Atomic Head, groupe Chilien (si, si, la patrie de Tom Araya) formé fin 2004 à Santiago, sort ici son premier album, «
March of the Urban Zombies” après un E.P. autoproduit sorti en 2006. Autant dire que le groupe prend le temps de peaufiner ses compositions. Cela se retrouve-t-il dans le contenu offert ? N’est ce, à l’inverse, qu’une pâle copie des nombreux suiveurs du revival thrashmetal ?
Se réclamant des glorieux aînés (
Megadeth,
Exodus), la bande à
Sebastian Galindo (guitare/chant) propose un speed /thrash d’inspiration assez classique. L’album ouvre sur « Lie
And Deny » énergique à souhait, et d’emblée, un élément sort du lot, annihilant le principal défaut des groupes issus du revival thrash : la monotonie. Cet élément, c’est la basse vrombissante de Diego Carillo, mise en avant comme aux plus belles heures des «
Survive » ou « Feel
The Fire » (
Nuclear Assault,
Overkill). Cette basse, typiquement thrash, et d’influence Motörhead, qui amène parfois à elle seule le rythme du morceau, renforçant souvent la guitare par ailleurs mixée assez en retrait, fait toute l’originalité du groupe et apporte clairement un plus aux compositions.
Plus proche en effet d’un
Violent Force ou d’un
Nomed qui aurait professionnalisé son propos que d’un
Megadeth,
Atomic Head construit ses chansons en privilégiant le côté accrocheur de sa rythmique, avec des bons soli en prime (« I Want You », «
March of the Urban Zombies ») sur un mode majoritairement plutôt rapide, mais pas trop. Le très bon «
Atomic Dawn » avec son introduction rythmique et ses soli (basse et guitare) travaillés et aérés en est un bel exemple, amenant une vraie plus-value au thrash d’
Atomic Head. L’influence de Sodom se fait sentir également sur quelques passages (« The
Punishment » et son riff principal tout droit sorti de « Bombenhagel »). Les textes sont très ancrés dans l’univers cher au thrash des 80’s (insoumission, refus de la conformité par exemple) et l’auditeur se retrouvera vite transporté en 1987, le sourire aux lèvres.
Alors, bien sûr, on ne peut pas parler de coup de génie, ni d’album exceptionnel, la voix de
Sebastian, notamment, étant assez quelconque et manquant de pêche, sauf sur le bon «
Nuclear Attack » que n’aurait pas renié un certain S.O.D., et toujours dans des tempi assez modérés. Ainsi, tout au long des 9 titres pour 40 minutes de musique, durée idéale pour un album, les rythmes varient peu, ce qui est dommage, constituant la faiblesse d’un album, par ailleurs attachant.
Largement toutefois du niveau d’autres groupes issus du revival thrashmetal comme
Gamma Bomb ou
Fueled By Fire, nos Chiliens ont su, grâce à une basse bien présente et à un effort soutenu de composition («
Nephilim », ses breaks et son phrasé très
Exodus ; le très entraînant titre éponyme), exécuter un album bien frais qui saura combler les fans de thrashmetal ne recherchant pas la brutalité à tout prix, mais un certain sens de l’accroche. Nul doute qu’en variant de temps à autre ses tempi et en modulant quelque peu des vocaux un poil redondants,
Atomic Head saura se faire une place parmi les groupes phares de la scène revival thrash des années 2010.
13/20
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