On en finit plus de parler de la Russie, et ce dans tous les domaines. Musicalement, elle prouve que ses groupes cachent de nombreuses cartes dans ses manches et qu’elle est loin d’être à court de surprises. Niveau metal symphonique extrême, la Russie est le premier pays producteur depuis une petite dizaine d’années et il n’est pas étonnant de voir arriver en masse une horde de groupes au talent plus ou moins certains. Comme on dit, il y a à boire et à manger. Du bon comme du moins bon. En gros, il faut choisir ce qui nous convient le mieux, et ça, on peut le dire : on a l’embarras du choix.
Les Russes ont cette tendance qui vise à privilégier la mélodie et non la brutalité. Dans quasiment toutes les formations, qu’elles soient plus folk, death, black, gothic…ce sont les mélodies qui priment ainsi que les ambiances.
Vintergata ne déroge pas à la règle. Actif depuis 2011, le quartet (devenu récemment sextet) officie dans un metal symphonique extrême assez dark où se mélangent plusieurs styles tels que le black, le death et le pagan dans un ensemble influencé par la fantasy.
Vintergata représente bien cette scène en mutation dans laquelle une petite partie des groupes – indécis quant au style à adopter – en choisissent plusieurs afin d’en faire un melting pot plus ou moins cohérent comme
Arcane Grail ou
Emerald Night pour ne citer qu’eux.
Vintergata, c’est une sorte de mélange entre
Arcane Grail et
Emerald Night, mais en mieux. Les Moscovites réussissent à faire une musique cohérente, tout en ayant plusieurs styles. Moins brouillon, plus classes et plus sensés, leurs morceaux se dotent d’un charme et d’une efficacité qu’une bonne partie des groupes russes pourrait envier. On sent le travail dans les orchestrations, ainsi que dans le côté théâtral retrouvé dans le chant, avec cette alternance entre chant féminin lyrique, chant masculin black et death. C’est bien fait, plutôt entraînant et on se prend au jeu, d’autant plus que l’album, «
Lands of Plague » raconte une histoire inspirée par la heroic fantasy et la mythologie nordique.
L’introduction «? ???????? ??????? ????? » nous met bien dans le bain avec une symphonie féerique. On peut dire, dans ce cas, qu’il s’agit de sympho pouet pouet dans la mesure où c’est très grandiloquent. Grâce à leur formation en musique classique, les membres arrivent à mettre en avant la beauté des cordes et des cuivres, même s’il s’agit de programmation. Mêlé à un morceau comme « ?????? ???? », on s’embarque alors en terres inconnues avec cette alternance de parties bien symphoniques et de parties à cheval entre le black et le death mélodique.
« ??????? » mélange l’efficacité à l’entêtant avec ces guitares tranchantes et ces mélodies, sans oublier les accélérations qui sont les bienvenues. Tandis que « ????? ???? ? ??????? » assombrit l’ambiance, avec des blasts beats plus prédominants et un chant plus hargneux, « ???????? ????????? » joue plus sur la technique des guitares et le chant lyrique. On n’est finalement pas loin des sacrées nanas de
Blackthorn.
Au moins,
Vintergata varie son propos et ne fait pas toujours la même chose avec son sympho, comme c’est souvent le cas avec la plupart des groupes actuels (pas que russes, je précise). « ??????? ???? » met en valeur un death metal symphonique (et mélodique) entraîné par des soli bien fichus et des chœurs, ce qui rend le tout plutôt épique tandis que «
Fra Vannhulet i Sitt Skarete Hjerte » devient impérial grâce aux claviers et au duo de chant.
Certaines choses ne feront pas l’unanimité notamment la production qui manque de puissance et de fond mais aussi le chant extrême masculin (ni black, ni death) qui est beaucoup trop linéaire. Heureusement que les chœurs et le chant lyrique féminin sont là pour contrebalancer car cela deviendrait ennuyeux et ça serait dommage ! Car au niveau des instruments, c’est du tout bon.
En clair, si vous recherchez un album de sympho extrême bien fichu, pas fourre-tout et inspiré, ce «
Lands of Plague » peut être fait pour vous. Il y a les éléments nécessaires pour passer un bon moment en compagnie d’un groupe russe qui essaie de se démarquer, malgré quelques petites ressemblances avec ses compatriotes. Au moins, les parties symphoniques grandiloquentes ne sont pas mielleuses, ce qui n’est pas pour nous déplaire…
Il faut dire qu'en ce moment, les russes sortent de très bonnes choses niveau black symphonique!
Moi j'ai un peu de mal avec la langue, mais bon... Certains groupes sortent tellement du lot!
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