Liste des groupes Power Metal Wyvern (ITA) Lords of Winter

S'agissant d'expression artistique, pour un musicien, est-il véritablement souhaitable que celui qui décortique ses travaux, et qui se targue d'un minimum de franchise et d'intégrité, dissimule sa sincérité derrière les mots avenants d'une analyse mensongère fardée de bons sentiments sur-joués? Ou, au contraire, ne vaut-il pas mieux affronter des critiques certes sévères mais justes? Ceux qui, à ces deux questions cruciales, auront répondus par la négative peuvent s'affranchir des paragraphes suivants. Pour les autres, poursuivons l'analyse.

Afin de ne pas complètement incriminer ces ultramontains de Wyvern pourtant coupables, évoquons donc, en premier lieu, la production de ce deuxième album, Lord of Winter s'évertuant à nous offrir un Heavy Power Metal très classique. L'équilibre précaire du traitement sonore limité de cet œuvre nous propose de découvrir des sonorités parfois étrangement molles de grosses caisses de batterie. Ou encore celles de chants alourdis d'une reverb un peu trop présente les nimbant d'un écho un peu gênant mais aussi celles de synthé aux nappes un peu trop anémiques.

Mais faisons donc fi de ce fâcheux mixage pour nous intéresser plus précisément à ce disque, ou plutôt aux artisans responsables de ce méfait. L'imagination est une source inépuisable que la créativité transcende. Néanmoins tout art nécessite un apprentissage qui doit conduire celui qui le suit à une maitrise sinon parfaite tout au moins suffisante de son instrument. En d'autres termes, communiquer est une formidable opportunité de partager et de s'épanouir. Vouloir le faire sans maitriser les mots et le langage, est une imbécilité qui, conjugué à certaines autres, accouche d'album aussi médiocre que ce Lord of Winter.

Par où commencer?
Peut-être par ce chanteur catastrophique, Fabio Bonaccorsi, à la voix discordante et disharmonieuse pénible. Un vocaliste qui apparait d'une incapacité fâcheuse à tenir une quelconque justesse dès lors qu'il s'agira de faire durer une note sur plusieurs temps.

Par où continuer?
Sans doute par ces guitaristes, Filippo Dall’Asta et Simone Manuli, dont les travaux mélodiques sont parfois saugrenues.

Comment clore le sujet?
Le désespoir qui nous envahit peu à peu et qui finit par nous vaincre, s'en charge.

En outre, non content de posséder quelques musiciens insuffisants, Wyvern nous propose une musique qui, au delà de ces soucis de productions et de ces acteurs incompétents, peut, de plus, s'enorgueillir d'être aussi très médiocre dans ses constructions. Il est parfois, en effet, difficile de suivre le cheminement de ces morceaux, tant ils sont parsemés d'intempestifs changements construit en dépit du bon sens le plus élémentaire et qui viennent ici alourdir d'une confusion inappropriée un propos déjà discutable. Par exemple, un Her Majesty alambiqué aux soli de guitares incompréhensibles et agaçants, ou un Shine à la complexité inutile. Et ne parlons même pas de chœurs dont le rôle est de souligner le chant, ni même d'arrangements, car ce sont là des notions totalement étrangères à cette formation.

Est-il vraiment nécessaire de poursuivre plus loin les investigations au cœur de ce Lord of Winter pathétique? Par charité pour ce groupe, et surtout pour nos esprits troublés par de telles engeances, arrêtons là ce calvaire...