Nouveau venu dans la scène
Doom,
Sol nous gratifie d’un longue durée pour s’imposer à la face de notre misérable planète, donner à nos oreilles leur dose de destruction et abattre tout once d’espoir à notre esprit déjà fébrile. Et chez qui sont-ils signés ? Ni plus ni moins chez Van record, déjà dénicheur de
Verdunkeln et The
Ruins of Beverast, deux excellents groupes qui ne demandent qu’à être apprécier à leur juste valeur.
Une bien étrange pochette, dans un esprit assez médiévale et à la limite du kitch. La mort semant la terreur et le trépas. C’est ni plus ni moins ce que
Sol semble vouloir retranscrire avec cet album. La présentation est soigné, on a le droit à un digipack fort sympathique (j’ai toujours un faible pour les digipack), avec un livret contenant les paroles. Là encore une étrangeté, les lyrics sont disponibles, mais écrit à l’aide de runes, c’est-à-dire que les lettres de l’alphabet sont remplacées chacune par un rune, et ce de manière plus ou moins lisibles. Résultat, la lecture des lyrics tient plus du déchiffrage. Une approche néanmoins globalement atypique qui fait sentir l’originalité du groupe, et laisse donc suspecter le meilleur au niveau de la musique.
La qualité sonore est largement au rendez-vous, je n’ai noté aucune faiblesse particulière. Les instruments sont ultra lourd, comme tout groupe de
Doom qui se respecte. La basse joue un rôle plutôt important, et est donc parfaitement audible en certains endroits, moins en d’autres sans que cela soit un défaut. Niveau guitare on a un mélange de gros riff se confondant avec la basse et des mélodies mélancoliques à souhait. Les parties de batterie sont assez classique mais bien faites, avec quelques originalités de ci de là comme le début du troisième morceau, dans un style militaire. L’ensemble possède une sonorité vraiment particulière, j’ai presque envie de dire médiévale dans le sens où ça évoque plus un monde médiéval plutôt qu’industriel, mais il n’y a cependant rien à voir avec la musique médiévale en elle-même. La voix, quant à elle, est là encore vraiment bonne, une grosse voix assez rauque suffisamment original pour se démarquer, sans être inappropriée au style. On notera que des instruments acoustiques, accordéon et je ne sais quels autres instruments folkloriques, ont été utilisés tout le long de l’album. Notamment sur le dernier morceau, entièrement acoustique franchement réussi.
Sol nous propose sept morceaux pour 57 minutes.
Pas de temps mort, pas de rupture, on reste accroché du début à la fin, complètement absorbé par cet abysse qui semble s’être ouvert à nous.
Sol ne joue pas sur la corde de la tristesse, même si on peut en ressentir par certain côté, mais ce qui se dégage est surtout une immense impression de destruction, d’anéantissement. Et le malaise également, du à la lenteur avec laquelle ce pillage mental est effectué. Le dernier morceau est la preuve qu’il n’est nul besoin d’instrument électrique pour rendre l’intensité de l’apocalypse, ou plutôt de l’instant qui suit ce chaos infernal, le moment où tout retombe pour laisser apparaître la plus horrible des réalités.
Pas d’ultra violence, uniquement des sentiments exprimés avec justesse et surtout avec beaucoup d’intensité. Ce dernier morceau est une pure perle à mes yeux, le point d’orgue de l’album, la Fin, ni plus ni moins.
Ce
Let There Be A Massacre montre ici sans difficulté aucune que
Sol détient un fort potentiel pour vous miner l’esprit. Un excellent album qui pour moi rivalise sans problème avec les autres grands noms de la scène. Il ne reste plus qu’un seule chose à espérer pour ce groupe : que leur venin se répande.
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