Matices de Realidad

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13/20
Nom du groupe Omega Anima
Nom de l'album Matices de Realidad
Type Album
Date de parution 19 Janvier 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Volver a Volar
 04:10
2.
 Magia
 04:46
3.
 Cosmos
 03:19
4.
 En el Abismo
 04:55
5.
 Ley del Dolor
 05:29
6.
 La Disputa
 01:57
7.
 A Tu Lado
 06:06
8.
 Heridas de Ayer
 04:30
9.
 Para Decirte Adiós
 03:46
10.
 Shejiná
 04:11

Durée totale : 43:09

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Omega Anima


Chronique @ ericb4

23 Mars 2020

Une pulsionnelle et troublante mais classique entrée en matière...

L'un des fers de lance du metal symphonique à chant féminin dans l'espace sud-américain depuis près de deux décennies, c'est à tour de bras que le Mexique continue d'en enfanter. Aujourd'hui, c'est au tour d'un jeune quintet originaire de Monterrey de défendre ses chances. Créé en 2014 mais démarrant les hostilités en 2017, le combo latino-américain multiplie ses apparitions scéniques, réalisant notamment l'ouverture d'événements locaux d'envergure tels que le Santa Catarina Rock Fest à Guanajuato. En plus d'avoir partagé la scène avec l'artiste mexicaine Anna Fiori, le groupe a également participé à trois concerts internationaux, en première partie de Mayan, Zenobia et Stravaganzza. Parallèlement, aux fins d'un travail de longue haleine en studio, la troupe concocte son introductif et présent album full length « Matices de Realidad » ; auto-production où 10 pistes s'égrainent sur un ruban auditif d'une durée quasi optimale de 43 minutes. Six ans après sa sortie de terre, le valeureux collectif affiche désormais une furieuse envie d'en découdre...

A bord du vaisseau amiral, nous accueillent : Pamela Jasso en qualité de frontwoman, Adrian Pacheco aux guitares, Daniel Acosta à la basse, Bernardo Alfaro à la batterie et Jerry Lankenau (dit 'Abraham Mirazo' (ex-Arkham Dream)) aux claviers. Avec le concours, pour l'occasion, de Sebastian García (Folkrieg Techcatl) au violon et de choeurs d'enfants issus d' Esperanza Azteca. De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique aux relents power et progressif, intégralement entonnée dans la langue de Cervantes, dans la lignée de Nightwish, Abrasantia, Ancient Bards, Stratovarius, Against Myself et consorts. Mixé et mastérisé au AlterStudio, l'opus jouit d'arrangements instrumentaux difficiles à prendre en défaut, d'un enregistrement d'assez bonne facture, laissant toutefois filtrer quelques sonorités résiduelles ainsi qu'un léger sous-mixage des lignes de chant. Mais entrons plutôt dans la cale du navire en quête de trésors secrètement enfouis...


C'est le plus souvent sur un torrent de lave que nous projette le combo mexicain, trouvant alors quelques clés pour nous rallier à sa cause. D'une part, calé sur un épais riffing doublé d'un tapping effilé, sous-tendu par une frondeuse rythmique, le mid/up tempo « Volver a Volar » ne tarde pas à nous agripper à la gorge pour ne plus nous lâcher, et ce, jusqu'à l'ultime mesure. A mi-chemin entre Nightwish et Ancient Bards, l'échevelant effort se pare des claires et puissantes inflexions de la sirène tout en voguant sur une enivrante ligne mélodique. D'autre part, délivrant de sémillants gimmicks guitaristiques et synthétiques, l'impulsif et ''abrasantien'' « Magia » glisse sur un cheminement d'harmoniques des plus infiltrants. Enjolivé par les chatoyantes patines de la belle, alors coalisées à une chorale d'enfants aux abois, jouant à plein sur les effets de contraste atmosphérique, le tempétueux effort révèle ainsi ses points de sensibilité. Dans cette mouvance, on retiendra encore le mid tempo progressif « Heridas de Ayer » tant pour ses soudaines accélérations qu'au regard de ses riffs crochetés et son envoûtante touche latina.

