Peu de temps après la fin de
Dying Tears, la chanteuse Jenni Signorino, la claviériste Julie Henau, le guitariste Stef Montiel et le batteur Emmanuel Solive décident de reprendre la route ensemble. Désormais sous le nom d'
Interria, hors de question d'évoluer dans le même registre que
Dying Tears. Place ici à quelque chose de plus moderne, de plus direct. Une musique jonglant entre
Metal et Rock, de nombreuses touches électro habilement transplanté ici ou là et toujours la voix de Jenni Signorino pour dicter le tout.
Très rapidement, Emmanuel quitte le navire, laissant soin à l’ex-membre de
The Old Dead Tree Franck Metayer de le remplacer. Fabien Calmon clôturera le line-up en se plaçant derrière la basse. Par la suite, le maxi «
Interria » et les affiches de plusieurs festivals réputés (comme le Raismesfest ou le
Metal Female
Voices Festival) commenceront à faire parler de ce groupe, bien loin de
Dying Tears. Sorti en 2009, « Les Corps Impatient » est donc le premier album du groupe francillien, enregistré au Loko Studio, qui a notamment vu passer dans ses locaux
Mypollux ou
Sidilarsen.
Point fort ou faible selon les goûts, « Les Corps Impatient » est un disque extrêmement facile d’accès. Les titres sont d’une durée standard, tournant toujours autour des quatre minutes, les compos ne sont pas des déluges de techniques, misant tout sur une efficacité certaine et sur des refrains bien catchy et entêtants. La production est, elle, très bien réalisé et propre, même si le son semble parfois trop clean.
Le principal problème pour décrire un album tel que celui-là, c’est la moyenne variation musicale qui s’en dégage. Globalement, chaque piste se ressemble, toujours des couplets sous une musique électro et des refrains plus massifs, flirtant parfois avec quelques relents industriels (« Nemorkia ») ou simplement vers un Rock très bien construit (« [m]road »). Il n’y a pas grand-chose à dire sur les musiciens, ceux-ci maîtrisent plutôt bien leurs instruments, jamais en surdose, même si on aurait bien aimé un peu plus de punch parfois (« Mindustrial » et son rythme indus aurait mérité un peu plus d’énergie).
Du côté de la voix, Jenni s’en sort très honorablement. La chanteuse possède une voix puissante autant que mélodieuse, capable de varier les intonations efficacement. Efficace, mais pas toujours juste, cependant. Le sentiment d’avoir une surdose de chant pop trop surfait avec de désagréables relents très (trop ?) catchy (« Nemorkia »), un peu comme la base des refrains clairs que l’on retrouve dans le Metalcore, par exemple (« Evasion », « Voodoo »). Et c’est désagréable, car Jenni possède véritablement une voix envoûtante quand celle-ci la laisse simplement aller au gré des compositions (« I-
Code », «
Vice Caché » sur certains passages, « Nouvelle Ere », « Les Corps Impatient »).
Du côté de l’électro, ne vous attendez pas à de l’indus qui tâche. L’électro n’est pas extrêmement présente, souvent mise en arrière, servant régulièrement pour les intro des titres voire comme accompagnement sur les couplets, on retrouve vite avec un amas de son beaucoup trop commun et finalement vite lassant (« L’Instant », « Evasion », « Mindustrial »…). Textuellement, le groupe s’en sort plutôt bien, les textes en français se comprennent assez facilement et sont relativement bien écrits et agréables à l’oreille.
Alors c’était donc ça la « tuerie »
Interria ? Ce que d’autre webzine semblait prendre pour la nouvelle révélation française, pour un son extrêmement novateur et original avec une musique qui ne ressemble en rien à ce que l’on trouve dans le monde du Rock/
Metal ? Je n’invente rien, c’est bel et bien ce que j’ai trouvé en cherchant diverses petites informations sur le groupe.
Interria n’est pas un groupe ridicule, loin de là ! Les musiciens ont un très bon bagage et une bonne maîtrise, tout comme Jenni qui a vraiment une belle voix. Mais la désagréable impression de toujours écouter la même chose en lassera plus d’un. Peu de diversité, peu d’innovation… « Les Corps Impatient » est un album sympathique, mais c’est tout. Une écoute, puis le placard. C’est malheureux à dire, surtout après les tonnes et les tonnes d’avalanches de compliments inondant le groupe de toutes parts.
Merci à vous deux, sinon :)
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