Life Force

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15/20
Nom du groupe Darkyra
Nom de l'album Life Force
Type Album
Date de parution 13 Juin 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Life Force
 04:22
2.
 Take Me Far Away
 05:21
3.
 Breathe
 04:04
4.
 All in Good Time
 05:16
5.
 One Foot in the Grave
 03:42
6.
 Tomorrow without You
 03:24
7.
 Leap Before You Die
 03:52
8.
 Quiet the Mind
 03:54
9.
 Tested the Water
 05:06
10.
 Celebrity Smile
 08:36

Durée totale : 47:37

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Darkyra


Chronique @ ericb4

23 Juin 2025

Une œuvre racée et un brin tourmentée...

Darkyra est un projet né en 2012 d'une idée originale de l'auteure/interprète australienne Gina Bafile, dite ''Darkyra Black'' (Anfitrite). C'est d'ailleurs sous le pseudo de sa conceptrice, et avec la collaboration du batteur/producteur Garry King (Jeff Beck, Joe Lynn Turner), Fabinho Jablonsky (Achillea, Tower Of Babel) aux claviers, Paul Jupe à la guitare, Betovani Dinelli à la basse et de George Boussounis aux arrangements, que le groupe réalisera en 2014 son premier album studio, « Dragon Tears » ; une rondelle à la fois enjouée et éminemment sensible, cristallisée par une heureuse fusion de styles conjuguant habilement metal symphonique – opératique et cinématique – , metal gothique et rock progressif.

Chaleureusement accueilli par la critique, cet introductif élan se verra relayé d'un second mouvement de même acabit, « Fool », un an plus tard à peine. Un album aussi pulsionnel que chatoyant, promis au ''Darkyra Tour'' en Allemagne et aux Pays-Bas en 2016, qui, hélas se verra annulé pour raisons de santé affectant Gina. Une longue traversée du désert s'ensuivra pour nos acolytes ; après le départ de la plupart des membres, l'avenir même du groupe fut des plus incertains. Avec l'inattendu retour de Gary King et de Fabinho Jablonsky dans les rangs, et le renfort de Lucio Manca à la basse et de Gus Mansur à la guitare, le phœnix renaîtra de ses cendres fin 2023 ! Un retour tardif du groupe dans la course, certes, mais laissant à penser que l'espoir de pérennité d'un projet que d'aucuns imaginaient voué à une disparition définitive des tabloïds est alors permis.

Mû par un vent d'inspiration renouvelé, et avec le concours, pour l'occasion, de Maaz Manik à la basse et de Vinni Bafile aux guitares additionnelles, le combo ainsi constitué et rebaptisé ''Darkyra'' nous gratifiera d'un troisième opus de longue durée, « Life Force », signé, lui, chez le dynamique label australien Battlegod Productions. Si elles nous plongent dans un univers rock'n'metal symphonique gothique et progressif proche de celui des deux premiers mouvements, s'inscrivant alors dans le sillage de Darkwell, Victoria K, KiaRa, Anfitrite, Theatre Of Tragedy et Elis, les 10 pistes de la fraîche rondelle ne seraient pas pour autant dépourvues de sonorités inédites. Jouissant de lignes mélodiques finement esquissées, d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut doublée d'une belle profondeur de champ acoustique et d'arrangements de bonne facture, les 47 optimales minutes du ruban auditif de cet arrivage permettraient-elles dès lors au combo de se hisser parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin ?


Quand il nous immerge au cœur de magmatiques espaces, c'est sans ambages que le combo parvient à nous aspirer dans la tourmente. Ce qu'atteste, d'une part, « Life Force », entraînant mid/up tempo aux riffs épais à la confluence d' Anfitrite et de Darkwell ; doté d'un entêtant refrain mis en exergue par les célestes inflexions de la sirène, d'un groove immersif et d'un fin legato à la lead guitare, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Pourtant moins directement inscriptible dans les charts, et non sans renvoyer à Atargatis, de par son inaliénable tonicité percussive doublée d'une sanguine rythmique, l'enfiévré et tortueux « Leap Before You Die », quant à lui, génère une énergie aisément communicative. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche...

