Si vous le voulez bien, épargnons-nous, par charité pour vous et surtout pour moi, le paragraphe habituel sur la biographie de ce
Great Master où, de toute façon, me semble-t-il, il n'y aura pas grand chose d'intéressant à dire si ce n'est que ce collectif transalpin est né en 1993 sous l'impulsion du guitariste Jahn Carlini et qu'il aura fallu attendre 2009 pour qu'il sorte, enfin, son premier album
Underworld, suivit, en
2012, d'un second du nom de
Serenissima. Epargnons-nous aussi l'interminable liste des musiciens qui seront passés dans ses rangs, non pas par charité cette fois-ci, mais par manque de temps et de place. Avant d'entrer dans le vif du sujet, évoquons juste encore le nom d'Underground Symphony qui est le label avec lequel Max Bastasi et de ses acolytes travaillent depuis leur premier opus. Un nom qui sera très significatif pour ceux qui, comme moi, auront vécu l'avènement de la scène italienne. Un nom qui ne sera donc, pas tout à fait, anodin. Mais passons.
Tout d'abord, ne vous fiez pas aux mines sérieuses et aux coupes de cheveux rases qu'affichent certains des membres de ce
Great Master sur les photos officielles qui accompagnent la sortie de leur troisième opus baptisé
Lion & Queen, le groupe n'aura absolument pas décidé de s'adonner, désormais, à quelques mouvances Post
Core dépressives ou même Death Progressives. Non, il nous offre bel et bien de ce
Power Metal européen souvent vif et dans la droite lignée de cette Italie triomphante inspiré, entre autres, par les
Rhapsody of
Fire, les
Vision Divine, les
Domine, les
Athlantis ou les
Pandaemonium. Même si ce quintet vénitien, celui là même qui nous intéressent ici, aura eu l'intelligence, à contrario de ses congénères, de ne pas exprimer son talent fort de ses voix ultramontaines aux vibratos et aux trémolos caractéristiques et symptomatiques qui ont finis par devenir agaçantes à la longue.
Oldest, de par certains côtés, nous rappelle succinctement les premiers travaux des Français de
Karelia. Aussi étrange que cela puisse paraitre l'ombre de Matthieu Kleiber et de ces acolytes du temps où il pratiquaient une musique
Power Metal empreinte de noirceur mélancolique, du temps donc des deux premiers albums du groupe, plane aussi sur le morceau suivant et en d'autres endroits de ce
Lion & Queen. Bien évidemment il ne s'agit nullement de dire que les ultramontains se sont inspirés mais, simplement, de relever quelques similitudes. Des similitudes, sans doute, mises en exergue par ces chœurs et la voix de Max Bastasi lorsque celle-ci se fait plus grave et suave.
En dehors de ça, dans l'ensemble, malgré tout le respect que j'ai pour une formation aussi professionnelle et compétente, rien sur cet opus ne sera susceptible de nous faire rugir de plaisir et
Great Master ne sera pas davantage le roi d'une contrée aux souverains aux règnes courts à cause de ces coups d'états fomentés par des aspirants bien trop nombreux. Les titres s'enchainent, en effet, sans jamais éveiller nos esprits et sans jamais nous marquer. C'est propre, maitrisé et suffisamment intéressant pour ne pas nous ennuyer mais ça manque cruellement d'émotions autres que celles déjà habitées par d'autres en d'autres lieux. Ce disque manque en somme de ces instants de grâce qui donnent ce petit supplément d'âme aux albums ordinaires.
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