Laulu Kuolemasta

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Forgjord
Nom de l'album Laulu Kuolemasta
Type Album
Date de parution 03 Avril 2020
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Laulu Murtuvan Niskan
 07:15
2.
 Ihtiriekko
 05:48
3.
 Surman Virta
 05:05
4.
 Kostonhetki
 03:58
5.
 Kylmyys
 06:47
6.
 Polkuni Päässä
 00:51
7.
 Kaksi Kiveä
 02:47
8.
 Ruotta
 04:28
9.
 Finlandia
 01:33
10.
 Velessurma
 06:56

Durée totale : 45:28

Acheter cet album

 $16.63  16,27 €  16,16 €  £22.12  buy  20,06 €  26,15 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Forgjord


Chronique @ Icare

31 Juillet 2020

A écouter très fort au casque par une nuit de pleine lune, perdu seul au fin fond d’une forêt finlandaise enneigée.

Pas plus tard que l’année dernière, je vous parlais de Fjörgjord. Il semblerait que les Finlandais souhaitent battre le fer tant qu’il est chaud, puisque à peine un an après la sortie de Ilmestykset, les voilà qui nous présentent leur cinquième album, Laulu Kuolemasta.
La donne n’a pas vraiment changé depuis l’opus précédent et beaucoup d’éléments de ma dernière chronique pourraient se retrouver dans celle-ci, les deux opus ayant pas mal de similarités, à commencer par celle-ci : une fois de plus, la musique du trio est vraiment atypique.
Sans même que l’on puisse concrètement expliquer en quoi, Förgjord se démarque de ses homologues, parvenant à créer une ambiance vraiment unique bien que mouvante et multiple, mais toujours propre au groupe et parfaitement identifiable ; à l’instar de sa pochette noire, glaciale et énigmatique aux contours indécis, Laulu Kuolemasta offre une musique la fois sauvage et touchante de mélodie et de sensibilité, semblant tantôt totalement spontanée, tantôt minutieusement composée et parfaitement soignée. Nous voilà en présence d’un assemblage sonore de 45 minutes qui, tout en sonnant finlandais, ne rentre pourtant pas vraiment dans les codes habituels du black national.

En premier lieu, on retrouve ces guitares saturées et froides ainsi que les vocaux criards et possédés de Prokrustes Thanatos qui contribuent largement à l’identité du groupe : Laulu Murtuvan Niskan nous accueille avec cette intro atmosphérique et paisible qui se mue en une lente montée mélancolique avant que le titre n’explose dès 1,33 minutes, propulsé par un bref hurlement et le roulement furieux de la double pédale, un riffing à la fois gelé et épique ainsi que ce chant haineux vomi par un gosier décomposé. Le long de ces 7,16 minutes, le rythme et les atmosphères oscillent tant et si bien qu’on se retrouve d'abord à fermer les yeux, porté par de belles mélodies oniriques, puis à taper du pied et secouer la tête l’instant d’après; néanmoins, le tout reste cohérent, cimenté par un souffle glacial et magique qui enveloppe l’ensemble.

Si le trio se cantonne la plupart du temps à un mid tempo assez simple, il parvient à nous accrocher sans faire dans la mélodie facile ou donner dans la répétition à outrance qui ne prend généralement qu’une fois sur deux.
Non, Förgfjord ne fait pas comme les autres, ne s’imposant pas le schéma classique couplet/refrain, mais jouant selon ses envies, les pistes ne suivant pas de trame logique ou de ligne directrice apparente, et semblant varier selon les humeurs de leurs compositeurs. De fait, les dix morceaux de cette galette jaillissent comme autant de glaviots expulsés de la gorge de Prokrustes Thanatos en des jets instinctifs et immédiatement gelés par le froid polaire de Finlande, cristallisation d’une inspiration subite et spontanée en dix perles de glace. Les titres se font selon les moments headbangants, crus et presque punk (ce poum tchak de batterie sur certains passages de Surman Virta ou Kylmyys), balançant des riffs aussi décharnés qu’irrésistibles, mélancoliques (Surman Virta, mid tempo à l’émotion palpable avec cette intro à la basse, la fin de Kylmyys, atmosphérique et poignante, avec ces claviers à la Goatmoon, le superbe passage central de Veljessurma à la beauté touchante et intimiste qui nous colle des frissons), violents et explosifs (Kostonhetki au riffing tranchant et conquérant) voire simplement inclassables (le passage central de Ihtiriekko fait penser à une sorte de version de musique de cirque macabre et black metalisée avec ce rythme haché et ce faux groove forcé qui colle un sentiment de malaise tenace), même si l’on constate que, d’une manière générale, la mélodie domine toujours. Le tout est magnifié par ce son si particulier, baveux et grésillant mais parfaitement audible, avec cette basse bien mise en avant, qui confère une aura à la fois sauvage et spirituelle et fait descendre la température de plusieurs dizaines de degrés.


Pour conclure, Laulu Kuolemasta est une fois de plus un très bon album, varié et imprévisible, difficilement classable dans un sous-genre de black en particulier mais particulièrement addictif, et qui ne libère sa magie glaciale qu’au bout de plusieurs écoutes, bref un album de Förgjord dans toute sa splendeur. A écouter très fort au casque par une nuit de pleine lune, perdu seul au fin fond d’une forêt finlandaise enneigée.


1 Commentaire

4 J'aime

Partager
Antonin_Martin - 04 Août 2020:

Il faudra vraiment que j'approfondisse dans mes écoutes avec ce groupe. J'ai beaucoup aimé Ilmestykset, il est d'ailleurs dans ma wantlist. Celui-ci d'après tes dires m'a l'air tout aussi bon et innovant dans le style, même si il y a pas mal de similitudes avec le précédent. Froid, glacial et hivernal, tout à fait ma came. 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire