Averlanche est un quintet metal mélodique finlandais fondé à Helsinki en 2017, formé par la frontwoman au cristallin filet de voix Rebecca Spörl, Otto Haalahti aux guitares, Joonas Hämäläinen à la basse, Antti Kopra aux claviers et le batteur Antti Pätsi. Poussé par une sérieuse envie d'en découdre, le discret combo réalisa son introductive démo, «
The Machinery of Life », l'année même de sa sortie de terre. Un background studio certes modeste auquel s'ajoutent d'éparses prestations scéniques, mais qui, peu ou prou, l'amèneront à élever ses exigences logistiques et techniques d'un cran, le groupe prenant alors le temps nécessaire à l'optimale maturité de ses compositions et à l'affûtage de son ingénierie du son pour tenter d'essaimer ses riffs et faire plus largement entendre sa voix...
Aux fins d'un travail en studio des plus minutieux et de longue haleine, il faudra attendre la bagatelle de trois années pour que nous soit enfin dévoilée la suite du programme, et ce, au regard de trois singles – «
The Sounds of Insomnia », «
Circus » et «
Imagined Nothing » – sortis peu avant et intégrés parmi les 11 pistes de leur premier et présent album full length, «
Life's Phenomenon ». Aussi, parcourt-on sans ambages les 33 minutes d'une galette rock'n'metal mélodique aux influences power, symphonique, gothique et pop ; une livraison à la fois pimpante, frénétique, empreinte de légèreté et pétrie d'élégance, dans le sillage atmosphérique de
Delain,
Beyond The Black,
Angelical Tears et
Tales Of Evening.
Enregistré au Studio Watercastle par Arttu Sarvanne (connu pour avoir oeuvré auprès de
Dark The Suns,
Silentium,
Excalion,
Noumena...), mixé et mastérisé par Hiili Hiilesmaa (sollicité par
Amorphis,
Apocalyptica,
Moonspell,
Poisonblack...), le propos jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que d'infimes sonorités résiduelles. A la lumière de cette fraîche offrande, il semble que l'on soit bel et bien entré dans une tout autre dimension...
C'est volontiers sur des charbons ardents que nous projettent nos cinq belligérants, non sans quelques gemmes disséminées çà et là sur notre chemin. Suite à la brève et dispensable entame sous forme d'un monocorde récitatif en voix féminine claire, « Kuvittelematta », les coups de boutoir n'auront de cesse de pleuvoir et les radieuses mélodies d'aspirer le tympan...
Ainsi, c'est d'un battement de cils que les entêtants refrains tout comme les soudaines et vibrantes accélérations des fringants et ''delainiens'' «
Imagined Nothing » et «
The Sounds of Insomnia » déploient leurs effets. On ne saurait davantage éluder « The Diamond Hills », un tubesque up tempo dans la veine d'
Angelical Tears aux enveloppantes nappes synthétiques, doté d'un fin legato à la lead guitare et mis en habits de lumière par les limpides inflexions de la sirène. D'une coloration heavy mélodico-symphonique, non sans renvoyer à
Beyond The Black, «
The Machinery of Life », lui, impose ses couplets bien customisés tout comme sa frondeuse rythmique et son bref mais flamboyant solo de guitare. Enfin, dans l'ombre de
Tales Of Evening se glisse «
Hate », un sanguin up tempo power symphonique aux riffs pugnaces, à l'inaliénable tapping et aux enchaînements intra piste ultra sécurisés. Mais le magicien a encore bien d'autres tours dans son sac...
Lorsque le combo en vient à insérer une touche pop plus franche dans son propos metal mélodique, cela n'ira pas sans laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ce qu'atteste, d'une part, «
Circus », une aérienne et rayonnante plage pop metal au refrain catchy à mi-chemin entre
Delain et
Angelical Tears, encensée par les fluides oscillations de la déesse et instillée de délicats arpèges au piano. Dans cette veine, on ne saurait davantage esquiver sans éprouver de tenaces regrets le fringant et pulsionnel « Archives of Love », tant pour son infiltrant cheminement d'harmoniques qu'au regard de la soudaineté des montées en puissance de son corps orchestral, et ce, en dépit d'une mélodicité des plus convenues. Un poil plus véloce, eu égard à ses intarissables et sèches frappes corroborées à une saillante rythmique, le fulgurant et néanmoins élégant «
Ghost » ne lâchera pas sa proie d'un iota.
Par ailleurs, l'aficionado d'intimistes espaces d'expression trouvera lui aussi matière à se sustenter. La troupe lui adressera alors « Flowers », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient reniée ni
Beyond The Black, ni
Tales Of Evening. Glissant le long d'une enchanteresse sente mélodique sur laquelle se greffent les caressantes patines de la maîtresse de cérémonie, offrant en prime d'insoupçonnés changements de tonalité ainsi qu'un fin picking à la guitare acoustique et de sensibles gammes échappées du maître instrument à touches, l'instant privilégié est une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées.
Résultat des courses : la jeune troupe finlandaise nous livre une œuvre aussi subtile et efficace que fringante et tonique, celle-ci trouvant alors et sans mal les clés pour nous pousser à une remise en selle sitôt l'ultime arpège du skeud évanoui. Jouissant d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut et d'arrangements instrumentaux de bonne facture, ce premier jet laisse également entrevoir la féconde inspiration mélodique et harmonique de ses auteurs.
D'aucuns auraient cependant souhaité un message musical plus diversifié sur les plans atmosphérique et vocal, des exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissent ainsi qu'un zeste d'originalité supplémentaire accolé à un propos certes agréable mais aux prévisibles schèmes d'accords. Conditions si ne qua non pour espérer voir nos acolytes pérenniser un projet qui pourtant ne manque ni d'allant ni de panache, mais qui, pour l'heure, ne saurait le démarquer de ceux, toujours plus nombreux, de leurs homologues générationnels. Toutefois, à l'aune de ce palpitant et charismatique essai, le collectif peut d'ores et déjà venir grossir les rangs des sérieux espoirs de ce registre. Affaire à suivre, donc...
Découvert par hasard!
Excellent groupe, j'ai hâte d'entendre le nouvel album!
Il est disponible sur leur bdcp et sur yt en streaming. Je livrerai mon avis sur ce 2nd album d'ici peu!
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