Interregnum est un groupe de black symphonique russe ayant pas mal d’expérience, même si cela ne se voit pas au vu du peu d’informations sur la toile. Il a presque dix ans de carrière derrière lui bien que la majorité de ses morceaux aient été enregistrés à partir de 2006. Les musiciens sortent en 2007 l’album « ???? ????????? ?? ???? » et «
Evangelium » quelques années plus tard. En 2010, ils décident de réécrire complètement la plupart des titres réalisés et les laissent finalement de côté pendant quatre ans, avant de les reprendre et de sortir cette compilation, «
Master of Generation : 2010-2014 ».
Comme la plupart de ses confrères russes,
Interregnum a écrit les paroles dans sa langue natale. Toutefois, il se démarque par sa démarche visant à privilégier les atmosphères plutôt que l’agressivité de la musique. Comprenez par là que le combo n’utilise pas de blasts à gogo, ni de rythmes rapides, ni de gros riffs assassins. On pourrait croire que son jeu est tout en retenue mais au fil des écoutes, on se rend compte que c’est pour mieux installer cette ambiance post-apocalyptique mettant en relief le combat acharné entre le bien et le mal. Il s’agit donc d’un black symphonique assez posé mais dans lequel les claviers, les mélodies à la guitare et l’alternance des vocaux priment.
Le constat se fait direct avec « ????? ?????????? ?? ???? » qui pose petit à petit cette atmosphère sombre et chaotique. Les chœurs s’accompagnent d’orchestrations dramatiques soutenues par des riffs tranchants et de chants clairs et black.
Interregnum installe tous ses éléments sans se presser de façon à ce que ces titres prennent le temps de progresser et d’atteindre un certains climax. On peut l’entendre sur « ????????????? ??? » avec son piano entêtant et sa mélodie dimmu borgienne, ou la fausse balade «
666 ????? ??????? », partant d’un rythme lent pour finir sur un mid tempo prenant, toujours avec ces violons sombres et cataclysmiques.
Même si les chansons ne sont pas ultra agressives et ultra rapides, on ne s’ennuie pas et on se surprend à apprécier le va-et-vient des violons, les légères tous industrielles et les offensives des guitares, toujours aux meilleurs moments. On regrettera peut-être le côté facile des mélodies, assez classiques dans l’ensemble, et le manque de prise de risque au niveau des riffs. On s’en rend d’autant plus compte à cause du tempo relativement « lent ».
«
Master of Generation » reste un album surprenant car loin d’être conventionnel dans sa forme. Ce sont vraiment les atmosphères qui sont aux premières loges et non les parties purement black metal. Avec son style particulier,
Interregnum est sûr de se faire une petite place en Russie.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire