Je Vous parle d'un temps que les moins de Vingt ans ne peuVent pas connaître... 1990. Ce n'est pourtant pas si Vieux. 17 ans quand même. L'âge que j'aVais à cette époque. Merde, Voilà qui ne nous rajeunit pas... :-)
S'il n'y aVait qu'un adjectif pour décrire ce
Live, ce serait assurément "culte". Culte de par le line-up, tout d'abord : Scott "
Wino" y chante pour la dernière fois au sein du groupe. Après trois albums studio aVec
Saint Vitus, il est parti fonder une autre formation,
The Obsessed, puis une autre,
Spirit CaraVan, puis une dernière,
The Hidden Hand... Infatigable. Culte, ce
Live l'est également dans la mesure où y sont repris tous les plus grands standards du groupe depuis ses débuts. Forcément, pour ceux qui ne connaissent pas
Saint Vitus, les titres n'éVoqueront pas grand chose. Pour les fans, et hélas ils ne sont pas nombreux, ils parlent d'eux mêmes. Culte enfin, parce que
Saint Vitus est le prototype du précurseur maudit qui malgré le génie et le talent, n'a jamais connu le succès qu'il méritait.
La force de
Saint Vitus, au même titre que les musiques, ce sont les paroles. Il y est question de déchéance, d'errance dans une époque où les indiVidus se perdent, d'alcoolisme, de génération sacrifiée. En un mot, c'est le récit de la loose. "LiVing Backwards", "
Born Too Late", "
Looking Glass" ou bien "
Dying Inside" racontent ce désespoir quotidien, le regard méfiant et intolérant des puritains, le décalage social, le manque d'argent. Oui, la loose, la Vraie. Ces paroles collent merVeilleusement à la musique, mélancolique, souVent lente, oppressante et dépressiVe à souhait.
Ce
Live est d'une puissance hallucinante. Jamais la musique de
Saint Vitus n'a été aussi lourde, l'ambiance aussi poisseuse, sentant la sueur, la bière et le caniVeau, et jamais la Voix de Scott n'a été aussi expressiVe, rocailleuse, déchirée et déchirante. Même si tous les instruments sont parfaitement audibles, aVec une Voix très bien mise en aVant, le son est relatiVement crasseux, brut de décoffrage. Ce n'est pas gênant car cela ajoute à l'atmosphère de l'album. Ce
Live est le reflet nostalgique d'une époque réVolue, il est d'un autre temps, celui des années soixante dix, celui de
Black Sabbath aVec qui le heaVy mid-tempo faisait ses premiers pas. Car pour dire quand même un mot à propos de la musique, même s'il s'agit de doom, cela n'a rien à Voir aVec ce que l'on connait à l'heure actuelle aVec des groupe un peu surfaits et surestimés tels que
My Dying Bride ou
Shape Of Despair. Le son est très rock, très hard, très "
Old School". Le tempo est down ou mid la plupart du temps (du doom, quoi), mais il sait aussi se faire plus rapide, comme sur "White
Stallion" ou "Mind Food". Enfin, ça reste quand même très loin du blast beat... :-)
Les compositions sont relatiVement courtes pour du doom. Aucun titre ne dépasse les neuf minutes... Elle sont assez basiques, sans fioritures, très directes, très carrées. Les musiciens ne cherchent pas la démonstration technique mais surtout l'efficacité. Néanmoins, le guitariste se permet des enVolées aussi impressionnantes que tortueuses, à chaque titre. Les soli sont dignes de Jimmy Hendrix ou de Tony
Iommi, comme sur "Mystic
Lady" par exemple, où le solo dépasse allègrement les trois minutes.
Bref, pour résumer, ce
Live est certainement le meilleur album de
Saint Vitus, et il signe la fin d'une grande page de l'histoire du groupe. Si Vous ne deVez en possédez qu'un, que ce soit celui-là. Certes, il est difficile à trouVer, surtout le pressage original de
Hellhound, mais il en Vaut largement la peine. Acquérir une part de légende, ça n'a pas Vraiment de prix. Bien qu'ils soient les héritiers de
Black Sabbath,
Pentagram et
Cirith Ungol, on comprend aVec ce
Live tout ce que doiVent à
Saint Vitus de grands groupes comme ReVerend Bizarre,
Goatsnake,
Spiritus Mortis et tant d'autres apparus dans la deuxième moitié des années 90.
Vraiment, toute une époque.
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