Liste des groupes Hardcore Beyond The Styx Leviathanima

Les démons du hardcore Beyond The Styx sont de retour après trois ans d'absence pour nous offrir une nouvelle cure de brutalité et de puissance. Force est d'avouer que si à la rigueur, sur le petit EP « Sloughing Off the Shades » (2012), ils étaient susceptibles de se noyer dans la masse et de paraître en somme un parmi tant d'autres, aujourd'hui, leur réflexion a suffisamment mûri et le quatuor Français est enfin prêt à nous livrer le premier album qu'on était tous en droit d'attendre.

D'ailleurs, d'un point de vue technique, ce « Leviathanima » atteint des sommets. La majeure partie du temps, les ambiances et le rythme des morceaux sont torturés mais il arrive parfois d'en retirer des mélodies ou des riffs se rapprochant d'une sorte de djent. Aucun doute, ici, on nage en plein dans le professionnel avec une nouvelle production lourde, mélodique mais qui dans tous les cas, assure et tient le coup face à d'autres artistes issus de la scène. Le groupe a donc cherché à rendre sa musique d'autant plus unique que ne l'a été le six-titres précédent et pour ça, il s'est une fois de plus rendu au Dôme Studio en la compagnie du producteur de renom Jamie King (qui est sûrement le plus à même de collaborer avec le combo) connu pour avoir participé à certains succès de Between The Buried And Me ou avec Killwhitneydead par exemple. Première nouveauté, on se surprend à découvrir des éléments épiques et grandiloquents sur l'introduction faite par « Quo Fala Ferunt » qui au premier abord, semble très différent des autres compos du groupe. Car oui, au milieu de tout cet afflux de brutalité, on retrouve une certaine forme de mélancolie et même de grands moments d'intensité, ce qui est aussi le cas concernant l'interlude « Respice Finem » qui permet à cet opus de respirer et d'éviter de tomber dans le répétitif.

Malgré cela, Beyond The Styx ne déroutera pas ses fans puisqu'ils reprennent encore et toujours la voie ou la recette d'un hardcore chaotique, sans concessions et taillé pour le live. Le chant guttural étant déjà très maîtrisé, les gars ont voulu nous surprendre sur l'instrumentation par les lignes mélodiques de la pièce offrant parfois ce côté djent et donc progressif. C'est peut-être pour cette raison que la mélancolie a plus de facilité à s'intégrer dans le contexte de cet album que sur les travaux antérieurs. Des chœurs hardcore continuent de résonner sur « VenOMEN(On!) », « Eichidna'h » aussi, évidemment, avec sa production en béton armée et ces mouvements de foules parfois détonants et et chose plus rare, certains riffs de « Lupas » s'avéreront particulièrement denses et étouffés. Bien sûr, au fur et à mesure, on aura vite fait le tour de leur univers bien que la face plus technique soit vraiment un point fort dans ce disque (« Kiss the Abyss » ou « 101 Demons ») tandis que le growl tient largement sur la longueur et ne faiblit jamais. Les amateurs du nouveau Beyond The Styx pourront également prendre leur pied sur l'outro très inspirée et intense « Insurr@ction » ou sur certains passages plus mélodiques de « Ody55eu5 ».

Que dire, Beyond The Styx s'est amélioré sur tous les points et a su marquer son public au fer rouge avec un premier album réussi et à la hauteur de nos espérances.