Liste des groupes Metal Moderne League Of Distortion League of Distortion

League of Distortion est un nouveau groupe issu de la collaboration entre Anna Brunner (Exit Eden) et Jim Müller (Kissin' Dynamite). Étant axé sur le modèle de la modernité, ce frais combo apporte un mélange unique en ayant pour formule la combinaison de sons emblématiques pour créer un paysage sonore puissant, typique, avec tous les clichés et stéréotypes du genre. De ce fait, tout au long de cet opus, nous retrouverons les mêmes sons électroniques et mécaniques familiers du genre, avec les griffes de riffs si souvent entendues, notamment par les chants déformés.

Ainsi, cet album pourrait être plutôt qualifié de « mise à jour » du genre vu que le fameux paysage sonore agressif provient à la fois du chant et du côté instrumental très percutant. C'est donc à la fois la force de l'album ainsi que son plus gros écueil, car c'est un peu éprouvant pour les oreilles puisque la musique semble prévisible bien que, individuellement, les chansons vont de décentes à excellentes. Le plus gros souci, c'est que prises dans leur ensemble, elles perdent un peu de leur éclat du fait que la majeure partie des morceaux semble suivre une certaine formule qui s'appuie fortement sur la voix puissante d'Anna Brunner et les guitares déformées de Jim Müller.

Bref, avec ce premier album, les deux musiciens posent la pierre angulaire de leur nouveau bébé, et la formule principale de ce nouveau combo est de traiter la réalité cruelle et capricieuse, avec des sujets simples, provocateurs, et très personnels, accompagnée d'une musique extrêmement puissante. Ainsi, dès l'ouverture, "Wolf or Lamb" déballe la marchandise, étant composée de de rythmes entraînants, percutants, teintés de mélodies accrocheuses donnant le ton à tout l'album.
Assurément, Anna Brunner arrive à convaincre avec sa voix forte et rugueuse, donnant beaucoup de puissance aux chansons, accentuant, de facto, la lourdeur de la guitare a l'instar de "My Revenge", où un coup de fouet supplémentaire se fait ressentir grâce aux puissants riffs, couplée à une excellente dynamique vocale et quelques éléments électroniques afin de compléter un son presque Metalcore.

En revanche, l'hymne en herbe "L.O.D" et le rocker "Solitary Confinement" tombent à plat et n'ajoutent rien de nouveau au paysage sonore, à l'exception des voix criées répétées et des riffs de guitare volumineux obligatoires. C’est à ce moment que le fameux côté prévisible évoqué dans l’introduction se fait ressentir. Dans l’absolu, c’est en partie regrettable car "L.O.D" tuerait dans un cadre live, étant une chanson hyper énergétique, tandis que "Solitary Confinement" a, pour sa part, de très bonnes paroles, mais cependant, cet accent sur la distorsion lui enlève de sa superbe.

Malgré cela, ce disque contient quelques pépites au niveau des émotions procurées, notamment grâce au titre "I'm a Bitch", dans lequel Anna cite l'hypocrisie qui règne encore dans le monde en matière de liberté sexuelle. Il s'agit là d'une chanson forte avec des ajouts orientaux sensuels et une luxure féminine sincère ; tout comme "It Hurts so Good", qui lui, se nourrit de couplets sombres chargés d'effets, jouant avec la douleur, et dont la double ligne vocale soutenue par le chanteur Christoph Wieczorek est tout simplement sublime. Dans cette catégorie, "Sin" y trouve également sa place, vu que cette plage évoque (une fois de plus) la violence sexuelle dans l'Église catholique. Il s’agit-là d’une chanson assez dure, emballant une colère intense où le riff rugissant prend la barre avec des parties Doom et des effets sonores. Cela permet à cette chanson de se construire progressivement vers une fin ardente et imposante.

Enfin, "Do You Really Think I fuckin' Care" mélange tous les ingrédients du disque avec des rythmes piétinants, des crochets intenses et des mélodies de guitare qui explosent dans le refrain. Afin d'établir constamment des livraisons vocales variées, Anna joue énormément sur la ligne de tension, et cela se fait encore plus ressentir sur "The Bitter End", vu qu'elle intègre en supplément une note apaisante avec un rugissement obsédant dans le couplet. De plus, les grosses caisses font tourner la chanson avant qu'une acoustique ne casse la racine et la lance lentement dans une fin stimulante.

Conclusion, "League of Distortion" est un premier album confiant, et même si le combo ne révolutionne pas le Metal moderne, il parvient à créer son propre son de caractère aux influences diverses en y mettant un point d'exclamation ! Véritablement, nos acolytes jettent les bases solides d’un cocktail explosif représenté par des nuances subtiles couplées d'éléments pop, ce qui attire une variété d'émotions parfaitement mises en valeur par les riffs et les crochets intenses qui interagissent avec les grandes mélodies présentées.

Cependant, bien qu’ils montrent beaucoup de potentiel pour de grandes choses dans la scène Metal à l'avenir, ledit potentiel semble malgré tout un peu enfermé ! Primo, parce que le groupe passe beaucoup de temps à ressasser le même motif de chanson et la même conception sonore de manière légèrement différente, et secundo, parce que les avenues qu'ils explorent lorsqu'ils brisent le modèle ne mènent qu'à un « fourre-tout ». Fort heureusement, la voix puissante d’Anna Brunner éclipse en partie ces défauts, mais peut-être que pour le prochain opus cela ne sera plus suffisant pour sauver une chanson. Néanmoins, ce ne sont-là que leurs débuts et il reste suffisamment de temps à nos deux compères pour corriger tous ces petits soucis pour d'éventuelles futures sorties !