L’Allemagne a toujours eu des formations de black symphonique de qualité mais il faut dire que c’est une scène plutôt sous-estimée voire boudée.
Obsidian Gate a eu l’occasion de nous balancer son sublime black symphonique cosmique en pleine figure et
Sycronomica nous offre encore des compos de black symphonique mélodique et à tendance pagan. Hélas, l’Allemagne reste encore dans l’ombre de la Norvège, ce qui est bien dommage, car des formations naissantes valent tout de même le détour, comme Aeonhyzar par exemple, originaire de Hanovre.
Il s’agit d’un quintet formé en 2006 mais qui ne s’est réveillé que deux ans plus tard pour sortir le premier EP «
Ascension ». Il lui a fallu cinq ans pour préparer le nouvel EP, «
Liberation », anticipant l’arrivée d’un possible full length. Les Allemands jouent un death/black symphonique extrêmement puissant et bien mené de bout en bout. On ne pourra pas dire qu’ils ont fait les choses à moitié puisque leurs cinq morceaux sont d’une redoutable efficacité. Mélodique et brutale, sombre et bien orchestrée, la musique d’Aeonhyzar est très bien produite et très bien mixée pour un travail fait maison et sans grands moyens.
Dès « The Glorious
Liberation », on découvre un groupe qui a des tripes, mélangeant habilement le death metal et le black metal avec un arrière plan symphonique. Le quintet nous en envoie plein la figure, avec un death penchant vers le made in Poland (
Behemoth,
Crionics) et un black symphonique pas très loin de
Dimmu Borgir. Aeonhyzar se distingue par sa rapidité d’exécution, ses riffs implacables et son côté épique, en témoignent certains moments forts, où le symphonique s’intègre parfaitement à l’ensemble. Quelques voix claires font aussi leur apparition, mais avec parcimonie, comme sur « Seed of Oblivion ». Mais c’est vraiment le côté brut de décoffrage qui prédomine sur les morceaux, avec le growl bien en place de Patrick, proche de celui d’un certain
Nergal.
On a quelques surprises même sur un « The
Human Arts » sonnant norvégien mais avec des touches de piano à la
Sycronomica et un passage néo-classique avec ses envolées à la guitare. On pourrait même retenir quelques influences
Arcturus, en particulier sur «
Ad Astra », dont le titre rappelle inévitablement un morceau portant le même nom sur l’album « La
Masquerade Infernale ». On retrouve un interlude plus industriel mais cosmique avec des sons étranges, dans la tradition de la formation d’Oslo.
Très belle surprise ce «
Liberation », passé totalement inaperçu. Aeonhyzar ne sonne clairement pas amateur et sort un très bon EP qui ne présage que du bon. Avec une telle puissance de feu et autant de passages prenants, il fait partie des jeunes groupes allemands les plus prometteurs du moment dans la catégorie death/black symphonique. Une belle réussite.
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