Legends & Lores

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17/20
Nom du groupe Chamelion
Nom de l'album Legends & Lores
Type Album
Date de parution 08 Décembre 2023
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Conquest
 02:11
2.
 Hero's Tale
 05:14
3.
 The Shadowleader
 05:23
4.
 Faith and Steel
 06:15
5.
 The Quest
 06:01
6.
 The Demonic Creature of the Night
 05:10
7.
 The Hammer of the Gods' Might
 06:19
8.
 The Keeper of the Heart
 03:52
9.
 The Valley of the Kings
 03:50
10.
 Glorious Dawn
 10:02

Durée totale : 54:17

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Chamelion


Chronique @ ericb4

13 Janvier 2024

Premier essai et première incursion en terre d'abondance...

S'il est des formations désireuses de laisser le temps nécessaire à la pleine maturité de leurs compositions avant de se lancer dans l'arène, ce quintet finlandais créé par le claviériste/programmeur et choriste Marco Schnek (Afterworld, Poisonblack, ex-Kalmah, ex-Stargazery...) serait assurément du nombre. Voilà plus de deux décennies déjà que les premières démos du maître d'œuvre furent accouchées, et ce, avec le concours de différentes équipes. Mais l'ambition de maître des lieux ne s'arrêtera pas là, tant s'en faut, ce dernier caressant dès lors l'espoir de réaliser un concept album. Aussi, faudra-t-il patienter jusqu'en décembre 2023 pour que nous soit enfin octroyé son premier album full length, « Legends & Lores », signé chez le puissant label italien Rockshots Records. Communément centrées sur l'univers du fantasy, les 10 pistes de ce premier élan seraient-elles à même de porter le combo nord-européen parmi les sérieux espoirs du power symphonique à chant masculin ? Généreuse de ses 54 minutes, cette galette constituerait-elle une arme suffisamment efficace pour permettre au collectif nord-européen de se jouer de l'âpre concurrence dont ce registre metal continue de faire l'objet ?

Dans ce dessein, Marco Schnek a requis et savamment harmonisé les talents de musiciens aguerris et amis, dont : Jukka Jokikokko (Zenith Reunion, ex-Burning Point, ex-Stargazery) à la basse, Janne Kusmin (Wrathage, Kalmah, Fenyx Rising, ex-Catamenia) derrière les fûts, et Jary Satta à la guitare. Sans oublier les chatoyantes et puissantes inflexions de Tomi Viiltola (Ultimatium, ex-Perpetual Rage, ex-Dreamtale). De cette étroite collaboration émane un propos power mélodico-symphonique à la fois volontiers pulsionnel, éminemment solaire, parfois épique, un brin romanesque, témoignant à la fois de lignes mélodiques aussi poignantes qu'exigeantes dans leur process d'élaboration et d'une technicité instrumentale et vocale éprouvée ; une œuvre charismatique et dantesque où les fans de Stratovarius, Sonata Arctica, Kamelot, Timo Tolkky's Avalon, Symphony X, Rhapsody Of Fire ou encore de Nightwish pourraient bien y trouver-là matière à se délecter.

Pour une optimale mise en condition, le collectif finlandais a particulièrement soigné sa production d'ensemble : produit par son père fondateur, l'opus jouit parallèlement d'un fin mixage, signé Jussi Kulomaa, claviériste (feu-Masterstroke, guest chez Crimson Day et Dreamtale notamment) et producteur (ARG, Black Royal, Ruinside...) de son état, et d'un mastering rutilant, relevant de la patte experte de Joni Borodavkin, claviériste de Ludicrous et producteur de Deimhal et de Clown Parade, entre autres. Co-enregistré par Mika Pohjola, claviériste de Myon et producteur chevronné (Catamenia, Magga, Zero Nine...), et par Jari Tuomainen, guitariste de Devilry et producteur prolifique (Deathchain, Baptism, Winterwolf), le méfait n'accuse par l'once d'une sonorité résiduelle. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique et au trait affiné relève du fusain du graphiste argentin Nicolas Oliveros (Remains Of Destruction, Evil Never Lose, Deadshot...). Mais montons plutôt à bord du navire pour une croisière en eaux profondes, que l'on espère ponctuée de terres d'abondance...