Dans cette énergie, moins directement orientés vers les charts, d'autres pistes n'en trouveront pas moins un débouché favorable auprès du chaland. Ainsi, sans jamais lâcher de lest et recelant une basse résolument claquante, le mordant « En el Abismo » révèle un refrain immersif à souhait, dans la veine d'Against Myself, mis en exergue par les toniques impulsions de la déesse. Renforcé par une muraille de choeurs, octroyant de grisants couplets et de sidérantes montées en régime du dispositif orchestral, l'échevelant et complexe « Ley del Dolor », quant à lui, nécessitera quelques passages circonstanciés avant sa probable assimilation.

A contrario de nombre de leurs homologues, nos acolytes ont fait la part belle aux plages instrumentales, nous immergeant, tantôt en de généreux espaces symphonico-cinématiques et progressifs, tantôt au sein d'un vibrant interlude opératico-symphonique. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Cosmos », pièce orchestrale d'inspiration ''nightwishienne'' voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques et délivrant un ample et sémillant legato à la lead guitare. Lorsque les coups de tambours d'une régularité pendulaire se font plus pressants, que les vagues organiques se font plus houleuses et que des choeurs samplés judicieusement positionnés viennent épaissir l'espace sonore de leur présence, le fringant manifeste offre dès lors une belle gradation du corps instrumental, susceptible de magnétiser le tympan de l'aficionado du genre. Plus atmosphérique et altier, glissant sur une sente d'harmoniques d'une confondante fluidité, dans la lignée de Vangelis, « Para Decirte Adiós » est une véritable invitation au voyage. Plus classique dans sa structure et recelant un propos bien moins développé, l'a-rythmique et opératique « La Disputa » laisse néanmoins entrevoir un subtil toucher d'archet du violoniste Sebastian García auquel s'adjoint la patte de Pamela Jasso au violoncelle pour un virevoltant et troublant ballet. Autre corde à l'arc du combo mexicain...

Mais ce serait à la lumière de sa pièce en actes d'obédience power symphonico-progressif que la troupe révèle le plus largement son potentiel technique, démontrant par là-même sa capacité à personnaliser son message musical. Ainsi, les 6 minutes du palpitant « A Tu Lado » nous immergent au sein d'une fresque aux multiples rebondissements, recelant de séduisants arpèges d'accords et de sécurisants enchaînements. Mis en relief par les sinueuses et troublantes volutes de la frontwoman, couplets finement ciselés et entêtants refrains glissent avec célérité dans nos tympans alanguis.

En dépit de ses mérites, le propos n'ira pas sans accuser une petite baisse de régime. Et ce, à l'instar de « Shejiná », impulsif méfait doté d'une énergie aisément communicative mais desservi par une ligne mélodique en proie à d'incompressibles et usantes linéarités et des séquences d'accords peu propices à une inconditionnelle adhésion. Et ce ne sont ni les poussives patines de la belle ni les changements brutaux de tonalité qui nous assigneront davantage à résidence.


Au final, le parcours s'avère à la fois palpitant, souvent mouvementé et des plus enivrants, le combo mexicain témoignant ainsi d'un bel élan d'inspiration compositionnelle et d'un allant qui rarement ne se tarit. Ayant pris soin de diversifier ses exercices de style, octroyant une mélodicité aux fines nuances ainsi qu'une grisante touche latina, le quintet ne concède toutefois que peu de variété sur les plans atmosphérique et surtout vocal, la belle monopolisant le micro de bout en bout de la rondelle. De plus, n'ayant pas encore totalement digéré ses sources d'influence, le manifeste demeurant somme toute classique dans sa forme, la troupe se fera fort de consentir à l'une ou l'autre prise de risque pour impacter plus largement un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de ses maîtres inspirateurs. Pour l'heure, s'il dispose d'armes déjà affûtées pour espérer essaimer ses gammes et ses arpèges à l'international, le collectif devra encore étoffer son offre et fluidifier d'un cran sa production d'ensemble pour accéder au rang de valeur montante de ce registre metal. Affaire à suivre...

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