Leylines

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15/20
Nom du groupe Monolith Moon
Nom de l'album Leylines
Type EP
Date de parution Juillet 2015
Labels Self-Produced
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Degeneration
Ecouter05:32
2.
 Stages of Mind Catabolism
Ecouter06:25
3.
 Moonlit I. Silentium Universi
Ecouter08:14
4.
 Moonlit II: Fermi-Hart Recalculated
Ecouter12:00

Durée totale : 32:11

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Monolith Moon



Chronique @ ericb4

31 Janvier 2018

Un propos puissant et empreint d'originalité mais en proie à d'incompressibles irrégularités...

Parmi les rares formations rock'n'metal progressif portugaises, ce jeune et discret quintet lisboète créé en 2009, riche d'une large expérience de la scène locale, entend désormais et légitimement s'illustrer à l'international. Dans ce dessein, c'est avec prudence qu'il se lance dans la bataille, nous livrant cet introductif EP 4 titres répondant au nom de « Leylines » pas moins de 6 ans suite à sa fondation ; un complexe et pimpant opus, généreux de ses 33 énergisantes minutes, transpirant sur chaque note de chacune de ses portées l'inspiration de ses auteurs. En revanche, en dépit d'un travail de longue haleine en studio et d'un enregistrement acceptable, cette auto-production souffre d'un sempiternel sur-mixage de l'instrumentation, de gênants effets de distorsion, d'enchaînements pour le moins flottants et de finitions manquant souvent à l'appel. Malgré cet écueil que n'ont su, ou pu, éviter nos acolytes, le parcours auditif s'effectue d'un seul tenant. Des premiers pas engageants qui, à défaut d'encenser le tympan, nous interpellent déjà...

Marchant sur les traces de Dream Theater, Pain Of Salvation, Mastodon et autres Evergrey ou Marillion, ce collectif a beaucoup appris de ses maîtres inspirateurs, s'est réapproprié quelques unes de leurs séquences techniques, voire certaines suites d'accords, tout en ayant généré ses propres gammes, ses riffs lourds et massifs, ses variations rythmiques, et des lignes mélodiques identifiables. En outre, un réel potentiel technique se dessine, ayant pour corollaire d'originales digressions stylistiques et moult effets de contraste. Preuve que nos compères n'en sont plus à leurs balbutiements et qu'une œuvre à la personnalité affirmée nous est alors octroyée. Dans cette perspective, quelques changements de line up se sont opérés, ayant dû répondre aux exigences imposées par l'actuel projet. Ainsi, ont été impliqués : Sara Freitas, frontwoman à l'aérien grain de voix ; David Mergulho à la basse ; Diogo Ferreira à la guitare ; Gonçalo aux claviers et Daniel Costa à la batterie. Quel serait donc le fruit de cette étroite collaboration ?...

Quand il se montre offensif, le combo nous réserve de grisantes séries d'accords. D'une part, dans la lignée d'un Dream Theater des premiers émois, le tempétueux « Degeneration » développe une impressionnante force de frappe corroborée à un riffing sanguin et moult variations rythmiques. En outre, la pugnacité du corps orchestral contraste avec les claires et délicates inflexions de la belle, mises en exergue sur un refrain des plus agréables. Nous offrant de stupéfiantes montées en puissance et un magnétique solo de guitare dans la lignée d'Evergrey, le cortège instrumental se plaît à nous secouer, sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle, tout en n'ayant pas tari d'élégance. Une manière habile de faire cohabiter le Yin et le Yang. Lorsqu'il accélère le pas, le quintet n'a pas manqué de panache. Une basse vrombissante et un tapping martelant instillent « Stages of Mind Catabolism », vivifiante offrande non sans rappeler Mastodon (seconde période). Dans cet océan déchaîné nous saisissent d'insolents gimmicks guitaristiques et d'intarissables rampes synthétiques, étouffant par là-même les volutes d'une sirène pourtant bien inspirée.

Par ailleurs, tels deux épisodes d'un diptyque, sur une cadence plus mesurée, la troupe parvient non moins à nous happer. Ainsi, à mi-chemin entre Dream Theater et Marillion, le corpulent mid tempo progressif « Moonlit I. Silentium Universi » nous octroie d'insoupçonnés changements de tonalité parallèlement à ses riffs plombants et un inattendu duo mixte en voix de contrastes. Quelques digressions jazzy aux claviers nous installent dans une atmosphère à la fois enjouée et feutrée. Impression de félicité renforcée par l'octroi d'un refrain immersif entonné avec finesse et justesse par la maîtresse de cérémonie. Un final à l'image d'un éblouissant solo au synthé achève de nous convaincre de l'efficacité et du brio technique de nos gladiateurs. Enfin, le groupe n'a pas omis de nous adresser une fresque, qu'il nous réserve en outro de l'opus. Ainsi, on ne pourra éluder « Moonlit II: Fermi-Hart Recalculated » eu égard à son triple regard metal, rock et jazzy, aux prises de risques parfaitement assumées. De truculents harmoniques aux allures de montagnes russes se succèdent alors au fil des 12 minutes d'un spectacle à la fois épique et empli de ces petites nuances atmosphériques susceptibles de nous retenir plus que de raison.

On ressort de l'écoute de la menue galette avec le doux sentiment d'avoir parcouru une œuvre riche en arrangements, techniquement flamboyante et à la mélodicité raffinée, mais à la structure éminemment complexe, qui ne se laisse apprivoiser qu'aux fins de plusieurs passages circonstanciés. En outre, on ne saurait éluder ni la luxuriance de ses compositions, ni la solidité de son architecture instrumentale, ni les effets de contrastes atmosphériques et rythmiques parsemant la rondelle de bout en bout. On aurait toutefois souhaité davantage de mise en relief des lignes de chant et moins de sonorités parasites pour nous rallier plus largement à sa cause. Mais pour un premier essai, nos mousquetaires s'en sortent avec quelques honneurs. Dans l'attente fébrile d'un album full length...

2 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 01 Fevrier 2018:

 

C'est pas mal du tout, il y a des bonnes idées. Et pour moi qui ai du mal avec le chant féminin en metal, j'ai été très agréablement surpris : Il apporte beaucoup ici. La seule réserve sérieuse est sur les claviers trop clinquants a certains moments.

Je trouve que certains riffs ont des accords a la Voivod, aussi

je vais réécouter ça de près...

ericb4 - 01 Fevrier 2018:

En effet, c'est un groupe prometteur témoignant d'un réel potentiel technique et de fines nuances mélodiques. J'ai également apprécié le chant féminin, très fluide et sensible, qui, hélas, m'est apparu souvent écrasé par le poids de l'instrumentation, parfois simplement étouffé par les lignes de basse. Un mixage plus ajusté lui aurait certainement assuré sa mise en valeur. Mais le combo portugais s'en sort plutôt bien et a encore le temps d'affûter ses armes...

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