La Finlande.
Une scène metal pléthorique, variée, ayant consacrée des groupes reconnus comme
Amorphis, vieux briscards nous abreuvant du folklore local au son d’une musique constamment réinventée et ce depuis plusieurs dizaines d’années à l’instar de
Sentenced et ses digressions heavy/rock assez éloignées du death metal des débuts.
Une scène renommée pour son heavy metal dont les fiers représentants qu'en sont Terasbetoni,
Stratovarius et
Nightwish ont contribué à faire connaître, forts de l’engouement national.
Loin des considérations folkloriques d’un
Amorphis ou du
Nuclear Metal d’un
Impaled Nazarene, Machina s’illustre quant à lui dans un registre
Power metal mélodique, genre prisé dans cette contrée. Le combo finlandais originaire d’Oulu s’applique donc depuis 2006 à produire un metal d’obédience traditionnelle qui, malgré la stricte codification du style pratiqué, se révèle parfois inscrit dans une mouvance plus contemporaine, plus moderne.
Majestic Machination voit le jour en 2009 sous la bannière de Shark Records et tire pas moins de 13 salves (dont 3 issues de l’EP précédent) d’un power metal mélodique mais non-dénué de caractère, influencé par
Masterplan,
Stratovarius et
Sentenced.
Enregistré au Studio 23 par Aki Karppinen et masterisé au célèbre Tico-Tico studio, la seconde offrande de Machina révèle donc une production puissante et cristalline digne de ses glorieux confrères.
L’album s’ouvre sur «Sons of
War» dont l’alternance d’une rythmique syncopé et d’un riffing à la tonalité mélancolique m’évoque immédiatement « The
Funeral Album » de
Sentenced. L’ambiance qui s’en dégage est proche. Cette parenté musicale se retrouve par moments sur «
Requiem for the Innocents » et « Absence of light » mais est contrebalancée par l’écriture plus agressive, plus traditionnelle de titres comme «
Metal Cult »,"Legends are
Dead" aux rythmiques frénétiques proches de ce qu’a pu écrire
Masterplan à ses débuts dans ses moments les plus agressifs. Manifestement la formation d’Oulu aime le contraste ambiance/puissance.
Mais au bout de plusieurs écoutes le constat est flagrant, ce phénomène de dichotomie musicale étend son ombre sur l’ensemble des plages et dégage ainsi deux orientations qui sans perturber la bonne compréhension du disque nuisent sensiblement à l’homogénéité du discours. D’un côté des morceaux à nette coloration power-metal (Machination, Child of
Fire et l’excellent Legends are
Dead) aux guitares parfois thrashisantes à l'instar du puissant "
Metal Cult" et de l’autre des compositions plus ambiancées, plus mélancoliques aux tempi moins soutenus et dont les poignants chorus de guitares sont très présents dans l’ossature des titres (
Lord of
Illusion,
Flames From the
Abyss,
Requiem for the
Unborn).
Sur cette facette la moins enlevée Machina s’en sort plus qu’honorablement et fait preuve d’un indéniable talent d’écriture que les sublimes «
Flames From
The Abyss » et « Absence of Light » confirment en partie. Ajoutons à cela l’exceptionnelle prestation du vocaliste Sami, au grain et au timbre particuliers (entre Jari Tiura de Snakegod et Klaus Meine), qui contribue pour beaucoup à l’identité de ces tracks. On ne pourra donc que regretter, tant la
Machine semble à l’aise sur ses aspects power traditionnel, que les musiciens n’aient pas choisi une orientation unique, plus énergique, à l’écoute des 2 titres clôturant ce «
Majestic Machination » :
War is Alive et Against the Time, tous deux tirés de l’EP
Dark Age Digital, qui proposent un
Power racé, rageur. Classiques certes mais exécutés avec brio et conviction.
Comme pour beaucoup de jeunes formations, il est compliqué de digérer et assimiler pleinement ses influences, canaliser sa créativité et donc se forger une identité propre. Machina rencontre peut-être cette difficulté mais la maturité qu’il affiche dans l’exercice périlleux du
Power metal rend compte d’un immense potentiel. Les musiciens se démarquent par une aisance technique remarquable, une exécution sans faux-pas, et le vocaliste (la révélation de l’album) démontre un talent prometteur tant sur l'aspect tranchant de l'album que sur sa face plus posée, faisant malgré tout de ce
Majestic Machination une sortie très intéressante en cette année 2009.
l'allusion à Masterplan des débuts sur certains titres a bien évidemment aiguisé mon oreille de vieux machin.
merci pour le papier Mike.
et au fait, le dernier Manowar ?? tout va bien avec madame Mike ?..
ha ha madame Mike, étant à 5 semaines du terme de sa grossesse, a totalement occulté le dernier Manowar au profit d'achats massifs de vêtements,gadgets de puéricultures et m'a même forcé à commander un sèche-linge et un lave-vaisselle...
mais une promesse est une promesse et j'attendrai 100 ans s'il le faut, mais elle me l'offrira!!
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