M

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15/20
Nom du groupe Myrkur
Nom de l'album M
Type Album
Date de parution 21 Août 2015
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album56

Tracklist

1.
 Skøgen Skulle Dø
Ecouter05:17
2.
 Hævnen
Ecouter03:23
3.
 Onde Børn
Ecouter04:09
4.
 Vølvens Spådom
Ecouter01:37
5.
 Jeg Er Guden, I Er Tjenerne
Ecouter04:03
6.
 Nordlys
Ecouter02:15
7.
 Mordet
Ecouter03:41
8.
 Byssan Lull
Ecouter02:38
9.
 Dybt I Skoven
Ecouter03:09
10.
 Skaði
Ecouter04:29
11.
 Norn
Ecouter02:17

Bonus
12.
 Skaði (Demo)
Ecouter04:54

Durée totale : 41:52

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Myrkur



Chronique @ Kryptic

22 Septembre 2015

En un mot : mou.

Myrkur est un one-man band tout jeune (formé en 2013) officiant dans un black metal (terme à prendre ici avec d'énormes pincettes) fortement teinté d'ethereal.
Avant d'entamer la description de ce premier full-length, il me semble assez important de rappeler (ou d'éclaircir, pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de Myrkur) certains points qui permettront d'appréhender l'aura particulière qui entoure ce « groupe ».

Tout d'abord, il faut savoir que le projet divise aujourd'hui ceux qui s'attardent sur son cas, et ce pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, Myrkur est en réalité Amalie Bruun, une jolie danoise, avant tout connue pour sa carrière dans la pop (propos qui à lui seul, suffit pour faire fuir tous les puristes/intégristes de la scène BM). Celle-ci accumule un nombre absolument incroyable de clichés grotesques sur sa page facebook (photos dans la forêt en noir et blanc, images de loups, etc...) qui ne font que desservir l'image de Myrkur auprès de son public. Ce qui n'est quand même pas top. On passera également sur cette pochette d'album terriblement énervante tant elle est stéréotypée (alors que pour le coup, je trouvais la pochette de l'EP éponyme assez jolie).
Bref, vous l'aurez compris, je fais partie des rageux peu enthousiasmés par ce projet.
Pourtant, il faut avouer que sur le papier, l'idée était classe...

Des voix ouvrent cette première galette. Des voix reposantes, éthérées, prenantes et envoûtantes. Des arrangements un peu « pagan » viennent assez vite se greffer à la mélodie initiale (plutôt bien foutue) et nous plongent rapidement dans un univers particulier. L'atmosphère posée par le titre premier («  Skøgen Skulle Dø ») est à la fois sombre et lumineuse, médiévale et poétique.
Les deux titres suivants, dont le très bon « Onde Børn », ajouteront à cet univers une touche black metal plus prononcée, un peu facile à mon goût mais, il faut l'avouer, assez divertissante.

Malheureusement, la suite de l'album, à quelques rares exceptions près, nous fera plonger dans une inexorable torpeur. Les titres, d'une mollesse extraordinaire, ne prennent en plus même pas le temps de poser des atmosphères abouties et prenantes, et s'enchaînent sans qu'on puisse y trouver un quelconque intérêt.
On retiendra tout de même des idées intéressantes (« Skaði », où encore l'interlude ultra-planante « Vølvens Spådom »).
Le problème principal de « M » reste avant tout la production, très (mais alors très) faiblarde. Celle-ci n'est pas particulièrement mauvaise, mais elle englue les guitares dans une rondeur soporifique et énervante (pour du black metal, avouez que c'est embêtant), de plus, la batterie paraît irréelle tant elle est sous-mixée (si si, je vous jure, Burzum c'est énergique à côté).

Cet album m'a laissé de marbre, avant de passer aux oubliettes. C'est regrettable, car l'idée de base est intéressante, mais l'opportunisme d'un tel projet est un frein à la réalisation sérieuse et aboutie de celle-ci.
Si vous êtes curieux, les quatre premiers titres restent agréables à écouter et assez cohérents. Point barre.

