Learn to Walk

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12/20
Nom du groupe Hessa
Nom de l'album Learn to Walk
Type EP
Date de parution 15 Juin 2015
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Don't Leave Me 04:22
2. On My Own 03:17
3. Set Me Free 03:23
4. Help Me 03:39
5. All in My Head 03:42
Total playing time 18:23

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Hessa


Chronique @ ericb4

30 Juillet 2015

Quelques lignes mélodiques dissolues au profit d'inaltérables vélocités, et l'écueil de la déroute n'est plus très loin.

Hessa est un groupe de hard rock néerlandais ayant déjà foulé la scène metal dès 2010, avant de nous proposer ce premier EP auto-produit. Dotée de cinq titres enfilés sur un collier auditif de dix-huit minutes, la frêle rondelle se révèle être une bombe d'énergie communicative. Production techniquement bien élaborée, relativement harmonieuse et judicieusement réalisée dans ses textes, cette souriante galette jouit d'une qualité d'enregistrement honorable. C'est dire que la logistique n'a nullement failli dans ce projet, étant l'oeuvre du producteur espagnol Cani M. Ceaser, au Michels studio à Brielle, lui-même ayant assuré le mastering.

Le quartet, animé par les tribulations de Ian, à la programmation, Rob, à la guitare, Alivio, à la basse et à Jeanette, au chant, délivre son message musical avec une détermination affichée qui a pour corollaire de vivifiantes gammes et une respectable densité du corps instrumental. Il en émane des compositions assez bien ficelées, aux accords plutôt ajustés, aux lignes mélodiques non sans intérêt pour certaines d'entre elles. Pour mieux situer l'environnement stylistique du groupe, on est à la croisée des chemins entre les mordantes oscillations vocales de Bif Naked, les fouettantes impulsions incantatoires d'Ela, une section rythmique proche d'Asylum Pyre et une atmosphère générale non sans rappeler Satyrian. Rares sont les moments d'accalmie, comme l'a précisément voulu le valeureux combo batave. Ainsi, on profitera de revigorantes séries de notes au fil d'un propos que nous allons tout de go infiltrer.

L'exercice n'est pas sans mérites lorsque le profusion de tonitruantes suites de notes se couple à un chemin harmonique apte à les recevoir comme il se doit. Ce qui est le cas sur l'entame de l'opus. Ainsi, de gros riffs nous assaillent parallèlement à une fuligineuse lead guitare sur le frondeur « Don't Leave Me ». D'étranges sinuosités sculptent les couplets, mises en relief par les rageuses inflexions de la sirène, celle-ci nous menant à d'entêtants refrains. Difficile de ne pas remarquer les frasques bien inspirées de Rob dans ses œuvres. Ambiance endiablée, profusion de fulminants arpèges et ondulations aériennes sont donc au programme de cette piste explosive, à la façon de Bif Naked. De même pour l'outro. Ainsi, de brumeuses nappes synthétiques nous accueillent sur « All in My Head », morceau rythmiquement sanguin, aux riffs crochus, dans le sillage d'Asylum Pyre. Et ce, y compris sur le plan vocal, à l'empreinte douce-amère un poil graveleuse. Un habile solo de guitare ne tarde pas à émerger avant un break vocalisé, rapidement agrippé par une reprise survitaminée sur le refrain. Plutôt incitatif au headbanging, ce bouillonnant instant à l'agitation frénétique recèle un tracé mélodique bien pyrogravé, sans mièvrerie pour autant. Enfin, une belle gradation de gamme s'inscrit sur « Help Me », morceau à la rythmique enjouée, voire percutante, aux riffs acérés, nous menant sur une basse évoluant sur des charbons ardents. Et ce, pour suivre les oscillations de la belle dans ses frasques oratoires, dans le sillage d'Ela. Un break nous permet de récupérer une reprise sur le refrain non sans intérêt. Inlassable, la lead guitare ne quitte pas d'un pouce un ensemble éminemment incandescent. Et la mayonnaise finit par prendre.

Lorsque la patine mélodique s'écaille, les virulentes pérégrinations offrent moins de faste, la captation auditive s'affadit, et une certaine lassitude peut s'en ressentir. Une cinglante lead guitare attire notre attention sur « Set Me Free », titre aux riffs épais et à la rythmique plombante. Bien calée sur les médiums, la déesse déverse ses pics acerbes tout le long, sans pour autant relever la sauce d'un plat fade en saveurs mélodiques. Violent, diluvien même, ce morceau aurait gagné à ne pas rester calé sur une empreinte harmonique aussi approximative. Une clôture abrupte vient parachever de nous convaincre de quitter la piste sans tarder. Pas plus heureux, un mid tempo à peine masqué, à l'aune de « On My Own », nous invite à suivre de puissantes impulsions vocales, non sans rappeler Gwyllion, sur des couplets et refrains nuancés. Furieusement, un solo de guitare ne veut plus rester dans l'ombre de la belle, Rob faisant montre d'un adroit picking, explorant tout le manche de sa ragoûtante six-cordes. Toutefois, et c'est là que le bât blesse, le cheminement harmonique reste trop lacunaire dans son principe d'émission pour nous retenir bien longtemps.

On ressort de l'écoute de cette menue production avec l'envie de goûter à nouveau aux premiers titres sus-cités, ne serait-ce que pour profiter de cette fringante rythmique autant que de la magmatique ambiance qui s'en dégage. Pour les autres pistes, par contre, on n'insistera pas plus d'une écoute ou deux, pour jouir de la fugacité d'un moment où le tympan se fera quelque peu chahuter, hélas, en l'absence d'armes de séduction efficaces pour nous retenir davantage. Sinon, rien d'original n'attend l'auditeur dans le fondement artistique du propos, ni d'apport supplémentaire en termes de style et de technique par rapport aux modèles identificatoires. Quant aux finitions, tout comme les enchaînements, ils devront faire l'objet d'une reconsidération attentive pour être convaincants d'efficacité.

Pour le moment, malgré quelques arrangements satisfaisants et une production globale affutée, les détails qui feraient la différence avec les homologues stylistiques et générationnels manquent encore à l'appel. On comprend qu'il en faudra davantage pour que le potentiel du combo soit valorisé. Laissons-lui encore le temps d'affiner ses gammes et ses arpèges pour nous concocter un album à la mesure des attentes d'un auditorat de plus en plus exigeant en la matière...

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