Parfois une production insuffisante vient gâcher un ensemble prometteur.
Et parfois on regrette qu'elle ne le fasses pas...
Est-il possible de faire morceau plus convenu que ce
Spirit of the Eagle à l'entame vive et guillerette, dans la droite lignée des
Freedom Call et consorts, et aux refrains soutenus par un chœur guerrier qui ouvre le bal de ce
Light Years from Destiny premier véritable album des Britanniques de
Guardians Of
Andromeda ? Est-il possible de nous proposer chants plus académiques que ceux de Phaellan qui en un mélange improbable nous offre une expression proche de Michael
Kotipelto Kiske ?
C'est d'autant plus regrettable que le deuxième titre, au couplet aux parfums évidents du Flight of Icarus d'Iron Maiden, est, quant à lui nettement plus réussi. Sacrifiant (un peu) moins aux clichés de ce Heavy
Power Metal habituel, il se permet en effet quelques belles incursions (et notamment au niveau des voix) en des terres consacrées par
Judas Priest et son Painkiller. Entendons-nous bien, il n'est ici point question de Heavy Thrash mais d'une agressivité, et d'une âpreté, dans certaines éructations vocales tout à fait appropriés et séduisantes. Toutefois l'embellie est de courte durée puisque For the Love of
Metal, au préambule passablement interminable, est une ballade pénible tant chaque recoin nous est immédiatement familier. Songez qu'il faut attendre près de 3 minutes avant qu'un sursaut un tant soit peu intrigant ne vienne enfin nous sortir de la torpeur dans laquelle le reste de cette piste nous avait plongés. Un court sursis puisque l'engourdissement nous reprend dès ce moment passé. Rien, ou presque, ne pourra plus nous en extraire.
S'en suit une série de chansons aux qualités discutables et au conformisme très marqué. Evoquons Shine On, la deuxième ballade de ce disque guère plus convaincante que la première, Wrath of
War au piètre chorus ou encore Always in your
Heart consternant de mièvrerie. Avec A
Warrior Lament, énième piste romantique, venant clore cet opus, on atteint même une certaine forme de quintessence dans la médiocrité. Cette chanson, quasi instrumentale, nous assomme de ces longues volutes de pianos et de claviers exsangues de la moindre émotion durant 7 interminables minutes. L'endurer confine à l'exploit.
Un des autres aspect navrant de ce disque concerne, justement, ces longueurs dont
Guardians Of
Andromeda nous gratifie constamment. Ou plutôt ces longueurs inutiles. Il n'est, en effet, pas rare que le groupe anglais s'éternise en des passages où, à l'évidence, être plus concis et circonstancier eut été mieux. Se permettre de développer excessivement un message aussi inintéressant semble peu judicieux. L'ennui nous guète donc souvent sur les chemins de ce
Light Years from Destiny.
Il vous en faudra du courage pour supporter tous les défauts de cette expression tantôt convenue, tantôt naïve, tantôt monotone. Il vous en faudra de la folie douce pour louer un art où chaque minute est aussi désespérément vouée au vide et semble s'écouler au ralenti. Vous voilà prévenu.
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