Dans le petit monde du dark-ambiant, certains personnages se transforment en véritable machine à projets obscurs qui n’attirent le pélerin, soit par leur nature ambivalente, tout en restant relatif, soit, par le nombre de copies trouvables, et ce n’est pas une mince affaire croyez-moi…
M.B fait partie de cette frange restant volontairement dans l’ombre à l’instar de combos comme Nether (projet de Mu) ou
Funerary Dirge. Il faut dire que l’intéressé cautionne au moins cinq projets (dont un néo-folk)… Après sa trilogie sur le sommeil (quatre heures de dark-ambiant !!), le nouveau projet de M.B se nomme
Beyond Infinity et la seule pièce « trouvable » à ce moment se nomme «
Lost Between Dreams and Memories ».
Ce disque se montre d’avantage captivant qu’il vise à côté de la musique dark-ambiante habituelle. En effet,
Beyond Infinity ne recherche en aucun cas à foutre une frousse d’anthologie à son auditeur et encore moins de le mettre mal à l’aise au moyen de samples ténébreux et macabres. Non, cet album vise définitivement ailleurs.
Minimaliste, «
Lost Between Dreams and Memories » joue la carte du minimum qui produit le maximum d’effet. L’écoute se change en instant de contemplation, sans stridence, sans agressivité, mais avec un sentiment de calme et d’appel à la quiétude. Le contenu fait planer, la musique ne nous emmène pas au confinement de l’enfer et des tortures, au contraire on ressent comme l’image pénétrante d’un rivage de bord de mer serein.
La durée des titres nous y immerge d’autant mieux, qu’ils sont tous longs, le plus court faisant dix minutes, dans ces paysages, mornes et sans vie peut-être, mais atteints d’une certaine sérénité, comme après une tempête. Il est d’ailleurs curieux que la pochette, bien que proche de l’abstraction totale retranscrit parfaitement ce que l’on croit apercevoir durant l’écoute du disque.
Pas de recul sur «
Lost Between Dreams and Memories », on se retrouve happé et entièrement immergé au sein de ce flux faisant le vide dans notre tête. La présence de l’obscurité n’aura jamais été aussi réconfortante, ni même aussi triste,
Beyond Infinity cherche avant tout l’émotion et l’émoi produit du son et non la sensation que doit imposer ce dernier.
Panorama sublime et émotionnelle, véritablement, le disque acquiert une ambiance alors que les différentes sonorités sont d’une grande neutralité tout en se répétant invariablement. Un exploit montrant bien que l’on peut faire beaucoup sans employer la surcharge facile.
Album d’une beauté sincère, «
Lost Between Dreams and Memories » est cependant conseillé en priorité à ceux qui savent pénétrer l’univers du dark-ambiant, et minimaliste de surcroît, . Difficile sinon de n’y voir qu’un disque « foutage de gueule » comme certains affirment bien trop facilement. Mais quand il y a un vrai respect du matériau utilisé, je ne peux personnellement qu’être comblé.
À bon entendeur…
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