Make Me Believe

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Embracing Soul
Nom de l'album Make Me Believe
Type EP
Date de parution 06 Septembre 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Voices 04:57
2. Make Me Believe 05:18
3. My Mantra 04:52
4. Sanctity 05:28
5. Silence 04:54
Total playing time 25:29

Acheter cet album

 $0.99  €1,29  €1,29  £0.99  buy  buy  €1,29
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Embracing Soul


Chronique @ ericb4

25 Novembre 2015

Un propos percutant, certes, mais le combo canadien devra encore digérer ses sources d'influence pour exister...

On ne les attendait pas forcément et pourtant ils sont bel et bien dans la course... Formation de metal gothique déjà aguerrie, le trio canadien issu de Richmond Hill (Ontario), suite à une longue période de latence, revient pour nous offrir son troisième message musical. Et ce, trois ans après « Luna », EP déjà engageant et un subtil « Shadow », premier album full length sorti en 2010. Il en émane une émoustillante galette auto-produite d'à peine vingt-cinq minutes où se succèdent cinq pistes d'une durée similaire. Cet EP recèle des compositions vivifiantes, parfois cinglantes, voire profondes, concoctées avec rigueur et inspiration, et des textes finement écrits, cosignés par la chanteuse et bassiste Chelsea Pisano et le growler et guitariste Brandon Iajecznyk, tous deux membres fondateurs du groupe, excepté pour le titre « Make Me Believe », œuvre exclusive du guitariste Thomas Collier. Pour la mise en valeur de cette menue rondelle, on observe une qualité d'enregistrement satisfaisante et un mixage équilibrant correctement les parties en présence. Ce travail minutieux en studio ainsi que le mastering relèvent de la patte de Brandon, pour un rendu autorisant une écoute prolongée de l'offrande dans de bonnes conditions.

Influencé par les gammes et les arpèges d'Evanescence, les harmoniques de We Are The Fallen, avec un soupçon de The Gathering sur le riffing et de The Birthday Massacre dans l'atmosphère de fond, le combo canadien déverse ses troublantes lignes mélodiques dans un climat le plus souvent frondeur, mais sans réelle agressivité. Ainsi, le fulminant « Voices » d'obédience gothique, distillant un riffing haletant dans un climat éthéré, non sans rappeler Evanescence, déploie de corrosifs couplets et des refrains nuancés, le long d'un tracé mélodique invitant. Et cela, suivant le schéma de la belle, à la voix chatoyante et puissante, incarnée par Chelsea, et la bête, à la voix graveleuse, infiltrée par Brandon. Figure de style qui sera d'ailleurs usitée sur l'ensemble du propos. Ce morceau livre également un pont techniquement éprouvé, où une vénéneuse guitare rythmique et une bestiale lead guitare se font face, et happé par une reprise en refrain par la jeune maîtresse de cérémonie. Plus pénétrant encore, le frétillant « Sanctity » nous frôle délicieusement par ses refrains immersifs à souhait. Agréablement servie par les cristallines impulsions de la déesse, faisant écho à son rocailleux acolyte, cette plage ne manquera pas de nous retenir pour ne plus nous lâcher d'un iota. Un break intronisé par une magnétique présence vocale se fait aspirer par un solo de guitare au picking alerte et à la mélodicité avérée. Exercice brillamment exécuté, à l'image de leur modèle identificatoire. Un début de programme révélateur de leurs prérogatives.

Certains moments, tout en restant fondamentalement gothiques en l'âme, sans se montrer moins truculents pour autant, offrent une dynamique rythmique et un climat différents. Ainsi, le véloce « Make Me Believe », titre éponyme de l'album d'inspiration heavy, suit une orchestration fougueuse, non sans rappeler We Are The Fallen, mise en exergue par des entrecroisements de guitare entre le toucher de Brandon et la hargne de Thomas Collier. Le cheminement harmonique se révèle serein, habilement mis en lumière par les claires inflexions au vibrato resserré de la déesse, évoquant Carly Smithson, en voix de poitrine, que se plait à suivre son caverneux comparse. De son côté, sur une rythmique plombante et un riffing acéré, « My Mantra » inscrit ses sculpturaux couplets et ses hypnotiques refrains sur un tracé mélodique pastel, subtil, aux harmoniques originales, dans l'esprit de The Gathering. Un virulent solo de guitare et une basse vrombissante s'invitent à la danse, alors que la sirène dessine de délicates sinuosités, parfois rejointe par l'ombrageux growler. L'accroche s'opère, ici également, sans encombres.

Les mots bleus répondent également présent, et de bien belle manière. Et ce, à l'aune de « Silence », émouvante ballade démarrant en un frissonnant guitare/piano/voix, aussitôt relayé par un espace percussif tout en retenue et une lead guitare sachant très précisément desserrer l'étreinte, non sans renvoyer à Leah. C'est là que la douce révèle ses plus beaux atours, à la façon d'Amy Lee, usant de charmes insoupçonnés, distribuant ses caresses légèrement ondulantes, un poil enlevées, le long d'une succulente ronde aux refrains redoutables d'efficacité. Au vénérable instrument à touches de fermer la marche, pianissimo...

On ressort de l'écoute de ce méfait avec l'agréable sentiment d'avoir eu affaire à un EP revigorant, à la féline souplesse rythmique, à la production soignée, où les finitions sont largement au rendez-vous de nos attentes. Autrement dit, pas d'ombre au tableau, ni de vices cachés ne ressortent de cet effort, quelque soit l'angle d'attaque. Cependant, il conviendrait encore que le valeureux combo gagne en épaisseur artistique, en digérant suffisamment ses influences pour ne laisser transparaître que sa signature propre au final. De plus, une diversification du panel de l'offre serait un atout supplémentaire, à l'instar de l'octroi d'une fresque, d'un instrumental, de titres polyrythmiques, alternatifs, de duos en voix claires, mixtes ou non. Le professionnalisme de la production et l'ambition d'évolution du combo aidant, on peut raisonnablement tabler sur la sortie d'un album full length où seraient opportunément inclus quelques variations qui, en l'état, carencent le présent opus. Néanmoins, les amateurs de metal gothique à chant féminin, dans le sillage d'Evanescence, pourront y trouver là matière à se sustenter, voire à adopter définitivement. On attend le prochain épisode non sans une pointe d'impatience...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Embracing Soul