Lord Gallery

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17/20
Nom du groupe Lord Gallery
Nom de l'album Lord Gallery
Type Album
Date de parution Septembre 2021
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 Intro
 
2.
 Lord Gallery
 
3.
 Vendean Skin
 
4.
 Beauty Killer
 
5.
 Epidemic Hell
 
6.
 I'll Choose My Destiny
 
7.
 Bastard Heavy Metal
 

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Lord Gallery


Chronique @ Hibernatus

10 Octobre 2021

En six titres bien diversifiés, l'EP de Lord Gallery révèle un groupe aux fondamentaux solides

Le premier EP de Lord Gallery est une agréable surprise de la (belle) production française de l'année 2021, mise en évidence par l'ouverture du premier Pyrenean Warriors Open Open Air post (?) COVID. Si les jeunes trentenaires chantent en anglais, ils puisent leur inspiration dans l'amour de leur région : la référence à leur Vendée natale est omniprésente dans l'imagerie (le logo avec fusil à baïonnette et faux entrecroisés réunis par un scapulaire orné du sacré cœur) et dans des lyrics soignés associant légendes du cru (2 titres) et références historiques à la cruelle guerre civile de la période révolutionnaire (3 titres).

Le nom du groupe est tiré d'un vieux mythe indo-européen, la Chasse Sauvage. Dans sa version vendéenne, ça s'appelle la chasse Gallerie (curieusement, on a le même nom au Québec). Un noble, un dieu sous d'autres horizons, se voit maudit et condamné pour l’éternité à guider une meute démoniaque à la poursuite de quelque gibier fantomatique. Il est clair que croiser un tel équipage est mauvais pour la santé. Le graphisme tout d'élégance de la pochette de l'EP présente le seigneur Gallery à la tête de sa funeste horde.

Sorti sous les auspices du récent label Cursed Ritual, l'album bénéficie d'une production qui lui va comme un gant. Sans outrance et sans faiblesse, elle donne corps et laisse s'épanouir un Heavy Speed mélodique et vigoureux qui s'élargit sur une bienvenue propension à l'épique : en témoignent des chœurs fort réussis et un phrasé musical joliment évolutif, passant naturellement d'un hargneux staccato à de plus amples développements.

L'art est servi par des musiciens au top. La section rythmique est impeccable : la basse de Vincent « le Nécromancien » tient de Harris comme de De Maïo, remarquable en intro, suprême en soutien du riff, excellente en relance et en transition. Sergeï est à la hauteur de son surnom de « bourreau » : au premier rang du PWOA, j'ai trouvé sa batterie glorieuse, puissante et sachant démontrer de la finesse là où il le fallait. À la même place, il n'en allait pas de même du travail des guitaristes : pas de souci pour un riffing à l'efficacité sans pareille, mais les soli étaient à peu près inaudibles. Le disque vient corriger ce cruel défaut de balance, avec les twin guitars aussi affûtés que succulents partagés entre Titi « le Roy » et Fabien « le Lord ». Pas de quoi renverser des idoles, sans doute, mais largement réjouissant.

Le lead vocal de Fabien vient ajouter une touche de perfection à cette affaire bien engagée. Il chante ses textes avec une incontestable passion que vient assister une technique de vieux routier. Il affiche sans faiblesse une charge émotive et mélodique sans pareille, une hargne furieuse de berserk et des montées dans les aiguës aussi maîtrisées que judicieuses. On sent un talent qui ne demande qu'à se développer, on le souhaite pour lui comme pour nous.

Il y a un certain côté « américain » dans les mélodies bien léchées de l'EP. On ne tombe cependant jamais dans l'easy listening, grâce en soit rendue à la rythmique acérée et à la technique vocale de Fabien, ponctuée de hurlements et de « Huh » bien plantés. Si j'émettrais quelques réserves sur un Vendean Skin qui ne me convainc pas entièrement, l'équilibre de l'éponyme Lord Gallery est ainsi parfait.

C'est encore plus le cas de Beauty Killer, dont l'attaque destructrice et les couplets trépidants et rageurs contrastent fortement avec un refrain plein d'ampleur (qui m'évoque pas mal Deff Leppard) et un passage central tout de gouleyance. Le mélange est cohérent, la composition efficace.

On pousse très loin la bipolarité sur I'll Choose my Destiny. Jusque dans les samples d'intro, d'ailleurs : sur un crépitement de feu de camp se juxtaposent des croassements de très diurnes corbeaux et des hululements de rapaces nocturnes (oui, je fais vraiment mon chieur, là, mettons que c'est le crépuscule). Suivent de fort jolis arpèges de guitare acoustique bientôt accompagnés par la voix tout en même temps sensible, caressante et résolue de Fabien. Un silence (encore des corbeaux), puis une montée féroce de batterie inaugure un passage à l'électrification aussi fougueuse que mélodieuse. La compo était risquée, elle est réussie à 100%.

De facture plus classique, les deux autres morceaux sont loin de déparer ce premier opus de Lord Gallery, ils sont même (jugement purement subjectif) mes préférés. Lourde et furieuse, emplie d'un agressif pathos, Epidemic Hell est une pure tuerie. Sergeï pilonne ses fûts comme un titan, Fabien arrache ses cordes vocales, transcendé par le courroux vengeur qui l'anime à l'évocation des prisons de Nantes où l'on mourut par centaines au cours des guerres de Vendée. Un rouleau compresseur aussi efficace en live que sur album.

Si Epidemic Hell nous écrase, Bastard Heavy Metal nous élève dans une pure exultation. Ici, pas de dentelle à tisser sur de petits mouchoirs de Cholet, on est dans le gras, dans le dur, dans une dévastation Speed qui brise toutes les digues, dans la fanatique affirmation de la foi dans le Metal. « This music makes me so hard that my wife wants to complain. She's right. I do not have the solution, it's the disorder in my brain. I'll continue to listen to Rock Legends until I die ». Pour l'originalité on repassera, mais là, on s'en fout : l'efficacité du titre fait oublier toute réticence et noie l'auditeur dans une jubilation extatique. C'est aussi ça, le Heavy Metal.

En six titres bien diversifiés, l'EP de Lord Gallery révèle un groupe aux fondamentaux solides et nanti d'une maîtrise technique et d'un art de la composition à même de faire fructifier une belle personnalité. Cette sortie confirme la bonne santé actuelle du Metal hexagonal. On espère voir l'essai transformé et l'on attend un full length à la hauteur des espoirs ainsi soulevés.

1 Commentaire

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jamz - 16 Octobre 2021:

Merci pour votre méssive chers amis. Effectivement, entrain d'écouter l'Ep et de le découvrir, et une agréable surprise également pour moi.

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