Malediction

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15/20
Nom du groupe Vassafor
Nom de l'album Malediction
Type Album
Date de parution 13 Octobre 2017
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Devourer of a Thousand Worlds
 16:26
2.
 Emergence (Of an Unconquerable One)
 05:07
3.
 Elegy of the Accurser
 07:26
4.
 Black Winds Victoryant
 14:17
5.
 Illumination of the Sinister
 10:45

Durée totale : 54:01

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Vassafor


Chronique @ Icare

13 Octobre 2017

A réserver aux auditeurs avertis qui n’ont pas peur d’amorcer une chute sans fin dans les ténèbres de l’Abîme.

La Nouvelle-Zélande n’est pas le pays le plus reconnu en matière de black metal, néanmoins, quelques hordes barbares ont réussi à se faire un nom parmi lesquelles on distingue Diocletian, Witchchrist et Vassafor. Formé en 1994 par VK et BP, le duo n’a sorti qu’un seul full length en 2012, le très bon Obsidian Codex, privilégiant les EPs, démos et autres splits sur lesquels il exprime régulièrement son art noir. Reconnu dans l’underground grâce à son empreinte sonore unique, c’est désormais sur Debemur Morti que le groupe sort son deuxième album longue durée, Malediction, un condensé de noirceur charbonneuse de cinq titres pour 55 minutes.


L’album commence avec le titre le plus long, Devourer of A Thousand Worlds et ses 16,56 minutes, qui s’ouvre sur la symphonie sourde et glaciale du néant. Puis les guitares se mettent lentement en branle, lentes, pesantes et nauséeuses, rythmées par une batterie catatonique et par les grognements de VK, aussi terrifiants que sentencieux. On nage dans un doom malsain et malade, qui nous envoie ces guitares saturées et bourdonnantes pendant six minutes avant que le rythme ne s’emballe enfin, le batteur sortant de sa léthargie pour nous envoyer un bon blast des familles. Ce qui frappe d’emblée sur Malediction, c’est cette production suffocante qui rend la musique hermétique et difficile d’accès, encore plus que sur Obsidian Codex, même si le style du groupe est immédiatmeent identifiable. Pas sale à proprement parler, assez loin des standards true black, le son est très étouffé, superposant des couches de guitares sous accordées pour un résultat d’une noirceur anxiogène : on se sent écrasé par ce mur de distorsion mouvant sans vraiment comprendre ce qui nous arrive, totalement désorienté par ces dissonances grinçantes, et possédé par ces vocaux démoniaques qui résonnent comme une incantation lugubre et qui semblent nous parvenir des Enfers.
Les rythmes varient beaucoup, oscillant entre tempi lents et poisseux dans lesquels on s’englue, attaques thrashy bien plus véloces et agressives (ce superbe riff à 10,35 minutes du titre d'ouverture qu’on croirait droit sorti d’un album de Destroyer 666), et mid gras et obscènes qui se vautrent dans leur propre décadence en laissant agoniser leurs notes impies. Vassafor alterne les morceaux directs et plus faciles d’accès (Emergence of an Unconquerable One, Elegy of The Accurser, assez mélodique) à de grandes pièces psychédéliques et progressives à l’opacité à couper au couteau, d'ailleurs, impossible de limiter la musique des Néo-Zélandais au simple black metal, le tapis mouvant de guitares distillant des passages tantôt black, death ou doom, autorisant de temps en temps quelques soli et notes plus claires à venir un peu aérer ce cloaque musical à la densité vraiment éprouvante (le début du très bon Elegy of the Accurser, avec ces interventions solistes sporadiques qui brillent d’un éclat noir au fond des ténèbres). D’une manière générale, une aura spirituelle et presque religieuse est vraiment palpable, l’ensemble se parant de passages ambiant (Devourer of a Thousand Worlds, le début glaçant d’Illumination of the Sinister) qui renforcent l’aura de mort et de malaise qui se dégage de ces 55 minutes.

Le tout sonne comme une symphonie infernale parfaitement orchestrée, ces couches de guitares sales et abrasives formant un magma chaotique et grondant renforcé par l’omniprésence de la basse, et Malediction semble être l’incarnation sonore idéale du néant: le début de Black Winds Victoryant, avec cette corne de brume sombre et menaçante, semble invoquer les forces du chaos primitif, tandis que la voix de VK nous parvient comme un souffle maudit à travers un océan de saturation lointain, surnageant comme un écho malsain dans l’immensité vide et glaciale d’un univers en décomposition.

Bref, vous l’aurez compris, Malediction est un excellent album de black metal, proposant une musique exigeante, très hermétique et asphyxiante, parfois limite bruitiste, mais avec une intelligence de composition rare, et qui ne commence à livrer ses trésors de noirceur qu’après de nombreuses écoutes attentive. La suite parfaite de Codex Obsidian en fait, en un peu plus digeste et condensé, à réserver aux auditeurs avertis qui n’ont pas peur d’amorcer une chute sans fin dans les ténèbres de l’Abîme.

« From the heart of a star
To the depths of the earth
All of life… is just dust »


1 Commentaire

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Ghul - 22 Octobre 2017:

Première écoute et l'album me redonne envie d'écouter plus de Black Bestial. Merci pour la chronique !

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