ce qui à mon avis contribue à renforcer l’impression d’intensité générale, mais si on prend comme exemple le titre « fag-end » qui échappe à cette rêgle, lui fait sans doute perdre en efficacité et en « accroche ».
Etouffant à force de riffs et de bourrinage sans merci, « may… » ravira les amateurs de death vraiment brutal et intense, mais ou le bourrinage n’est pas prétexte à se foutre du monde en laissant tomber les fondamentaux tels que la puissance et bien sur la qualité des compositions.
Pas de remplissage donc sur ce skeud de 33 minutes pour 9 titres, mais du death brutal et bien ficelé et sans fioritures.
Bien malheureusement passé inaperçu à l’époque, cet album ne ferait pas honte à des groupes tels que
Fleshrot,
Deranged ou Infinited hate., et
Fleshgore aurait pu prétendre à de grandes choses si il avait persévéré dans cette voie, au lieu de sortir le très fade «
Wake Up for Freedom » quelques trois ans plus tard.
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