Le combo interpelle, tout d'abord, par cette rare faculté à concocter ces séries d'accords patiemment élaborées et qui longtemps resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ce qu'attestent, en premier lieu, ses passages les plus magmatiques, les plus nombreux de ce set de compositions. Ainsi, passé « The Conquest », brève mais seyante entame symphonico-cinématique aux arrangements ''nightwishiens'' et surmontée d'une frissonnante muraille de chœurs, le ''stratovarien'' up tempo « Hero's Tale » n'aura de cesse de nous asséner de féroces coups de boutoir doublés d'un martelant tapping ; pourvu d'un refrain catchy mis en exergue par les fluides et corpulentes impulsions du vocaliste patenté, alors escorté par son imposante garde rapprochée, et d'un éblouissant solo de guitare, le ''tubesque'' poussera irrémédiablement à y revenir sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette mouvance, difficile également d'occulter le tempétueux et rayonnant « The Demonic Creature of the Night », tant pour son énergie aisément communicative et ses sémillants harmoniques que pour un solo de guitare des plus diaboliques. Dans une dynamique plus ''rhapsodienne'', « The Shadowleader » comme « The Hammer of the Gods' Might », pour leur part, se posent tels d'échevelants efforts aux fringants gimmicks guitaristiques, déversant tous deux d'entêtants couplets tout en suivant une sente mélodique des plus enveloppantes, où se greffent les pénétrantes oscillations d'un interprète bien habité. Bref, deux hits en puissance à mettre à l'actif de l'inspiré concepteur.

Quand la cadence se fait moins vive, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous retenir sans avoir à forcer le trait. Ce que prouve « Faith and Steel », étourdissant mid tempo aux arrangements orchestraux, à rapprocher d'un Nightwish estampé « Century Child ». Pourvu non seulement d'un léger et grisant tapping et d'un fringant solo de guitare, mais aussi d'un fondant refrain mis en habits de lumière par les serpes oratoires d'un vocaliste au faîte de son art, le félin manifeste ne saurait être éludé.

Lorsque les lumières se font plus tamisées, nos compères se muent alors de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustre, d'une part, « The Quest », low tempo syncopé, un brin altier et aux airs d'une power ballade que l'on entonnerait à tue-tête ; à mi-chemin entre Symphony X et Timo Tolkky's Avalon, le romanesque effort nous livre un refrain immersif à souhait mis en habits de soie par les caressantes patines du maître de cérémonie. Fortement chargé en émotion et pourvu d'un flamboyant solo de guitare, l'instant privilégié ne saurait laisser de marbre l'aficionado de moments intimistes. Dans cette veine, eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre, s'inscrit également « The Valley of the Kings » ; une pièce d'orfèvre qui pourrait bien faire quelques émules. On retiendra, enfin, « The Keeper of the Heart », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, au carrefour entre Sonata Arctica et Stratovarius ; aussi effeuille-t-on un savoureux moment d'apaisement aux airs d'un slow qui emballe, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et d'une infinie délicatesse.

Mais ce serait à l'aune de leur ample pièce power symphonico-progressive et cinématique que nos acolytes seraient au faîte de leur art. Ainsi, la fresque « Glorious Dawn » déverse ses quelque 10 minutes d'une traversée épique, recelant moult coups de théâtre percussifs et atmosphériques, et sauvegardant un sillon mélodique finement sculpté et des plus impactants. Relevé par les impulsions tout en profondeur du puissant vocaliste, là encore surmontées de chœurs en liesse, le seyant paysage de notes abreuvant la luxuriante offrande prend alors toutes ses lettres de noblesse. Et ce n'est pas le galvanisant solo de guitare décoché à mi-morceau qui démentira le sentiment d'être aux prises avec le masterpiece de l'opus. Bref, une pièce d'anthologie réalisée et mise en œuvre par nos inspirés concepteurs, apte à éveiller d'authentiques plaisirs. C'est donc avec les honneurs que se referme le dernier volet de ce premier chapitre.


Arrivé au terme d'un périple abondant en péripéties et des plus invitants, un doux sentiment de plénitude finit par étreindre votre humble serviteur. Aussi décèle-t-on une galette jouissant d'une ingénierie du son coulée dans le bronze et faisant montre d'une maestria esthétique et technique que pourraient envier bien des homologues du collectif nord-européen. Ayant parallèlement veillé à varier son propos sur les plans atmosphérique et rythmique ainsi que ses exercices de style, le combo nous livre un message musical poussant assurément à une remise du couvert dès les 54 palpitantes minutes de ce ruban auditif évanouies.

D'aucuns, pour se sustenter, auraient peut-être espéré un zeste d'originalité supplémentaire accolé à un set de partitions qui, en l'état, ne manque ni d'allant ni de panache. Il conviendrait encore que la troupe s'affranchisse de l'empreinte de ses maîtres inspirateurs pour voir son message musical gagner en épaisseur artistique. Etat de fait qui ne saurait cependant empêcher le quintet finlandais de se hisser parmi les sérieux espoirs du power symphonique à chant masculin. Premier essai et première incursion en terre d'abondance...

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