Quatre ans après avoir quitté
Infant Annihilator, Dan Watson n’est pas resté muet, bien au contraire. Avec son groupe
Enterprise Earth et quelques featurings avec
Shadow Of Intent ou plus récemment Crafting The
Conspiracy, le jeune musicien démontre dans tout ce qu’il entreprend qu’il est une figure montante dans le monde très fermé du
Deathcore et qu’il n’est surtout pas prêt de s’arrêter. Sans casser les codes du style, il offre une réelle maîtrise vocale, surtout lorsqu’il monte dans les aigus.
Avec
Mire Lore, sa seconde formation, il va être intéressant de voir si notre vocaliste va chercher enfin à montrer un peu plus d’originalité qu’auparavant ou au contraire, s’il va rester sur ses acquis afin de prouver une nouvelle fois ses compétences gutturales. Au vu de la pochette, on serait tenté de dire que notre artiste va se diriger sur une atmosphère encore plus glauque, proche d’un black death très intense.
L’intro d’Orb Weaver pourrait confirmer ce ressenti avec une intro assez morose, plutôt effrayante et terriblement accrocheur. L’impression ne sera pas éphémère : le jeu de guitare et le chant éraillé et malsain de Dan confirme l’atmosphère très funeste et sinistre. On n’oublie tout de même pas que l’on a affaire à un
Deathcore cinglant avec un matraquage très soutenu des percussions qui sont bien évidemment programmé et des grattes écrasantes. On reste aussi abasourdi par la technicité vocale du grave au scream aigu durant le morceau ce qui ajoute encore une sensation de terreur.
Les touches d’outre-tombe vont continuer à se montrer présentes mais malheureusement, elles seront souvent noyées dans des frappes intempestives, peu réfléchies et bien trop mises en avant, surtout là pour impressionner et pour donner de la cruauté aux titres. On appréciera en revanche les breakdowns qui certes sont prévisibles mais qui sont bougrement bien fichues et procurent un saisissement fort agréable (notamment celui de
Weeping Willow, criard à souhait).
Certaines mélodies vont se montrer assez intéressantes :
Summoning que l’on pense terminé avec le breakdown mais qui revient en force avec une double basse dévastatrice, The
End Is Near qui est la seule pièce à proposer une intro avec du chant clair (et au piano s’il vous plait) et avec une batterie sonnant comme étant plus authentique et plus attirante ou encore
The Mire, qui n’est ni plus ni moins qu’une ouverture mais où nous pouvons estimer à sa juste valeur les traits de black metal.
D’autres, en revanche, vont paraître plus singulières, pour ne pas dire parfois désagréable comme le titre éponyme, qui ne présente qu’une branlette de manche semblant interminable, même si l’on notera des aspects
Death metal enchanteurs ou
Death Womb, un peu brouillonne et relativement vide, presque mollassonne alors qu’elle montrait un concept assez intéressant d’un blackended
Deathcore encore méconnu.
Le constat est mitigé :
Marrow Leech n’est clairement pas une mauvaise galette mais elle aurait pu être plus grandiose et plus accrocheuse si elle ne misait pas autant sur la brutalité et la rapidité des percussions. L’oiseau aura du mal à prendre son envol mais finira par se débrouiller comme un grand. Comme une ombre d’
Infant Annihilator,
Mire Lore se montre néanmoins plus sérieux dans sa démarche et plus impressionnant avec un Dan Watson possédant une portée vocale nettement plus large et inquiétante que Dickie Allen. Pour les amateurs d’un
Deathcore crade et hâtif.
Pour celui ou celle qui a mis ça en Death Brutal, qu'il/elle s'informe avant : c'est du Deathcore pur et dur ..
Bon chronique très instructive... Dommage pour la cyber batterie mitraillette, et les tics trop typiquement deathcore , car quand ça ralentit, c'est pas si mal...
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