Quand on jette un premier coup d’œil sur «
Let Us Win This War », premier album de Goddess of
Desire, toute personne normalement constituée se dit, mais qu’est-ce que c’est que ces mecs ? Des costumes kitsch à souhait avec une apparence notamment pour Count
August à mi chemin entre le barbare des steppes et la diva, deux succubes lascives et légèrement vêtues justifiant le nom du groupe, une présentation à la warhammer battle, tant d’indices qui peuvent tout autant mener à un groupe ridicule, qu’à un groupe parodique ou tout simplement à un groupe haut en couleur. Un bon coup de poker en somme ! En tout cas, n’achetez pas l’album pour espérer découvrir dans le livret moult poses de succubes, il n’y en a même pas une, ce qui m’a évidemment fortement déçu.
Passée l’observation visuelle, l’écoute de «
Let Us Win This War » nous emmène dans un univers musical très hétéroclite dans la forme même s’il garde deux fils conducteurs, l’esprit épique et un côté épuré direct des groupes ne possédant qu’un guitariste. A travers l’album, on est en effet transporté sans concession du limite doom death au
Power (heavy épique) en passant par le death old school et le thrash black à la
Venom ce qui, si cela peut nuire à l’homogénéité de l’album, a le mérite de varier les plaisirs et de proposer à boire et à manger pour tout le monde.
La première facette de «
Let Us Win This War » qui reste majoritaire est sans conteste le côté power couillu à son apogée dans l’efficace «
Metal to the Metals » et «
Mistress of
Inferno ».
Pas de chant clair ici, uniquement une voix rocailleuse rappelant
Venom et même brièvement
Grave Digger sur le chant « We believe in
Metal » dans «
Glory in
Metal » qui entonne ses odes au metal, à
Satan et à la bataille. Rythmiquement, on reste dans une vitesse typique heavy au fond des temps avec quelques accélérations qui suffit amplement à faire monter la sauce. C’est cette facette qui fait le cœur de l’album et offre à mon avis les moments les plus efficaces
La deuxième facette de l’album est le côté death, old school dans «
War of the
Crusade » avec des riffs et une voix caractéristiques et plus doom dans l’instrumentale « Goddess of
Desire » et «
Doomsday Warrior » qui clôture l’album par une sorte de litanies lancinantes. Ces deux dernières chansons apportent des pauses mélodiques plus sombres et envoûtantes qui ne déroge pas avec l’esprit épique de l’ensemble mais qui ne ravira pas les fans du côté allant de Goddess.
La troisième facette de l’album est le côté plus thrash et agressif qu’on retrouve à la fin de l’album dans « Wall of Terror » et surtout «
Satan’s Ugliest » (dont je recommande la lecture du texte 100% poétique dont je vous livre un extrait : The Sodomy is our
Sacrament, Love Priests but for their excrement.) qui réveillera ceux qui se sont endormi dans les passages plus lancinants.
Outre de bonnes accélérations, ces passages permettent aussi aux chanteurs de se laisser aller à des chants plus black death qui sont les bienvenues.
Au final Goddess of
Desire pourrait se définir comme le rejeton d’une union impie entre
Venom dans la forme,
Manowar dans l’esprit avec une personnalité difficile à définir mais en tout cas assez unique en son genre. A réserver aux fans de groupes sortant des sentiers battus et évidemment des deux groupes de références susnommés.
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