Voilà une œuvre qui aura attisé toutes les curiosités après un premier disque aussi délibérément inspiré, pour ne pas dire copié, sur les travaux des Australiens d'AC/DC. Bon d'accord, il y a sans doute une dose non négligeable d'ironie et d'exagération dans cette phrase introductive tant, à vrai dire, exceptions faites de votre humble serviteur, peu en ce bas monde se souciaient du destin des Suédois de
Dynamite et de ce second opus baptise
Blackout Station. Mais ne soyons pas médisant et accordons-lui toutes les chances d'une véritable analyse, aussi modeste fut elle.
En premier lieu disons que Mattis Karlsson y réussi la prouesse incroyable de s'émanciper quelques peu de ces accents si particulier qui rendait son chant proche, pour ne pas dire similaire, à celui de l'Ecossais Bon Scott. Ne nous réjouissons pas outre mesure car s'il parvient à s'éloigner du premier vocaliste du plus célèbre groupe australien, c'est pour mieux se rapprocher du second. Le voici donc, en effet, dans une interprétation située quelque part entre celle de Brian Johnson et celle de Bon Scott. Une sorte de Brian Scott, Bon Johnson, Brian Bon, Scott Johnson en somme. Ne lui manquent plus que quelques intonations propres à
Dave Evans et le tableau sera alors complet. Non seulement on s'y perd dans ses prestations empruntant tour à tour à l'un puis à l'autre et parfois même aux deux, mais, surtout, on ne saisit pas vraiment l'intérêt d'une telle démarche.
En outre, si musicalement le groupe n'aura pas véritablement changé sa manière d'exprimer sa créativité nous proposant toujours encore un
Hard Rock Boogie Blues très inspiré par le labeur des frères Young, il aura, à minima, eu le mérite de débarrasser ses titres de ces petits détails consternant qui ponctuait certains des morceaux de son précédent efforts le faisant, plus que de raisons, ressembler à son modèle.
De plus il faudra également noter que l'atmosphère générale de ce disque sera plus feutré et que les chansons présentes seront davantage tournées vers la facette la plus "bluesy" et la plus quiète des comparses de Cliff Williams.
Hard to Please mis à part, ici donc point de moment exagérément Rock, de tension nerveuse, d'urgence ou de passages entraînants soutenus par des rythmes effrénés. D'ailleurs en parlant de cette piste, au-delà de sa similitude avec, une fois encore, le Rocker du
Dirty Deeds Done Dirt Cheap de 1976, notons qu'elle ressemble à s'y méprendre à la chanson
Dynamite présente sur le précédent méfait de cette formation. En plus de piller les autres, ce quatuor se plagie donc lui-même.
A ce moment précis de la rédaction, il serait plus que judicieux de mettre en exergue quelques chansons de ce
Blackout Station afin d'en illustrer soit les points forts, soit les points faibles. La tâche s'avère complexe tant tout ici est fade, ne laissant aucune impression et aucun souvenir marquant.
Un peu moins catastrophique que son prédécesseur, puisque un peu (et insistons sur le "un peu") plus éloigné des idoles qu'il pille et aussi parce que débarrassé de ces éléments grotesques cultivant outrageusement cette similitude, ce nouveau manifeste des nordiques de
Dynamite demeure cependant toujours aussi peu inspiré, peu original, peu intéressant, peu attachant...Toujours aussi dispensable en somme.
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