Bon sang, ça faisait un moment que je recherchais ça ! Un groupe mélangeant deux styles craspec jusqu’au-boutisme. Deux styles à la fois différents dans leur structure, d’un côté le sludge (forme de doom poisseux prenant ses marques dans l’horreur d’une réalité quotidienne) et de l’autre l’indus (forme d’ambiant à la sonorité crasse et pour le moins perverse) mais qui tendent tous deux à un malaise viscéral pour une ambiance nauséeuse. Imaginez alors l’adéquation entre ces deux mouvements.
Et musicalement qu’est-ce que donne l’addition entre le sludge et l’indus ? Un album doux, mélodique et affable ?? Tu sors ! Passes moi ton cahier de correspondance que je convoque tes parents… Parce que là, ça ne peut plus durer ! Blague mis à part, le groupe australien
Halo distille une atmosphère très malsaine sur des titres qui n’épargnent en rien l’auditeur, le mettant mal à l’aise par une structure « non-musicale ». Le rythme est d’une lenteur désespérante et la tonalité du disque résonne comme une apocalypse suintante. Pour la bonne marche des actions,
Halo a toutefois la bonne idée de ne pas étendre ces titres par la durée pour rentrer assez vite au cœur du sujet. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’écoute de «
Massive Corporate Disease » se prend comme une décharge frontale et sans aucun recul.
Difficile de ne pas être plus explicite, mais un type d’album comme celui-ci se ressent par les tripes avec un sentiment de torture auditive permanente. Il faut bien avouer que le mélange des deux styles s’emboîte parfaitement créant ainsi une résonance putride qui fait mal et qui ne ménage nullement celui qui l’écoute. Non pas que le contenu du disque soit indigeste au possible mais que l’ensemble du disque est à comparer à une misère sociale et psychologique intense et décrépite où la lenteur collante du sludge s’aligne sur les chapes « bruitistes » de l’indus. Conglomérat de névroses portées sur bande, «
Massive Corporate Disease » est décidément un album qui va loin, une expérience dont on ne ressort pas entier laissant un goût acre dans la bouche et cela avec un sentiment jouissif jusque dans ses brusques échappés de violences lourds et d’intensités montant crescendo jusqu’à atteindre un état de voracité, un état de cauchemar éveillé…
Digne rejeton d’un
Esoteric (quelques touches très dans la veine des premiers albums) ou encore
Khanate passé sous le crible d’un indus extrême pour une sensation extrême qui ne fait que plus ressortir une écrasante solitude, cet album d’
Halo est d’une virulence étouffante.
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