Une musique déprimante, un thème horrifique et un personnage dément que vous n’êtes pas prêt de l'oublier sitôt après avoir écouté son œuvre asociale, loin de l’ordinaire et unique dans son genre.
Manierisme, un projet Black
Metal solo et strict qui est originaire du Japon, un pays où le Black
Metal a du mal à s’imposer à cause de la forte popularité musicale de la scène Visual Kei. Mais, le leadeur unique au nom bien particulier
Jekyll n’a pas l’intention de faire évoluer son art antisocial vers un succès flou et commercial, pour se faire du fric ou gagner de la renommé dans des différents pays, car c’est tout simplement contre ses principes. Ses principes ? C’est vraiment simple,
Manierisme est un groupe authentique ou devrais-je dire «
True » qui n’a pas l’intention de vendre son âme au dieu du pognon pour avoir un GROS label et d’accéder à l’usage des instruments joujoux musicales d’une meilleure qualité pour être un « poser » comme malheureusement d’autres groupes dont je ne citerai pas le nom.
Musicalement, Maniersime est plutôt pauvre, en ce qui concerne la qualité du son, une guitare aux sonorités éraillées qui peut gêner des auditeurs qui n’ont pas l’habitude d’entendre un instrument qui est peiné musicalement. Une ambiance ténébreuse bricolée qui peut paraître fade et sans originalité qui serait incapable d’attirer l’auditeur dans ce monde chagriné par la douleur du créateur. Une voix d’un vocaliste torturée, dévastée et surtout incomprise qui tente de vous faire partager ses calamités à travers des chansons hachées les unes après les autres... Mais au final, cet appel ne sera pas compris par l’auditeur qui n’a pas accroché à cet étrange univers qui n’est pas accessible à n’importe quelle personne, surtout pour des personnes qui n’ont pas l’habitude de ce genre musical damné. Malgré des jugements un peu négatifs à l’encontre de l’univers de monsieur
Jekyll, cette œuvre qui est à la portée de tout genre de critique, possède un atout pour arriver à faire changer l’avis du l’auditeur à son encontre, c’est la pochette sinistre de l’album. Un cover énigmatique et dérangeant, on voit une tête d’une poupée décapitée au regards figés et frissonnants vers son bourreau à qui on lui a confié la tâche de lui massacrer sa beauté afin qu’elle devienne malsaine visuellement. Une pochette certes spéciale qui peut être vue et décrite différemment par plusieurs personnes, ça rend la description un peu complexe à cause de son art extravagant.
S’habituer et s’accrocher à la musique de Maniersime demande plusieurs efforts d’audition. En effet, se familiariser avec quelques pistes à sonorités nuisibles et atrocement insupportables à réentendre n’est pas une tâche facile, mais va falloir être un grand guerrier aux grandes oreilles bien braves pour arriver à vaincre l’ambiance démesurée et saccagée que l’album dégage. Une chose à laquelle on s'y attendait pas, c’est la présence des claviers dans certains morceaux de l’opus, son apparition pourtant limitée arrive à apaiser les autres instruments de leur brutalités musicales voire illimitées malgré un son d’une faible qualité, mais efficace. Le rythme des chansons avec un tempo rapide sont majoritaires, les débuts sont presque tous les mêmes avec l’entrée fracassante de la batterie au percussions démolisseuses de quoi en faire un remue-ménage chez les oreilles de l’auditeur et bien sûr, elles sont suivies par des riffs malveillants et déchaînés dans des ballades funéraires à faire jaillir de l’encre. La qualité sonore des riffs est la principale chose à noter dans cet album, malgré une guitare qui peut s’avérer pourrie pour certains, cela ne l’empêchera pas d’empocher une belle prestation musicale grâce à un rythme prestigieux qui est à l'origine de cette hantise cachée dans les pistes . Qu'en est t’il de la prestation vocale ?
Donner un avis sur le chant de
Jekyll n’est pas une mince affaire. En effet, les avis peuvent être partagés. Une voix gutturale, étouffée et suicidaire, peut être mal jugée par les non-puristes du chant Raw Black
Metal. Mais, pour les accros de ce genre de chant, c’est une belle euphonie folle et suicidaire, un mal-être qui réveille des sentiments profonds, déments et autodestructeurs chez l’être humain et ça, monsieur
Jekyll sait parfaitement le faire à travers ses morceaux déprimants et il en rajoute parfois avec des belles voix funéraires et mortuaires au bon moment lorsque l’atmosphère devient peinée. Une dernière chose, même si on ne comprend pas (ou on a du mal à comprendre) les paroles, ce n’est pas vraiment nécessaire, le message de
Jekyll est clair à travers ses titres de ses chansons : l’isolement, l’anéantissement du bonheur, la peine infinie et j’en passe.
Conclusion,
Manierisme l’album est un opus qui n’est pas à la portée de tous, ça dépend du style musical que l’auditeur écoute. Mais pour les fans du Raw, l’affaire peut être réglée, l’album pourrait s’apprécier en quelque temps, après plusieurs écoutes. Les petits défauts dans les pistes pourront être oubliés à condition qu’on soit conquis par l’ambiance. Aimer ou ne pas aimer, c’est votre choix.
15/20
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