11 Commentaires

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Naiwan - 24 Septembre 2015: Non mais les gars, justement, il n'est aucunement question du fait qu'elle soit une femme, mais une question de perception de son talent. Personnellement j'ai trouvé l'EP "PAS MAL", mais pas ouf. L'album par contre m'a fait chier au possible, et encore une fois ça n'a rien à voir avec le fait que ça soit une minette. Des groupes de Black Atmo, j'en bouffe comme une tartine de rillettes au petit déjeuner, j'en fais même, et ce n'est aucunement ça qui décide de la qualité ou non de son oeuvre. Si on s'attend à entendre quelque chose dans le BM, c'est vraiment quelque chose de prenant aux tripes, quel que soit le genre... Seulement quand j'écoute Myrkur, je me fais chier. Et je ne comprends pas qu'elle puisse avoir un tel succès par rapport à certains artistes qui font (subjectivement) mieux qu'elle. Encore une fois, je pense sincèrement que si elle arrive à sortir du lot, c'est parce qu'elle a les bons contacts et la bonne money derrière. Son joli minois aide sans doute, mais je ne vois pas le problème. Astarte en son temps avait fait quelque chose de sympa en BM avec une femme dedans, et j'ai jamais vu là dedans une opération marketing, vu la qualité du travail et de la musique fournie. Le problème est que sa musique est selon moi un concentré d'ennui. Et que j'aurais préféré voir des projets comme Morphinist (qui lui a composé/écrit et enregistré au moins une dizaine de skeuds) signé chez Relapse et avec la notoriété et la visibilité qui vont avec, pour la qualité de son travail qu'une minette qui n'a produit qu'une démo, un EP et un album qui finalement n'ont pas grand chose de foufou. C'est pas si difficile à comprendre. Je ne pense sincèrement pas que l'auteur de cette chronique ait d'un point de vue ou d'un autre voulu la rabaisser PARCE QUE C'EST UNE FEMME - et moi non plus par la même occasion - mais bien décrire que sa musique n'évoque chez lui que peu de choses.
Anouk - 29 Septembre 2015: C'est bon, comme je l'ai dit, je suis d'accord avec vous sur pas mal de points (pas sur tous les points mais sur une bonne partie...). Et je n'ai jamais dit qu'un genre musical faisait la qualité d'une oeuvre, mais il vaut mieux éviter de comparer des genres différents. Personnellement je suis une adepte du black (tout court) et du black symphonique, et je ne nie pas être peu calée en black atmosphérique. Bon je trouve qu'il y a malgré tout une certaine atmosphère bien présente et pesante ici. Astarte et Myrkur c'est deux choses totalement différentes, et c'est vrai que Astarte a fourni un très bon, voir un excellent travail. Il faut aussi se dire que c'est un premier album que Myrkur a sorti, dans un style qu'elle n'a peut être pas l'habitude de pratiquer. Attendons de voir la suite de sa carrière, voir si elle apprend de ses erreurs. Tous les artistes ne commence pas avec un album de malade, beaucoup se sont plantés au premier album et ont sorti par la suite des albums monstrueux. En ce qui concerne Myrkur, l'avenir nous dira ce qu'il en est...
keketomax - 01 Décembre 2015: Perso j'ai vraiment beaucoup aimé cet album, la guitare est bien jouée dedans, et les vocaux sonnent relativement impie donc ça passe.
PhuckingPhiphi - 06 Septembre 2017: Mouais, ça se laisse écouter gentiment, c’est sympa mais pas transcendant non plus… Après, c’est sûr que le concept et la démarche de la demoiselle sont attachants, mais il n’y a clairement rien de révolutionnaire là-dedans. J’ai tendance à préférer les versions entièrement acoustiques parues sur le live Mausoleum qui, paradoxalement, gagnent en force une fois dépouillées de leurs oripeaux Black Metal.

Le nouveau a l’air prometteur, on verra bien ce que l’avenir nous réserve.

Un indulgent 14/20 pour moi.

Merci pour la kro ! :)
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Chronique @ Tyrcrash

24 Octobre 2015

On souhaiterait voir disparaître ce qui tient lieu de Black dans la musique de Myrkur

Ah, Myrkur ! Révolution du Black pour les uns, blague mercantile pour les autres mais sûrement épiphénomène sans importance.

On va se calmer d'entrée de jeu, M n'a absolument rien de novateur.
Hormis la voix, ce chant éthéré et léger, très pop, clairement l'attrait principal et seul véritable du one-man-band féminin. Autrement, toute la musique est fondée sur un black atmosphérique simple(t), orné de quelques atours post- légers et de parties plus riffées sur lesquelles nous reviendrons, qui doivent donc cohabiter avec la voix d'Amalie Bruun, personnalité issue d'une Dream Pop facile et entraînante (mais agréable).

