Manifest of
Evil est le troisième opus d'un petit groupe belge que vous auriez tort de rater s'il passait près de chez vous. Cet album est une bonne surprise. Soyons clair,
Witchsmeller Pursuivant ne réinvente pas la poudre, mais il la fait plutôt bien parler. Du point de vue de la forme, on sent que le buget est plutôt serré. La production technique, sans être mauvaise, gagnerait quand même à être améliorée. Le packaging est décent, même si le livret n'est pas transcendant. La distribution, elle, est par contre carrément nase. C'est la croix et la bannière à trouver, même pour un petit groupe. Le moyen le plus rapide et le moins cher de le commander fut pour moi un site américain, et un transit via l'Australie (!) -authentique, ça ne s'invente pas- alors que les membres du groupes doivent loger à même pas 100 bornes de chez moi. Mais bon, ils avaient assez assuré en live pour me motiver à l'acheter, leur cd !
Du côté du fond, maintenant, ce qui intéresse généralement beaucoup plus le monde, on est en droit de sourire : C'est du bon gros Heavy
Metal qui tache et qui fait headbanger. Et il se paye même le luxe de rajouter parfois une pointe de finesse. Néanmoins, c'est un peu comme comédie romantique hollywoodienne : c'est tout à fait convenu, et même si c'est efficace, on sait ce qui va se passer. On ne criera pas au génie pour l'originalité, la créativité ou l'innovation. Mais les riffs sont bien là, et c'est même plutôt bon ! Les breaks sont parfois bien pensés, voire surprenants en quelques trop rares occasions. La voix, plutôt grave, est caractéristique et agréable et ne manque pas de justesse. Les harmonies, les parties instrumentales, les solos ne manquent pas à l'appel et envoient du bois. Quelques structures plus complexes ou intelligentes sont placées de-ci de-là pour notre plus grand plaisir.
Même si les deux derniers titres ont tendance à faire "réchauffé" ou semblent un peu plus faibles, l'excellent
Machine Made Mary (long mais/et bon) justifie à lui seul l'achat et l'attente de cet album. Bref, en un mot : E-FFI-CA-CE.
Pas la révolution du heavy metal, mais assez intelligent pour constituer une très bonne surprise et se hisser dans n'importe quelle étagère de métalleux.
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