Evidemment en portant une attention plus soutenue sur ce
Lord of War, premier véritable album des Italiens d'Eregion, sans perdre de vue le fait qu'il soit autoproduit et l'expression d'un Heavy
Power Metal épique assez classique, nul d'un tant soit peu sensé ne sauraient lui reprocher de ne pas être la quintessence d'une créativité révolutionnaire. Les plus perspicaces d'entre-nous auront d'ailleurs compris assez rapidement le caractère peu enclin aux bouleversement de ces Ultramontains dès qu'ils se seront souvenu que le nom que cette formation aura décidée de faire sien est, en réalité, celui d'une région de la terre du millieu imaginée par J.R.R.Tolkien. Néanmoins jeter sur cet opus, et sur ce groupe, l'opprobre lié à la critique de cette immobilisme convenu serait d'autant plus injuste que ce manifeste, et ce collectif, laisse entrevoir une sincérité évidente et des qualités sous-jacentes qui ne demandent qu'à éclore.
Land of Eregion, aux accents suédois évidents (
Hammerfall),
Lord of War ou encore Vinland sont d'ailleurs d'excellents exemples de ce potentiel. Tout comme un intéressant Northern
Covenant qu'un joli
Dark Clouds Gather, aux pianos subtils sur lequel nos six Italiens auront eu l'intelligence de ne point trop en faire, introduit.
S'agissant des quelques défauts de ce
Lord of War, parlons des voix qui manquent, peut-être, d'une certaine singularité sur la longueur. D'un particularisme qui serait à même de donner un peu plus de caractère à un ensemble, disons le une fois encore, classique mais intéressant. Sur certains des titres de ce manifeste Mauro Colbacchini aura bien quelques accents qui ne seront pas sans nous évoquer ceux de Klaus Dirks (
Mob Rules) mais c'est un chemin que le vocaliste transalpin n'emprunte pas suffisamment pour donner du tempérament aux travaux de ce sextette turinois.
Parlons également de ces refrains dont certains, pour peu qu'ils eussent été un peu moins simplistes et attendus, auraient aussi, sans doute, donner davantage d'âme à ce sympathique plaidoyer.
Concernant ses atouts, notons la parcimonie avec laquelle synthés et pianos interviennent ici. Laissant, de fait, tout l'espace nécessaire aux guitares et aux autres instruments. Donnant à l'ensemble une certaine tenue propice à l'éloigner de ces sacro-saintes contrées excessivement mélodique gangrenées par ces sempiternels claviers que fréquentent certains camarades d'Eregion que la bienveillance nous empêchera de nommer ici.
Bien évidemment, le sextet turinois ne saurait totalement se départir de l'aspect épique par lequel le genre auquel il s'adonne se définit. Il y ajoute toutefois quelques touches "folkloriques" (les guillemets s'imposent tant ici cette teinte résultera de la composition de certaines mélodies et dans l'emploi de certains chœurs, et non pas dans l'usage d'instruments typiques de ces mouvances-là) très plaisantes.
À défaut d'être le théâtre d'un bouleversement bouleversant remettant en cause l'ensemble de nos convictions,
Lord of War est un disque honnête dont l'écoute ne provoquera si peu de déception qu'il en deviendra, sinon inoubliable, tout au moins hautement recommandable.
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