Lorsqu'ils en viennent à varier leurs phases rythmiques à l'envi, nos compères ne manqueront pas d'aspirer le tympan du chaland dans la tourmente, une fois encore. Ce à quoi nous sensibilise, tout d'abord, le mid tempo progressif « All in Good Time » eu égard à son originale et chatoyante touche reggae et à une saisissante montée en régime de son corps orchestral. Et ce ne sont ni les sensuelles ondulations de la princesse ni son truculent solo au synthé qui nous débouteront davantage du chavirant mouvement, loin s'en faut. Dans cette dynamique, le pimpant et ''darkwellien'' « Quiet the Mind » happera le pavillon aussi bien par son refrain catchy que par l'habile toucher de guitare de Vinni Bafile. Dans ce sillage s'inscrit la fresque symphonico-progressive « Celebrity Smile », qui, au fil de ses quelque 8:36 minutes d'une traversée à la fois épique et romanesque, se plait à multiplier ses coups de théâtre ; pourvu d'un pont techniciste relayant un flamboyant solo de guitare et les prestes reptations d'un serpent synthétique, instillé de gammes pianistiques d'une confondante délicatesse, de la féline basse de Maaz Manik et de la poignante empreinte vocale d'une interprète bien habitée, ce masterpiece se savourera à chaque fois davantage au gré des écoutes.

Au moment où elle ralentit un tantinet la cadence, la troupe trouve non moins matière à nous faire plier l'échine. Ce que révèle, en premier lieu, l'''elisien'' mid tempo « Take Me Far Away », tant au regard de sa mélodicité toute de fines nuances cousue que de ses enchaînements intra piste des plus sécurisés ; parallèlement instillée d'une basse ronronnante signée Maaz Manik – le parolier de cet enivrant élan – et encensé par les angéliques impulsions de la déesse, dont les notes en voix de tête ne sont pas sans rappeler celles de Liv Kristine à ses débuts, ce hit en puissance poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Dans une même énergie, on ne saurait davantage éluder « Breathe », aérien mid tempo syncopé dans le sillage de Theatre Of Tragedy, tant pour ses arpèges d'accords d'une confondante délicatesse que pour ses insoupçonnées et grisantes variations rythmiques. Enfin, dans le sillage de Victoria K, l'éthéré et complexe « Tested the Water » retiendra davantage pour son fringant solo de guitare que pour ses séquences d'accords en proie à d'incompressibles répétitions.

Plus en retenue, certaines plages se révéleront tout aussi aptes à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, en première intention, « One Foot in the Grave », low/mid tempo aux riffs émoussés au carrefour entre KiaRa, Darkwell et Theatre Of Tragedy, que l'on parcourra cheveux au vent ; doté de troublantes séries de notes, relevé par les fluides oscillations de la belle et inséminé d'une soufflante accélération à mi-chemin, l'énigmatique manifeste n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses échappées de « Tomorrow without You » ? Nous accueillant par un sensible picking à la guitare acoustique et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se calent les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie, cette ballade atmosphérique dans la veine coalisée d' Anfitrite et Elis comblera à n'en pas douter les attentes de l'aficionado de moments intimistes.


Au terme d'une traversée au sein de cette mer limpide à la profonde agitation intérieure, on ressent l'irrépressible envie de réenclencher la touche play du lecteur dès l'amorce de la chute finale. Sachant varier ses exercices de style comme ses phases rythmiques et reposant à la fois sur une ingénierie du son et des arrangements plutôt soignés, les atouts de cet opus sont loin de manquer à l'appel. En dépit de prises de risques encore timides, de sources d'inspiration pour l'heure insuffisamment digérées et de joutes oratoires inexistantes, mais témoignant d'une technicité instrumentale bien rodée, de mélodies invitantes, le plus souvent, et d'une signature vocale aisément identifiable et des plus magnétiques, ce seyant effort disposerait de l'arsenal requis pour espérer porter nos acolytes parmi les valeurs montantes de cet espace metal. Bref, une œuvre racée et un brin tourmentée, qui pourrait bien n'être que le point de départ de cette renaissance inattendue. Du moins, on ne peut que leur souhaiter...

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