Frédéric Arbour est ce qu’on pourrait appeler un chic type. Déjà, le bonhomme a donné naissance à l’un des meilleurs labels de dark-ambiant du moment où chaque sortie est l’assurance d’un disque de qualité (
Kammarheit, Karjallan Sissit,
Northaunt,
Svartsinn… Je continue ?) Par contre, certains ne savent pas que Frédéric est aussi compositeur de dark-ambiant. Ses influences ? Il les prend directement sur le label modèle :
Cold Meat Industry. Normal donc que les deux projets auxquels ait participer le canadien soit dans la même veine. Si
Instinct lorgne plus du côté d’un ambiant orchestral et rituel (comme Karjallan Sissit et
Sophia),
Visions porte plus la marque d’un ambiant « soundscapes », spatial et cosmique (à la Kammerheit).
«
Lapse » donne clairement le « la » de sa démarche dés son premier titre. Pointes de drone persistants et vertigineux, ambiance obscure aussi inquiétante qu’un trou noir dans l’espace,
Visions nous plonge dans un voyage intersidéral qui nous fait quitter la sphère terrestre pour des dimensions inconnues et autres espaces vides qui nous rappelle le "The Place where the black Stars hang" du légendaire Lustmord... (y'a pire comme références, non ?) En cela, on se sent bel et bien transporté dans une substance à la fois si vide et si intense, une traversée chaotique (car sans ordre et sans accroches) naviguant entre le chaud et le froid sans cesse (cf. pochette).
Les lumières s’estompent, des couleurs disparaissent, d’autres apparaissent et avec elles de nouveaux espaces et un nombre infini de paysages angoissants, poétiques mais toujours favorable à l’imagination.
L’album joue ainsi avec nos peurs primaires et des états de contemplations béates, variant sans cesse des passages d’accalmies et de d’immobilité avec des pointes d’intensité où notre esprit se trouve propulsé à des années lumières donnant une impression de grande vitesse, inhumaine et non moins inquiétante. Chose est de considérée que Frédéric Arbour n’a pas que du nez pour dénicher les bon groupes mais aussi du talent pour porter sa « vision » sonore (Oh bon, ça va !!). Car disons le enfin, et cet album est par là l’épitomé, nul son ne peut se séparer de son substitut visuel, qu’il soit abstrait, expérimental que narratif... Un exemple à suivre pour un disque manifeste aussi grandiloquent que larvé d’une crainte et d’une anxiété palpables remuant les tripes et instaurant un nouvel état de conscience.
Disque essentiel pour qui veut comprendre la démarche du label Cyclic Law et excellent objet d’un dark-ambiant cosmique en tout point maîtrisé et prenant jusqu’à sa dernière seconde rappelant par là toute la démarche d'un Lustmord.
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