Liste des groupes Deathcore Impacted Lindwurm

Impacted est un one-man band originaire de Berlin. Ce projet tout récent initié par l’artiste allemand Hermann Lindwurm s’affiche sur sa page Spotify comme étant une soumission de black metal et de deathcore, ce qui suggère un blackened deathcore très prisé ces derniers temps. Mais dans un sous-genre largement acquis par des formations telles que Shadow Of Intent, Lorna Shore ou Worm Shepherd, il est désormais compliqué pour des musiciens novices de se faire une place de fortune. Le défi ne semble en tout cas pas faire peur à notre interprète allemand qui publie son tout premier opus nommé Lindwurm en autoproduction et avec une illustration particulièrement réussie (c’est ce qui a d’ailleurs poussé principalement votre modeste chroniqueur à se lancer sur un écrit de cet album).

Mais parfois, la pochette, aussi belle soit-elle, ne reflète pas le contenu d’un disque et, à notre plus grande désillusion, c’est exactement le cas sur cette esquisse. La déception peut aussi atteindre différents seuils, de la simple contrariété d’un groupe qui n’a pas su accomplir nos propres objectifs à la déboire totale d’une formation qui s’est complètement trompée sur le chemin qu’elle a entrepris. Dans le cadre de notre Allemand, on opte sans grands doutes la seconde option avec un résultat tout bonnement catastrophique en tout point. Des mauvaises galettes, votre serviteur en a déjà eu l’amère expérience et en aura sûrement d’autres au cours de ses odyssées musicales. Mais sur ce Lindwurm, on atteint tout de même des sommets que l’on ne pensait pas envisageable.

Par où commencer … Sur la production, bien que notre instrumentiste allemand soit en autodidacte, on ne peut clairement pas accepter un tel niveau d’amateurisme, d’autant plus que des aspirations solitaires dans la sphère deathcore, il en existe une multitude. Certains comme Cosmophobe sont de factures tout à fait honorables et ont largement prouvé que même seul, le mixage, l’enregistrement ou dans quelques cas les samples pouvaient être meilleurs que des collectifs qui ont signé un contrat pour une maison de disques.
Lorsqu’on écoute un Sonnenmond, on se demanderait presque si notre musicien a écouté sa composition tant le produit fini est inaudible. Entre un riffing élémentaire répété à l’excès, des basses étonnement discernables mais dont la sonorité s’approche d’un tambour d’une machine à laver et des percussions frappées de manière totalement inintelligibles, on espère avoir à portée de main un Doliprane tant le mal de crâne est présent. De même, chaque composant de l’instrumental n’est pas du tout en phase avec l’autre, ce qui créé un décalage encore plus incompréhensible. Le carnage aurait pu s’arrêter là mais l’arrivée du chant au milieu de ce ramdam est un clou du spectacle dont on se serait bien passé. Même un divertissement organisé par des enfants laisserait un meilleur souvenir que cette « babiole » musicale …

Votre narrateur n’apprécie pas du tout manquer de respect aux artistes mais dans des circonstances aussi atténuantes que celles d’Impacted, il est difficile de se montrer patient. La « performance » vocale de notre chanteur (si on peut appeler ça une prestation …) est d’une pauvreté sans nom et ce sur chaque morceau. Il suffit d’écouter (si vous y arrivez …) le titre éponyme d’ouverture pour identifier les limites et mêmes les lacunes du vocaliste, un espèce de chant growlé qui semble retouché tant il ne paraît pas naturel. Dites-vous que ce « chant » (va y en avoir des guillemets dans cet écrit, vous m’en voyez profondément navré) ne nous quittera pas durant ces trente-et-une minutes de longue souffrance et que l’on est presque heureux lorsqu’il est absent.

Vous vous rappelez également du terme black metal qui a été évoqué au tout début de cette chronique ? Oubliez-le très rapidement car rien (ou presque) ne laisse figurer ce penchant. Alors si, on pourrait éventuellement dire que les « synthétiseurs » sur Lichtbringer peuvent s’apparenter à une sorte de « black symphonique » mais il vous faudra une sacrée imagination pour une telle pensée, en supposant que vous soyez allés aussi loin dans l’écoute de cette « toile ». A la rigueur, le riffing de Wächter Der Sonne, peut-être le morceau le plus « réussi » de cette « galette », peut vaguement évoquer l’esprit black avec sa distorsion et ses fréquences aiguës. Pour le reste, les écritures sont affligeantes, souvent redondantes et surtout complètement insipides.

Nous allons arrêter le procès de ce Lindwurm qui ne vaut pas que l’on s’y attarde davantage. On pourrait rendre coupable Infamed d’un bon nombre de crimes comme « perte majeur d’audition et de temps » ou encore « blasphème musical ». Mais il s’agit d’une cause qui semble perdue d’avance et qui, dans tous les cas, ne fera pas disparaître cette « œuvre ». Lorsque les situations sont autant désespérées, le seul conseil qui est bon de prodiguer est de fuir pendant qu’il en est encore temps et de se concentrer sur des groupes/one-man band qui méritent d’être mis en lumière. A moins que vous ayez envie de vous faire du mal ou si vous êtes fans des navets, ce premier « ouvrage » n’est pas digne que l’on s’y intéresse …

1 point pour la couverture et 1 point pour avoir eu le « courage » et l’ « aplomb » d’avoir pondu cette « chose »