On dit souvent que le passage au deuxième album est délicat à négocier.
Valkyrie franchit l'écueil avec brio et confirme les espoirs placés en lui lors de la sortie de son premier album éponyme en 2006. Mieux encore, le groupe a su se défaire de son influence
Spirit Caravan et évolue désormais beaucoup plus dans le registre du hard rock mélodique que du doom traditionnel.
Hard rock qui renoue avec la grande tradition des 70's, n'hésitant pas à laisser libre cours à de longs passages instrumentaux. Attention ! Il ne s'agit pas de rock progressif mais bien de riffs, de chorus et de duels de guitares, dans la grande tradition de
Thin Lizzy, des morceaux les plus énergiques de
UFO ou du
Scorpions période
Uli Jon Roth. On pense aussi à la NWOBHM, à des groupes comme
Tygers Of Pan Tang, le tout délivré avec une conviction et une énergie à atomiser une tortue dans sa carapace !
« Runnin out » ouvre l'album de la plus belle des façons sur un tempo rapide et un riff irrésistible. Et ce son ! Dépouillé d'artifice, magnifiquement organique, chaque instrument trouve sa place et donne vie à un morceau superbe, truffé de chorus, de solis de guitare et d'un break à la cavalcade “maidenesque”. Comme les autres morceaux de cet album (à l'exception relative de “False Dreams”), “Runnin out” se caractérise par une structure qui fait la part très belle à la musique plutôt qu'au chant, ce qui se traduit par l'absence de refrain. On peut schématiquement décomposer les morceaux ainsi : intro, couplet, solos, chorus (entremêlés), break, couplet, solos, break. Cela ne veut pas dire que nous assistons à des démonstrations, toutes les parties instrumentales s'imbriquent parfaitement dans les morceaux. Le maître mot n'est pas technique mais bien feeling. “Dawntide's Breeze” ralentit le tempo mais enfonce le clou. La batterie de Warren Hawkins groove sévère et les harmonies de guitare vous donne furieusement envie de ressortir la guitare en carton ! Petite respiration offerte par le court instrumental “Green
Highlander” avant de repartir de plus belle avec “
Apocalypse Unsealed”. Un tempo soutenu, une rythmique maidenesque et encore et toujours ces chorus et soli de gratte qui transcendent le reste. “False Dreams” est je trouve, légèrement en dessous des autres compos, plus “classique”, mais tient parfaitement la route quand même. Nouvel intermède avec “The Gorge”, un instrumental acoustique ma foi très réussi avant de conclure de main de maître par “Man of
Two Visions”. Et oui ! C'est déjà fini ! C'est là d'ailleurs le seul point noir de cet album, seulement cinq “vrais” morceaux pour 30 minutes de musique (37 avec les instrumentaux). Vu la qualité de ce qui nous est proposé, on en aurait bien repris cinq de plus ! Vivement la suite !
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