Toute les parties acoustiques, portées par ces voix cristallines (oui, elle est souvent doublée, pour apparaître tel des chœurs) empreintes d'une grande fraîcheur, sont particulièrement réussies. Elles suscitent une adhésion immédiate chez quiconque ne se crispe pas devant le côté très accrocheur et délicat. Malheureusement, elles restent cantonnées à un rôle introductif, et c'est quand surviennent les guitares, et au delà, la "violence" Black, que le problème devient évident.
Il y a très peu de continuité, de cohésion entre les deux univers. Cette voix, loin d'être l'organe de la figure centrale de Myrkur, se retrouve réduite au simple rôle de sample introducteur.
On a donc une idée de départ prometteuse, celle de lier Dream Pop et Black Metal contemplatif, qui ne va pas sans rappeler Alcest. Mais Bruun ne semble finalement réduite qu'à un rôle d'ornement tape-à-l'oeil.
De plus, les compositions sont assez pauvres. Prises séparément de ce chant vitrine, rien ne les distinguerait de la masse anonyme que le genre expectore chaque jour. Ne parlons pas des tentatives de chant Black : le résultat noyé dans une masse d'effets, manque sévèrement d'impact.

Ce groupe pose, de façon assez frontale, le problème de l'intention en musique. C'est un terme que j'emploie assez souvent, et au final, je n'ai jamais expliqué le pourquoi de son usage.
Il me semble en effet bien plus pertinent de jauger un groupe à l'aune de ses objectifs, de ce qu'il veut faire passer, des expressions qu'il tente d'insuffler dans sa musique. Et de là, voir si les partis pris qu'il met effectivement en place répondent à ces buts premiers. Une telle attitude permet d'apprécier un répertoire bien plus varié, puisque l'identification à la musique que l'on écoute devient accessoire.

Ici, difficile de dire, si c'est le manque de maturité de Myrkur qui est le résultat de l'échec posé plus haut, ou si, quantités de choix pour rendre la musique plus lisible, plus accessible en sont responsables (n'oublions pas que ceci est signé chez Relapse). Une incapacité à trancher qui rend la musique très fade. Incapable de se décider entre une voix résolument Pop, un black atmosphérique plus traditionnel et sombre, les instrumentations typées Folk/Pagan ou encore une cohabitation harmonieuse et non superficielle de tout cela.
L'album, à force de vouloir tout être, finit par n'être rien du tout.

Deux exemples. Le son de la grosse caisse, beaucoup trop martelé. Il va résolument à l'opposé des standards de ce Black au son "nécro", ou d'ordinaire le blast semble surgir par le "dessous" du mix (On retrouve là, l'esthétique mise en place par Darkthrone, et tout groupe de Black digne de ce nom devrait suivre les conseils de Fenriz en la matière). En prenant cela à contre-pied, la production s'est vautrée.
Mais difficile, compte tenu du contexte de médiatisation du groupe, de ne pas y voir un moyen de moins déboussoler l'auditeur, en lui soumettant ce son finalement connu, servant de repère, dans un univers peut-être nouveau. Et encore, sur l'album la sonorisation du kick se fait plus naturelle, on était à la limite de l'inaudible sur l'EP.
Pourtant celui-ci était bien meilleur car il ne souffrait pas du second défaut, qui achève de décrédibiliser ce disque.

Le disque se veut hétérogène et structuré autour de morceaux phares (prétexte à deux clips, très aboutis visuellement au demeurant). Or, le seul moyen de dynamiser l'ensemble (qui au vu du genre s'y prête peu) est d'introduire des ruptures arbitraires à même de ranimer l'attention sans cesse déclinante.
Une ficelle grossière est utilisée: introduire des riffs hors-BM. On a ainsi droit à un superbement cliché riff Thrash sur "Mordet" et une intro rappelant le Doom le plus classique avec "Haevnen", (totalement hors-sujet, ils n'apportent rien, si ce n'est un haussement de sourcil contrarié devant l'incongruité). On trouve aussi, pour les morceaux "rengaines" de l'album, des riffs et lignes de basse bateau sorties tout droit du Post-Punk et autres Cold-Wave, et ce sont encore les plus réussis.
Seulement, une fois éliminés le faux Black, ces riffs ineptes et les interludes, belles mais sans lien avec le reste, on se retrouve avec à peine une douzaine de minutes de musique.

Introduire la Pop au sein du Black, au vu de son dépouillement premier, n'a rien d'absurde. Cette idée audacieuse aurait pu être, j'en suis persuadé, traitée avec bien plus de panache et de réussite, pour apporter une fraîcheur bienvenue. Mais pour le moment, seul Lifelover restera capable de réaliser idéalement cette fusion.
L'album n'est pas non plus entièrement à jeter. Bon nombre de moments restent agréables, surtout les titres limites Pop/Cold (Onde Born, meilleur titre de la galette au passage) sur lesquels sont distillés des passages plus fantomatiques. Mais le constat final n'en est que plus implacable: on souhaiterait voir disparaître ce qui tient lieu de Black dans la musique de Myrkur, pour pouvoir pleinement apprécier ses capacités vocales.

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