On fait souvent de grosses erreurs en tant que chroniqueur. On veut aller plus vite que la musique (sic) et au final souvent on écrit quatre à cinq paragraphes en pensant avoir touché la substantifique moelle d’une œuvre qui est souvent l’aboutissement de plusieurs mois voire années de travail d’un groupe.
Si j’étais resté sur mes toutes premières impressions avec
Dying Humanity, j’aurais probablement descendu ce
Living on the Razor’s Edge vite fait bien fait.
Death Melodique avec moult changements de rythme sautillants qui font un peu trop penser au
Deathcore et des incursions de guitare classique pour en faire le premier groupe de
Death Metal qui aurait été cool à écouter sur la plage avec des minettes et le feu des merguez qui danse dans leurs yeux. Bref, un bon gros travail de sape juste bon à monter le compteur de chros. La belle affaire.
Au final, et avec un nombre d’écoutes plus avancé, il ressort de ce troisième album des Allemands une maitrise singulière de la composition et un opus qui, à défaut d’être exceptionnel, n’en mérite pas moins son lot d'éloges. Je ne saurais vous dire si le groupe a progressé en bien ou pas vu que je le découvre avec ce nouvel album mais les parties ultra catchy disséminées ici et là demandent tout de même à creuser la question.
Partant donc sur une base mélodique, le groupe ne se perd pas en cours de chemin à essayer de choper de la minette en bas résille. Dès les premières notes de
Inception / Blinded, le rythme est tout bonnement effréné et il peine à tomber tout au long de l’album grâce au jeu de batterie survitaminé de Henner qui s’en donne a cœur joie. Les guitares dont le son oscille entre Thrash
Metal burné et Heavy
Metal, une des marques du
Death Melo, sont incisives et les riffs sont tous joués le plus rapidement possible. La sensation de mélodie doublée à une agressivité constante finit fatalement par faire battre du pied et
Dying Humanity finit de vous achever avec un combo "double chant" des plus efficaces.
Double chant certes, mais ici point de "voix claire" pour attirer dans sa toile la gente féminine mais plutôt un duo très carcassien, sorte de bataille rangée entre Walker et Steer qui vient rappeler à l'auditeur l'apport conséquent du groupe de Liverpool (non, pas les Beatles) au genre.
Pour permettre aux membres de la section rythmique de faire redescendre leur rythme cardiaque et aux chanteurs de reprendre leur souffle, une bonne partie des morceaux est ponctuée d'outros joués à la guitare classique qui finalement s'intègrent parfaitement à la musique de
Dying Humanity. Point trop de brutalité s’en faut, et ces quelques touches posées aèrent judicieusement l’album et lui permettent aussi de s’étoffer car les 11 titres de Living on the
Razor's Edge passent néanmoins un poil trop vite.
C’est là le défaut majeur de cet opus et si les parties « classiques » n'étaient pas aussi bien senties on aurait volontiers crier au remplissage. A noter tout de même, quitte à énumérer tous les défauts, que si la formule de
Dying Humanity est forte adroite elle devient quelquefois répétitive et certains morceaux s'enchainent sans réelles différences entre eux même si cela a pour conséquence de produire un rendu très brutal.
Même accompagnés de quelques défauts, ce troisième album de
Dying Humanity est un bon opus qui ravira les fans des « deux camps » à la manière du dernier
Detonation sorti aussi en 2011. A conseiller.
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