A.O., groupe insaisissable, pratiquant une certaine "originalité conformiste" (ou devrais-je dire un conformisme original), dont les débuts bien foireux m'attiraient beaucoup. Quelque part entre
Metal Extrême,
Pagan Black
Metal, bref quelque chose de fier et relativement intelligent.
Cependant, le groupe opère avec l'album présent (son troisième) un virage notable.
Exit la production bizarroïde et le studio à 30 €, les guitares grincheuses, la boîte à rythme douteuse, les claviers fantômatiques, la voix d'ogre pré-pubère : premier souci à mes yeux, la production est devenue claire, nette et impersonnelle. Second souci, la recette utilisée par A.O. semble être encore une fois la même : des riffs couillus, partagés entre mélodies et agressivité, et la voix d'Arrkhol qui vient hurler sa prose (en hongrois la plupart du temps) sur fond de BAR énervée, sans oublier quelques notes de claviers bien senties par-ci par-là.
Alors pourquoi je disais insaisissable ? Tout simplement parce que la prestation n'est pas uniforme, et le groupe joue entre plusieurs registres. L'album débute mollement, avec, justement, la même mayonnaise qui est balancée par le groupe, mais elle prend moins facilement. Je me suis un peu fait chier, on va dire. "Fekete Harfa" porte un coup fatal avec son riff pseudo-death à deux balles. "A Szenvedest A Karhozat Valtja" remonte le niveau, puis la reprise de
Burzum vient l'abaisser... Elle n'est pas nulle, mais on va dire assez passable, en raison de la production qui ne sied pas du tout à l'ambiance qui est censée émerger de cette chanson. De plus, il est fort peu judicieux de l'avoir placée ici.
Vient ensuite le plutot réussi "Õszi Esõ", qui est une illustration des changements de riffs et d'ambiances que le groupe est capable d'opérer dans un même morceau. L'abum se poursuit avec ses hauts et ses bas, sans avoir globablement retenu mon attention... Le seul titre qui m'ait vraiment marqué est l'avant dernier, "A Vararnyeka", qui, comme par hasard, figurait déjà sur "Kinzo Harag", l'album précédent. Dommage.
En somme, cet album est peut-être idéal pour découvrir le groupe : il est facile d'accès et parfois un peu léger (même trop en comparaison avec les oeuvres passées), et permet ainsi de déceler l'identité du groupe qui s'avère souvent trés intéressante. Cependant, il ne faut certainement pas en rester là, et écouter les précédents opus.
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