Après pas moins de onze albums et quatorze ans de bons et loyaux services consacrés à la cause
Hard FM, nous ayant habitués depuis à un sans-fautes, le groupe suédois
Last Autumn's Dream nous revient en 2015 avec "
Level Eleven". Opus que je qualifierais de prime abord d'assez moyen, avec des compositions moins inspirées et des textes plus faciles que par le passé, côtoyant quelques pépites d'excellente facture. Effectivement, là où les remarquables "Yes" et "
Ten Tangerine Tales", parus respectivement en 2010 et
2012, nous transportaient avec des mélodies bien enlevées et des parties vocales dont Mikael Erlandsson a le secret, sans oublier des interventions de guitares aux solos classieux et de haute volée, "
Level Eleven" leur arrive difficilement à la cheville.
Est-ce dû au départ d'Andy Malecek, guitariste soliste (ex-
Fair Warning) et fondateur du groupe, remplacé par Peter Söderström, guitariste rythmique présent dans le groupe depuis 2010 et assurant maintenant, à lui seul, le rôle exigeant de soliste ? D'ailleurs, le bougre s'en sort très bien, mais il lui manque ce petit quelque chose dont seul Andy avait le secret. Heureusement, Mikael Erlandsson sauve l'honneur de par son chant éraillé et son savoir-faire. Son timbre de voix me rappelle par instants
Kelly Keeling (
Baton Rouge) ou bien même
Eric Martin (chanteur du groupe américain Mr Big), qui, comme toujours, s'accorde parfaitement au registre FM du groupe.
La production, quant à elle, se veut toujours aussi raffinée et léchée, dévoilant l'aspect Rock voir Pop du genre. Cela est sans doute dû aux références du producteur de l'album Ulf Wahlberg, connu pour avoir été le claviériste du groupe suédois (Pop, New Wave) Secret Service, mais aussi le boss des consoles des studios XTC de Stockholm (connus pour avoir vu passer dans ses couloirs des groupes de
Hard Rock tel que
Talisman).
Par ailleurs, je ne m'attarderai pas trop sur l'artwork de l'album, loin d'être désagréable, mais s'avérant assez simple et sobre. J'irai néanmoins jusqu'à qualifier cette pochette comme étant la moins travaillée de l'ensemble des albums du groupe.
Parlons de l'album et de ses pistes. Et surtout celles, parmi les onze, qui auront le plus attiré mon attention. En font partie : "Stick Around" et "Follow Your
Heart" avec leurs refrains imparables, aux mélodies et touches
AOR si particulières du genre
Hard FM suédois. Ces deux-là s'avèrent être les rares titres à réunir l'exploit d'atteindre le haut du panier. Et ce, sans omettre "Star", nous rappelant, par instants, les meilleurs moments de groupes tels que
Bon Jovi,
Balance ou
Foreigner, au niveau des claviers, plutôt entraînants, et des refrains, très accrocheurs. On n'oubliera pas quelques beaux solos de guitare rappelant souvent le jeu de pointures telles que Tommy Denander (ex:
Steelhouse Lane, entre autres) ou Mike Johns (
Foreigner), avec la finesse et la classe qu'on leur connaît.
D'autres titres encore, assez réussis, sont disséminés sur cet opus. Ainsi, on ne ratera ni l'excellent "Go Go Go Get Ready", à l'habituel refrain et avec un air qui ne vous quitte plus, ni "I'll be There for You", s'avérant être une reprise du groupe de hard Rock suédois
Talisman, mais réinterprété à la sauce
Last Autumn's Dream.
Comme tout album de
Hard FM qui se respecte, nous avons droit à des ballades ! Celles-ci sont au nombre de deux. La première, "
Fight the World", est bien inspirée et l'adhésion est quasiment immédiate. Précisons que le chant, tout comme le style, ne sont pas sans rappeler les Beatles, voire
Cheap Trick dans sa période FM. La deuxième n'est autre que "Made of
Stone", avec une subtile introduction au piano suivie du chant tout en émotion, servi par la voix féline de Mikael Erlandsson, toujours aussi à l'aise dans cet exercice.
Quant aux titres restants, ils s'inscrivent dans un style convenu, pour ne pas dire commercial, pouvant rebuter les puristes du genre
Hard Rock, habitués aux jeux de guitares acérés. Par contre, les amateurs de Rock mélodique et
AOR se retrouveront sans difficultés dans des titres de la trempe de "
Delirious" et "Losing You", aux mélodies agréables et aux chœurs bienvenus, se rapprochant de formations telles que
Bad Habit,
Alien ou Toto .
Au final,
Last Autumn's Dream nous propose une galette soufflant le chaud et le froid dont certains titres plairont aux fans de belles guitares et de
Hard Rock FM. Quant aux autres, si le côté
AOR et commercial ne vous rebutent pas trop, cet album est pour vous. Pour ma part, je resterai avec un sentiment partagé à l'issue de l'écoute de ce "
Level Eleven", que je qualifierais comme étant l'album le moins convaincant de la discographie d'un groupe jusqu'alors irréprochable. Espérons qu'ils feront mieux la prochaine fois.
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