Avec ce premier jet baptisé Lock'n'Load les Suédois de
Dynamite nous propose une expression dont chaque note, chaque riff, chaque mélodie, chaque mouvement, chaque proposition, chaque souffle nous ramène irrémédiablement au cœur de cette Australie si chère aux frères Young. Bien évidemment, le procès d'intention fait, une fois encore, à ces Suédois, pourra paraître inique tant ceux qui ne parvinrent pas à s'émanciper du legs de la plus célèbre formation originaire de Sydney sont légions. En réalité, il le pourrait si le
Hard Rock de ce quatuor originaire de Växjö n'était pas la copie conforme, à la virgule près, de celui produit dans les années 1970 par AC/DC. Tant d'ailleurs que Mattis Karlson et ses complices pourraient bien faire passer les Français de
Panama, les Australiens d'
Airbourne, et tant d'autres d'ailleurs, pour de dangereux évolutionnistes. C'est dire.
De plus, si musicalement la similitude est déjà confondante, pour ne pas dire embarrassante, nos sens se troublent encore davantage à l'écoute de cette voix résonnant comme l'exacte réplique de celle de Bon Scott.
Dès lors difficile donc de cautionner une telle démonstration tant tout ici est diaphane et ne laisse rien apparaître d'autres que ces travaux de la première période des acolytes de Cliff Williams, celle précédant la mort tragique de son emblématique vocaliste d'origine écossaise.
Néanmoins, ces instrumentistes nordiques semblant aguerri et capable de maîtriser certaines des ficelles de l'exercice, certaines chansons parviennent, in extremis, à nous arracher quelques infimes plaisirs. Relevons des pistes telles l'intéressant Gone
Wild ou le lancinant Streetfighting Blues.
L'ignominieuse trahison, celle là même qui valu à certains de se balancer au bout d'une corde, est toutefois commise par instants alors que cette formation cultive davantage encore cette ressemblance. Comment cette prouesse peut elle être réaliste au-delà de tous les stigmates déjà relevé dans ce pamphlet? En usant de démesure pardi et en décidant d'incorporer certains détails qui, une fois encore, nous ramèneront à qui vous savez. Comme, par exemple, sur un
Dynamite qui, en une sorte de relecture du titre Rocker (
Dirty Deeds Done Dirt Cheap (1976)), nous propose la même vivacité, la même urgence et le même parfum que celui exhalé par la chanson originelle. Le moment n'est donc pas totalement désagréable, jusqu'à l'instant fatidique où quelques tirs de cannons viennent le ponctuer. Une seule question nous étreint alors: pourquoi ? Bullseye nous gratifie, quant à lui, d'un solo de guitare précédé de quelques notes composant un airs qui n'est pas éveiller en nous les vieux souvenirs d'un It's a Long Way to the Top (If you Wanna Rock'n Roll) (High Voltage (1976)). Sur Work
Hard For the
Money, Mattis Karlsson croit judicieux d'entamer sa prestation par un "hey you" assez caractéristique que les adeptes de celui déjà évoqué ici à maintes reprise ne pourront ignorer. Mauvaise idée. Pour terminer cette démonstration, évoquons les chœurs d'un pourtant sympathique Streetfighting Blues qui seront identiques à ceux de
TNT.
Pas grand-chose donc à sauver dans le naufrage désastreux que constitue ce premier effort des Suédois de
Dynamite. Ainsi imbibé, il y a donc peu de chance que ce Lock'n'Load nous offre quelques délicieuses déflagrations...
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