Lords of Bukkake

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Lords Of Bukkake
Nom de l'album Lords of Bukkake
Type EP
Date de parution 2008
Labels Odio Sonoro
Style MusicalDoom Sludge
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1. Black Lung
2. No Excuses
3. Applicants
4. Devil's Rain

Acheter cet album

 $20.95  60,46 €  buy  £65.14  $ 99.84  72,60 €  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Lords Of Bukkake


Chronique @ BrutusBourrinus

06 Avril 2017

Une lente descente, moite et aux relents rances, dans un monde où tout pourrit inéluctablement.

On peut être un peu étonné de voir surgir un groupe de Sludge de Barcelone, ville plus justement réputée pour les sardannes ou la rumba catalana. Et pourtant, depuis pas mal d'années et à l'instar de toute l'Espagne, s'y développe dans l'underground le plus total une solide scène Metal, et plus particulièrement Doom et lenteries assimilées. Great Coven avait ouvert la voie avec son album, Warchetype a suivi, et maintenant voilà Lords of Bukkake qui nous propose une variante de Sludge Doom tout à fait honnête.

Si on peut rapprocher le groupe de Grief ou d'Unearthly Trance pour la lenteur exacerbée de sa musique, il faut bien reconnaître qu'il n'arrive pas aux mêmes niveaux de noirceur et de désespoir. Et pourtant, Lords of Bukkake ne fait pas dans la dentelle. En particulier le premier et le dernier titre, Black Lung et Devil's Rain, font dans le massif et parfois dissonant, avec deux pièces assez monumentales qui rappelleront aussi les moments les plus ardus des groupes précités. Cela dit, il y a aussi quelques touches plus chaleureuses dans la musique des barcelonais, les rapprochant de la scène des bayous louisianais, une légère colloration plus "blues" - pas au sens propre, évidemment, mais dans l'esprit, surtout notable sur Devil's Rain.

Les deux pistes centrales sont elles légèrement plus enlevées, No Excuses sonnant parfois comme du Eyehategod, alors qu'Applicants est sans conteste la plus originale, infusant quelques dissonances et breaks curieux dans l'eau saumâtre du groupe. Globalement la production fait la part belle à la batterie, à la basse et à la voix, ce qui en soit est significatif. Point d'excès mélodiques à attendre ici. Batterie, justement, assez remarquable de variété et dans son jeu permanent avec les rythmes lents, cherchant à construire autour des riffs toute une architecture de percussions qu'on ne note pas au début, mais qui après moultes réécoutes devient une part majeure de l'intérêt du groupe. Et puis bien évidemment la voix, Toni avouant sans fard qu'il voulait faire une version lente de Today is the Day. Le contrat n'est pas tout à fait rempli sur ce point, mais la performance est intéressante, sans doute le gros point fort de cet album avec la batterie et les quelques solis mélancoliques lancés dans No Excuses et dans Devil's Rain.

Alors quoi ? Cet album n'est pas un monument d'originalité, mais il a pour lui beaucoup de points forts qui en rendent l'écoute régulière attractive. Masterisé par Billy Anderson, mixé correctement encore que la guitare rythmique de Sancho s'entende peu, pourvu de moments inspirés et d'un groove massif tout à fait respectable, ce premier album est impressionant de maîtrise. Lords of Bukkake joue à vrai dire dans la cour des japonais de dot(.) avec un Sludge Doom direct et sans fioritures, mais plus subtil qu'il n'apparaît à la première écoute. Mention spéciale également à un artwork puant la déliquescence par tous les pores, avec ses teintes verdâtres et ses photos de la prison abandonnée de Carabanchel, seule au milieu du désert près de Madrid, en adéquation parfaite avec ce que propose Lords of Bukkake : une lente descente, moite et aux relents rances, dans un monde où tout pourrit inéluctablement.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Lords Of Bukkake