Evidemment ne pas évoquer d'emblée les ressemblances qui lient les travaux de ce groupe slovène à ceux des Britanniques d'Iron Maiden serait un impardonnable oubli qu'un chroniqueur, certes modeste, mais aussi perfectionniste que votre humble serviteur ne se pardonnerait pas d'avoir commis. Une similitude manifeste encore mise en exergue d'ailleurs par les qualités d'un chanteur, Žanil Tataj, dont les prestations les plus aigus ont de nombreuses intonations communes avec celles de ce cher
Bruce Dickinson.
Il y a donc dans l'expression de ce groupe des accointances anglaises prégnantes. Néanmoins, pour être tout à fait honnête, il nous faudra dire aussi que le Heavy
Metal, substrat au sein duquel ces slaves puisent leur essence, bien que très reconnaissable, aura toutefois quelques caractéristiques plus propres. Citons, à ce titre, par exemple, l'aspect parfois très épais et très gras de certains des riffs de guitares composés ici. Signalons encore cette volonté flagrante d'user de cadences nettement plus mesurées, pour ne pas dire mid-tempo, dans lesquelles Black Diamond semble souvent se complaire. Disons aussi que Klemen Markelj et ses acolytes pratiquent plus volontiers, et plus habilement aussi, l'art si crucial du break. Pour terminer sur le thème de ces points qui distinguent chaque entité, parlons de cette folie inhérente à
Steve Harris et à ses comparses qui, ici, est moins exacerbée.
Bien entendu, eu égard à la jeunesse d'une formation encore à la recherche d'une certaine maturité artistique, quelques-uns des titres de ce plaidoyer seront nettement moins prennants et intéressants que ces instants délicieux que nous offrent un remarquable Opus 91-96, un superbe The Edge off Sanity aux lenteurs savoureuses et aux violons magnifiques, malheureusement, un peu trop sous-mixé et inaudibles, un
Power Dive. séduisant bien qu'une fois encore très empreint de cette musicalité propre au plus illustre groupe de la perfide albion ou encore un Dreams of Tomorrow aux refrains très réussis mais dont les couplets s'inspireront bien trop du Powerslave composé par
Bruce Dickinson pour le disque du même nom sortis par la vierge de fer en 1984. Concernant ces titres moins efficaces, moins réussis, et moins charismatique en somme, évoquons donc les ballades Hold me Tonight et Tears in
Eyes, toutes deux très dispensables, le moyen Lažne zvezde (écrit dans la langue natale de ce collectif) ou encore, par exemple, un
Mastermind ne parvenant pas vraiment à nous charmer.
Il est à noter d'ailleurs que la seconde partie de ce disque, après une première plutôt plaisante, sera nettement plus laborieuse et nettement moins inspirée. Dommage.
S'agissant des autres errances présentes ici et qui, quant à elles, ne seront pas nécessairement du fait de l'inexpérience de ce quintet, parlons donc de sa production qui, hélas, n'est pas exempte de tous reproches. Mettant bien trop en retrait les chants, elle offre, en effet, à cet opus un déséquilibre dont, en vérité, il se serait bien passé.
Last Man Standing premier véritable album de cette entité native de novo Mesto et fondé sous l'impulsion des guitaristes Igor Manasijevi and Nejc Vidmar, en 2007, est donc une œuvre qui mérite qu'on s'y attarde un instant mais qui aura encore bien trop de défauts pour imposer ce groupe comme un potentiel prétendant à une reconnaissance plus large. Il devra, pour ce faire, arriver à construire un ensemble plus homogène où les divers rebondissements, même infimes, seront à même de maintenir l'auditeur en haleine de bout en bout. Ce qui, pour le moment, n'est pas vraiment le cas. Toutefois, eu égard aux qualités sous-jacentes entrevues ici, il n'est pas dit qu'il n'y parviendra pas. A suivre...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire